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"Me voici" : des personnages vrais, pour de vraies questions de sauvegarde, individuelle et collective.
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Comment s'en sortir, individuellement, en couple, collectivement, dans le monde tel qu'il est? J.S.Foer ne prétend pas apporter de réponses, il montre simplement, de façon magistrale, ce que sont les défis et les enjeux; et ouvre quand même quelques pistes.

Paul Lelievre pour Culture-Tops

Paul Lelievre est chroniqueur pour Culture-Tops. Culture-Tops est un site de chroniques couvrant l'ensemble de l'activité culturelle (théâtre, One Man Shows, opéras, ballets, spectacles divers, cinéma, expos, livres, etc.).

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LIVRE 

« Me voici » 

de Jonathan Safran Foer 

Ed. de l’Olivier

752 pages.


RECOMMANDATION

EXCELLENT

THEME :

Le couple, l’identité, l’adolescence, l’avenir du monde.
Alors que leur couple ne fonctionne plus, que leurs problèmes sont au final de faux problèmes, ces jeunes quadra juifs américains de Washington, dont la petite histoire va rencontrer la grande, représentent ce que beaucoup d’entre nous sommes : des occidentaux démunis par leur propre incapacité à avoir le courage d’être heureux. 

POINTS FORTS:
Le talent immense de J-Safran Foer est d’avoir réussi le tour de force qui consiste à nous rappeler combien il est humain de tout gâcher au niveau individuel et collectif mais aussi à quel point il n’est jamais trop tard, à quel point on a encore et toujours le choix. 

Ce livre est triste, ce livre est drôle, ce livre est philosophique et profond sans être ennuyeux, car l’ennui ou le désarroi que l’on ressent à la lecture des premières pages est un passage obligé qui rend supportable la montée en puissance de la tension romanesque, psychologique et symbolique.


POINTS FAIBLES

J’ai beau chercher, je n’en trouve pas.

EN DEUX MOTS

On peine au début du roman à comprendre l’intérêt de cette histoire, des banalités exprimées par les personnages, de leur manière d’être, déjà vue, qu’on imagine presque forcée par l’imagination d’un auteur essayant de nous accrocher sur des détails alors qu’il n’y a pas ou peu d’intrigue, pas ou peu de style ; en bref on a l’impression d’être face à un texte qui se voudrait intelligent, subtil, parfois faussement provocateur, à défaut d’être captivant.
Mais à tourner les pages, petit à petit un écho de ces choses sans intérêt se fait entendre, prend forme, se précise. En même temps que l’histoire devient piquante, les personnages prennent de la profondeur, leur parole, du sens. Dans ce roman, il y a à la fois une histoire mais aussi des personnages qui éveillent en nous de véritables questions, certaines passionnent, d’autres peuvent déranger, d’autres encore effrayent… Qui peut prétendre réellement se connaître ? Qu’est-ce que vivre dans ce monde moderne et urbain ? Que se passe-t-il lorsque l’humanité est au pied du mur, lorsqu’elle comprend qu’elle l’est depuis trop longtemps et qu’elle aurait dû regarder les choses en face avant que les choses décident de ne plus lui laisser le choix, de ne plus lui laisser le temps ?


UN EXTRAIT 

Ou plutôt trois:
-"Le rabbin entrelaça ses doigts, à la manière d'un rabbin, et déclara:" il y a un proverbe hassidique: "poursuivre le bonheur c'est fuir le contentement." 
-"Le problème, reprit Tamir en se levant, c'est que vous n'avez presque pas assez de problèmes."
-"Ne pas avoir le choix est aussi un choix."


L’AUTEUR 

Jonathan Safran Foer est un écrivain de quarante ans, diplômé de Princeton, « devenu écrivain par accident ». Son œuvre la plus connue est certainement « Faut-il manger les animaux », essai retentissant qui a rendu Nathalie Portman végétarienne et fait de son auteur l’un des écrivains les plus en vue de la littérature d’outre Atlantique. 

Avec ce second roman, il nous plonge au cœur de l’intimité d’une famille américaine, mais aussi au cœur des urgences de notre époque. 

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