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La France, l’Egypte et les idiots-utiles de l’islamo-terrorisme
©PHILIPPE LOPEZ / AFP

Droits de l'homme

Nonobstant les conséquences chaotique du « printemps » dit arabe sur les pays déstabilisés et ses effets d’agrégation sur le monde occidental, tant au niveau sécuritaire et terroriste que sur le plan migratoire, les droit-de-l’hommistes, qui avaient frénétiquement soutenu ce « printemps », ont encore le vent en poupe.

Mezri Haddad

Mezri Haddad

Mezri Haddad est Philosophe et ancien Ambassadeur à l'UNESCO. Il est l'auteur de plusieurs essais et articles sur la réforme de l'islam et l'un des précurseurs en matière de comparatisme religieux. En France, c'est le seul intellectuel musulman à avoir été qualifié en 2007 par le CNU maître de conférence en théologie catholique.

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C’est du moins ce qu’ils espèrent démontrer en essayant de faire pression sur Emmanuel Macron, qui reçoit le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi, en visite officielle en France pour trois jours en vue de consolider les relations séculaires et stratégiques entre une Egypte qui a repris son rôle naturel de leadership du monde arabe et une France qui retrouve sa vocation historique dans un Moyen-Orient en pleine recomposition géopolitique.

Tous les leitmotivs classiques et éculés sont utilisés pour culpabiliser le président français et stigmatiser le « maréchal » égyptien : pouvoir illégitime issu d’un coup d’Etat, atteintes graves aux droits de l’homme et à la sacro-sainte liberté d’expression, népotisme, dictature militaire, voir même « crime contre l’humanité », selon la responsable de la section française de Human Rights Watch, qui recommande au président français de suspendre toute vente d’armes à l’Egypte sous le prétexte fallacieux qu’elles vont servir à la répression de la société civile et non point à la guerre contre le djihadisme terroriste. Des Rafales, des bateaux de Projection et de Commandement - BPC de classe Mistral, des Frégate multi-missions (FREMM), des corvettes Gowind, pour réprimer d’hypothétiques manifestants pacifistes dans la place Al-Tahrir !!!

En somme, des accusations mensongères puisées dans le catalogue de la propagande islamiste, qui a raison d’en vouloir au président égyptien. Et pour cause : c’est grâce à lui que les Frères musulmans ont été mis hors d’état de nuire, non guère par un putsch militaire comme certains le prétendent, ni par une contre-révolution réactionnaire comme d’autres le supputent, mais par le réveil patriotique des Egyptiens, qui s’est d’abord manifesté par la mobilisation de plusieurs millions de citoyens en juin 2013, ensuite par un plébiscite, lors d’élections parfaitement légales et transparentes en mai 2014, qui a hissé Abdel Fattah al-Sissi au sommet de l’Etat. C’est ainsi que les comploteurs contre Nasser et les assassins de Sadate ont été chassés du pouvoir après deux années d’islamisme « modéré », qui a marqué les esprits, et pas seulement au sein de la minorité Copte.

A la suite de cette défaite cuisante qui a renvoyé les barbus à leurs mosquées d’où ils n’auraient jamais dû surgir, et dès lors qu’ils avaient perdu un protecteur bienveillant en la personne de Barack Hussein Obama, les Frères musulmans ont recouru aux armes et aux attentats terroristes à l’intérieur du pays, tout en se faisant passer à l’étranger pour des victimes expiatoires. Chassez le naturel et il revient au galop. L’Algérie en 1991 et la Syrie depuis 2011, ont connu ce processus de transfiguration par lequel l’intégriste devient démocrate compatible et en cela défendable ; et le pouvoir, seul détenteur de la « violence légitime » (Max Weber), devient un Etat Moloch qu’il faut dénoncer et même abattre quitte à lui substituer un Etat théocratique et totalitaire.           

Cette propagande des Frères musulmans contre la république égyptienne n’aurait aucun effet ni le moindre écho en France si elle n’y avait pas ses relais médiatiques et associatifs auprès d’une myriade d’organisations islamistes, auprès de certains islamo-gauchistes, ces permanents de la révolution permanente, et surtout auprès des apparatchiks du droit de l’hommisme, qui se sont autoproclamés gardiens des valeurs universelles et incarnation exclusive de l’humanisme mondial. Qu’ils en soient conscients ou inconscients, cyniques ou sincères, ces derniers sont les idiots utiles de l’islamo-terrorisme qui constitue une menace globale et dont l’éradication impitoyable doit fédérer aussi bien les pays d’Orient que d’Occident.

La doctrine des droits de l’homme n’est pas à mettre en cause, encore moins à en contester les fondements et aspirations. Bien au contraire, il s’agit d’une éthique universelle dont la Charte reste l’une des plus belles et précieuse conquête de l’humanité. Mais la doctrine ne doit pas se transformer en dogme, de même que le militant des droits de l’homme ne doit pas devenir le cheval de Troie d’une idéologie théocratique et fondamentalement néofasciste –l’islamisme-, qui est en opposition radicale avec les valeurs des droits de l’homme. Dernier avatar de la stupidité occidentale, emprunté au nouveau lexique des Frères musulmans, l’islamisme « modéré » n’existe que dans les ratiocinations des droits-de-l’hommistes et autres idiots utiles qui ne veulent pas désespérer Molenbeek !

On ne le répétera jamais assez, l’islamisme n’est pas la foi de près d’1,6 milliard de musulmans dans le monde. Mais c’est la « religion séculière » (Raymond Aron) d’une secte dont la naissance remonte à 1928, précisément en Egypte et grâce au géni machiavélique de certains stratèges Anglais, dont on retrouvera plus tard la progéniture chez les Américains, notamment dans leur conflit contre l’URSS par talibans interposés. L’islamisme est à l’islam ce que le droit-de-l’hommisme est au droit de l’homme : une perversion idéologique (Michel Villey) qui altère les valeurs originelles au profit d’objectifs résolument politiques. En cela, nulle différence de nature entre Frères musulmans, Ennahdha, FIS, GIA, Al-Qaïda, Al-Nosra, Boko Haram, Shebab, Hasm, Taliban, Daech, djihadiste de Molenbeek ou de Seine-Saint-Denis. Comme l’a si bien résumé le président Al-Sissi, dans sa récente interview au Figaro, « Un djihadiste, c’est un Frère musulman en phase terminale ».

Contrairement à la propagande islamiste relayée par les idiots utiles locaux, le terrorisme islamiste n’est pas un épouvantail, encore moins une fiction dont se servirait le « régime » égyptien pour réinstaller une « dictature militaire » ; et la neutralisation de Mohamed Morsi, suivie de la classification des Frères musulmans comme étant une organisation terroriste ne contribue pas à la radicalisation des jeunes mais à leur dissuasion. Faute de les exterminer physiquement, ce que fait la coalition occidentale en Irak et en Syrie après avoir compris, mieux vaut tard que jamais, que Bachar n’est pas le problème mais la solution, Abdel Fattah al-Sissi a le mérite de résister aux terroristes au Sinaï, aux frontières israélo-égyptiennes ainsi qu’aux frontières entre l’Egypte et une Libye devenue replis stratégique des hordes islamo-terroristes « dégagées » d’Irak et de Syrie, constituant ainsi un péril mortel pour la stabilité au Maghreb et la sécurité de l’Europe. Faut-il rappeler aux droits-de-l’hommistes que la sécurité est le premier des droits de l’homme sans lequel la liberté n’est qu’une chimère ?

C’est sans doute parce qu’il a compris ces enjeux vitaux que le président Macron a résisté aux pressions moralisatrices de Human Rights Watch, d’Amnesty International, de la FIDH et de Reporters sans frontières, qui affirmaient que l'Egypte connaît « la pire crise des droits humains depuis des décennies » et lui réclamaient de mettre fin à son « silence » sous entendu complice. N’en déplaise aux gladiateurs des droits de l’homme, Emmanuel Macron a clairement répondu qu’il croit « à la souveraineté des Etats », que « le sujet des droits de l'homme, je l'ai considéré dans le contexte égyptien » de la lutte contre le terrorisme, et que « de la même façon que je n'accepte qu'aucun autre dirigeant me donne des leçons sur la manière de gouverner mon pays, je n'en donne pas aux autres ».

En d’autres termes, dans le contexte de la guerre mondiale contre le terrorisme global, la parenthèse de l’ingérence dite humanitaire est fermée. La Realpolitik a ses raisons que la raison ignore. Et si, avant Charlie Hebdo, le Bataclan et Nice la défense de l’islamisme « modéré » était une bêtise, aujourd’hui, elle est un crime…contre l’humanité !

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