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Passage a l’heure d’hiver : bonne nouvelle pour les Bretons, mauvaise pour les habitants de la côte d’Azur
©Flickr

Discrimination

Le passage à l'heure d'hiver, dans la nuit de samedi à dimanche, nous a fait reculer d'une heure. Un changement pas complètement anodin pour les organismes.

Yves Dauvilliers

Yves Dauvilliers

Yves Dauvilliers est responsable de l’Unité du Sommeil, Département de Neurologie du CHRU de Montpellier. Il fait également partie de l'unité de l'INSERM U1061 et est coordinateur national des centres de référence narcolepsie et Hypersomnie idiopathique

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Atlantico : Le passage à l'heure d'hiver s'est produit dans la nuit de samedi à dimanche. Comme tous les six mois, notre horloge biologique est soumise à un stress intense dû à un dérèglement qui n'a rien de naturel. Quelles sont les conséquences de ce stress combiné au fait que, dans nos sociétés occidentales, le non-respect chronique des besoins de sommeil de chacun est devenue une norme ?

Yves Dauvilliers : Effectivement, nous sommes privés de sommeil régulièrement et avons perdu environ 90 minutes de sommeil depuis environ 100 ans... Nous le savons par la durée de sommeil de nuit qui diminue au fil des décades et par le rebond de sommeil le week end et pendant les congés confirmant cette privation chronique de sommeil. De plus, dans nos sociétés occidentalisées, 20% des sujets travaillent la nuit, induisant ainsi un rythme biologique non physiologique qui induit un mauvais sommeil de jour le lendemain. Notre société nous impose ainsi un rythme pas toujours en adéquation avec les besoins de sommeil de chacun. 

Quand au changement d'heure, il n'engendre qu'une heure d’écart donc sauf exception (personne à risque sur le plan génétique avec par exemple un chronotype extrême avec tendance au coucher tôt, jeune âge ou sujet très âgé...) on s’adapte assez vite. En 6 à 8 jours, le changement est absorbé par notre horloge biologique.

Avec ce passage à l'heure d'hiver, n'y a-t-il pas des Français plus avantagés que d'autres pendant cette période de l'année dans le sens où la période d'ensoleillement est plus grande en Bretagne qu'elle ne l'est sur la Côte d'Azur ? Quels sont les aspects positifs de cette "journée plus longue" pour les uns et de cette "journée plus courte" pour les autres ? Quelles conséquences au quotidien ?

Le manque de sommeil est à l' origine d'une fatigue, d'une somnolence, d'une baisse des performances cognitives par troubles de l'attention et de la concentration. Une fois encore, le passage à l'heure d'hiver entraîne peu de conséquence sauf pour les sujets à risque, comme dit plus haut.

Concernant votre question, l’exposition à la lumière tôt le matin et la diminution de cette exposition le soir permet en effet une meilleure resynchronisation suite à un dérèglement comme ce changement d’heure... 

Quelles mesures peut-on mettre en œuvre pour lutter efficacement contre ce dérèglement des plus dérangeants et veiller à notre temps de sommeil trop souvent négligé au quotidien ? 

Il faut bien respecter notre durée de sommeil de façon chronique, mais il n'y pas de gros soucis pour un dérègelement sur un jour isolé.

Il faudra surtout, pour les insomniaques, les sujets âgés et les chronotypes extrêmes du matin, envisager une légère privation de sommeil pour ne pas aller au lit trop tôt et éviter de se réveiller trop tôt lundi matin... Il faut se resynchroniser et pour cela la diminution du temps passé au lit en est le secret afin de diminuer le temps de sommeil, augmenter son efficacité et le taux de sommeil profond, et donc faciliter la resynchronisation.

Toutefois, nous sommes tous différent et nous mettons plus ou moins de temps à le faire selon l'âge, les pathologies et la génétique, comme l'a montré le prix Nobel cette année avec la génétique des rythmes circadiens.... 

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