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Médicaments dangereux : ce quelque chose de pourri au royaume des intérêts croisés de l’industrie pharmaceutique et de l’Etat
©Pixabay

Intoxication ?

Pour faire des économies sans léser les laboratoires pharmaceutiques, l'Etat a eu une certaine négligence dans la gestion de la mise à disposition de nombreux médicaments, ce que le magazine 60 millions de consommateurs a voulu rappeler.

Sauveur Boukris

Sauveur Boukris

Sauveur Boukris est médecin généraliste.

Enseignant à Paris, il participe à de nombreuses émissions de radio et de télévision sur les questions de santé. Il est l'auteur de plusieurs livres médicaux dont "Santé : la démolition programmée", aux Editions du Cherche Midi.

Il a écrit  "Médicaments génériques, la grande arnaque" aux Editions du Moment.

Son dernier livre s'intitule "La fabrique des malades" aux Editions du cherche midi.

Voir la bio »

Atlantico : Le magazine 60 millions de consommateurs a dressé une "liste noire" de 28 médicaments – soit presque la moitié de ceux analysés par des pharmacologues - en vente sans ordonnance, de marques connues du public, dont le risque de provoquer des effets secondaires dangereux pour la santé dépasse leurs bénéfices présumés. Faut-il absolument que les autorités sanitaires (ANSM, ministère de la Santé) proscrivent ces médicaments du marché, tel que l'indiquent les experts en charge de l'enquête ? Quel rôle les lobbies pharmaceutiques ont-ils dans la commercialisation de ces produits ?

Sauveur Boukris : L'enquête de 60 millions de consommateurs n'apportent rien de nouveau: cette liste était connue depuis longtemps . On savait que des médicaments pour le rhume , par exemple , contenaient une substance la pseudo-ephedrine qui provoque des effets vaso constricteurs et pouvant donner des poussées hypertensives et parfois des accidents vasculaires. Ces effets indésirables sont de frequence faible mais graves cliniquement . 

Le ministere de la Sante est favorable au développement de l'automédication dans un souci d'économie : ces médicaments ne sont pas remboursés, et évitent des consultations chez le médecin . Par conséquent , ils réduisent indirectement les dépenses de santé. 

Les laboratoires pharmaceutiques sont intéressés à les fabriquer car les prix sont libres et ils peuvent faire de la publicité pour augmenter leur consommation. Enfin les pharmacies sont aussi interessées car ces médicaments sont en vente à prix libres et variables selon les pharmacies et sont sources de fortes marges bénéficiaires. 

Par ailleurs, en dehors qu'ils peuvent être dangereux, ces médicaments ne sont pas très utiles car ils traitent des maladies bénignes (comme le rhume) qui peuvent etre guéries par des produits naturels comme le miel, le citron , le thym etc 

Après le scandale sur la nouvelle formulation du Levothyrox aux lourds effets secondaires, du laboratoire allemand Merck - qui vient d'être condamné par la justice de Toulouse à dédommager des victimes de ce médicament -, et celle des opioïdes, ne faut-il pas s'inquiéter des risques de perte de crédibilité des laboratoires pharmaceutiques, au dépens potentiel de la santé des consommateurs ?

En effet, les laboratoires ont perdu depuis longtemps , leur crédibilté scientifique car ils ont privilégié le profit économique et financier avant la sante. Ce sont les associations de consommateurs ou des victimes des accidents médicamenteux qui ont un rôle essentiel à jouer car ils sensibilisent l'opinion publique et forcent les pouvoirs publics à prendre des mesures efficaces de contrôle ou d'interdiction . Aujourd'hiui les malades sont de mieux en mieux informés sur les risques des médicaments et les procédures à engager. 

Quelles seraient les moyens pour endiguer cette série de scandale et forcer dans le même temps les industries pharmaceutiques à garantir des médicaments sains ?

Le progrès viendra des associations de patients , du rôle critique des médias et du renforcement des contrôles par les autorités sanitaires.c'est grâce à ces actions de sensibilisation que l'on évitera des accidents graves . le medicament ne doit pas être considéré comme un produit banal , comme les autres . C'est le rôle des pharmaciens d'être conseil auprès de leur clients afin de mieux les informer. 

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