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L’Etat prépare un grand bal des privatisations avec en vedette, les entreprises du secteur de l’énergie. Mais pas question de brader
©REUTERS/Ralph Orlowski

Atlantico Business

L’Etat a déjà commencé à tester les marchés en vendant quelques participations et ça marche. Il va donc continuer. Revue de détail.

Jean-Marc Sylvestre

Jean-Marc Sylvestre

Jean-Marc Sylvestre a été en charge de l'information économique sur TF1 et LCI jusqu'en 2010 puis sur i>TÉLÉ.

Aujourd'hui éditorialiste sur Atlantico.fr, il présente également une émission sur la chaîne BFM Business.

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Toutes les conditions sont réunies pour que l’Etat puisse poursuivre la cession des participations d’Etat.

D’abord, politiquement, c’est le président de la République qui a fixé le cap avec le projet annoncé dès son arrivée à l’Elysée, celui de recentrer l’Etat sur ses missions stratégiques et de réduire ainsi son périmètre de façon à laisser au marché plus d’espace et d’initiatives.

Ensuite, financièrement, la situation est favorable. Les marchés sont au plus haut avec des valorisations d’actifs qui permettent de réaliser de confortables plus-values. Pas question de brader. C’est tout bon pour le contribuable.

Enfin, le budget de l’Etat a besoin d’argent, à la fois pour engager le désendettement et aussi pour réparer quelques erreurs commises les années précédentes, comme cette taxe sur les dividendes qui a été annulée par le Conseil constitutionnel et qu’il va falloir rembourser aux entreprises, ce qui signifie 10 milliards d’euros à trouver.

Le patrimoine financier de l’Etat représente aujourd’hui une valorisation de 66 milliards d’euros. Il se repartit en trois grandes familles.

1° Plus de la moitié est représentée par les entreprises du secteur de l’énergie.

L‘EDF constitue, et de loin, la participation la plus importante de l’Etat qui détient 83,4 % de l’électricien, soit 21,7 milliards d’euros, mais n‘offre pas une très bonne visibilité aux milieux financiers. Entre les choix stratégiques qu’il faudra faire autour du nucléaire, la pression politique qui porte sur les énergies renouvelables mais dont le coût d’exploitation est extrêmement élevé et les restructurations nécessaires à l’échelle européenne, EDF n‘est pas en position de se vendre au marché. Ceci dit, les études sont lancées.

Engie est beaucoup plus intéressante. D’abord, parce que son impact politique est plus dilué et son périmètre moins lourd. Engie (ancien groupe Suez- Gaz de France) a une valorisation de 8,26 milliards d’euros. L’Etat en possède toujours 24 % après une cession de 4,1 % en janvier dernier et presque autant en septembre dernier. A noter que, par le jeu des droits de vote double, l'Etat conserve son pouvoir d’influence dans ce groupe considéré comme stratégique.

Le secteur de l’énergie a donc un poids considérable dans le total des actifs détenus par l’Etat et c’est évidemment là que le gouvernement va devoir concentrer son imagination technique et son habileté politique pour s’en dégager.

2° Le secteur de l'aéronautique-défense représente environ 25 % du total de participations d’Etat avec ADP (8 milliards), Airbus (6 milliards), Thalès (5 milliards), Safran (5 milliards) et Air France (800 millions). Tout est vendable, mais tout ne sera pas à vendre, Airbus, Thalès, Safran seront compliqués... Mais ADP et Air France sont en train de se préparer.

3 Les télécom, avec principalement Orange qui représente 5 milliards d’euros. En très bon état, en bonne position sur les marchés étrangers et en voie de diversification dans le secteur digital et bancaire.

Restent Eramet, pour les métaux, entreprise compliquée à céder, et Renault qui vaut presque 5 milliards d’euros.

Alors, dans ce premier groupe d’entreprise où l’Etat est très présent, il s’agit essentiellement de sociétés anonymes pour la plupart déjà cotées en bourse. L’Etat a commencé à se désengager, mais il a aussi été obligé de renforcer sa présence chez EDF ou Eramet, ce qui complique sa tache.

La fortune de l’Etat ne s’arrête pas à ces sociétés de marché. L’Etat possède également des établissements publics à caractère industriel et commercial et là, c’est encore plus compliqué : la SNCF, la RATP, la Monnaie de Paris. Leur situation particulière, liée à leur obligation de service public, liée aussi au statut des personnels, aux garanties de retraites en fait des entreprises quasiment intouchables. Pour l’instant.  Pas avant qu’elles aient restauré leurs grands équilibres et mesurer leur valeur. Combien vaut la SNCF ou la RATP ? Bien malin, l’expert comptable capable de sortir un chiffre qui serait reconnu par toutes les parties prenantes. 

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