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Conseil européen : Emmanuel Macron s’enferme dans les mêmes erreurs que ses prédécesseurs face à l’Allemagne
©LUDOVIC MARIN / AFP

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Avec un discours à la Sorbonne qui acte plus la date de l'impasse des débats franco-allemandes sur l'Europe que de la feuille de route à suivre, Emmanuel Macron oublie que la France et l'Allemagne vivent deux réalités économiques bien différentes.

Rémi Bourgeot

Rémi Bourgeot

Rémi Bourgeot est économiste et chercheur associé à l’IRIS. Il se consacre aux défis du développement technologique, de la stratégie commerciale et de l’équilibre monétaire de l’Europe en particulier.

Il a poursuivi une carrière d’économiste de marché dans le secteur financier et d’expert économique sur l’Europe et les marchés émergents pour divers think tanks. Il a travaillé sur un éventail de secteurs industriels, notamment l’électronique, l’énergie, l’aérospatiale et la santé ainsi que sur la stratégie technologique des grandes puissances dans ces domaines.

Il est ingénieur de l’Institut supérieur de l’aéronautique et de l’espace (ISAE-Supaéro), diplômé d’un master de l’Ecole d’économie de Toulouse, et docteur de l’Ecole des Hautes études en sciences sociales (EHESS).

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Edouard Husson

Edouard Husson

Universitaire, Edouard Husson a dirigé ESCP Europe Business School de 2012 à 2014 puis a été vice-président de l’Université Paris Sciences & Lettres (PSL). Il est actuellement professeur à l’Institut Franco-Allemand d’Etudes Européennes (à l’Université de Cergy-Pontoise). Spécialiste de l’histoire de l’Allemagne et de l’Europe, il travaille en particulier sur la modernisation politique des sociétés depuis la Révolution française. Il est l’auteur d’ouvrages et de nombreux articles sur l’histoire de l’Allemagne depuis la Révolution française, l’histoire des mondialisations, l’histoire de la monnaie, l’histoire du nazisme et des autres violences de masse au XXème siècle  ou l’histoire des relations internationales et des conflits contemporains. Il écrit en ce moment une biographie de Benjamin Disraëli. 

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Atlantico : Les chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union européenne se réunissent à partir de ce jeudi 18 octobre pour un nouveau conseil européen qui fait ainsi suite aux élections générales allemandes et au discours de la Sorbonne d'Emmanuel Macron. Dans quelle mesure l'approche française de "transformer" L'Europe est elle réaliste ? En quoi cette approche peut elle, ou non, permettre de convaincre Berlin ? 

Edouard Husson : Au risque de vous surprendre, je répondrai que l’approche française est tout sauf réaliste. Depuis son élection au printemps dernier, le président français ne ménage pas sa peine pour relancer à haut niveau d’intensité le dialogue entre Paris et Berlin. Il apparaît animé par l’Idée de l’Europe. A la Sorbonne, il a dressé une fresque grandiose; quelques jours plus tard, il a pris la parole devant des étudiants à l’Université Goethe de Francfort puis inauguré la Foire du Livre avec la Chancelière; la semaine qui suit, il donne un très long entretien au Spiegel, pour ne mentionner que la séquence la plus récente. Emmanuel Macron porte une vision de l’Europe. A l’Université Goethe, il a eu cette formule significative, que je cite de mémoire: « Nous devons tomber d’accord, avec nos partenaires, sur la vision. Ensuite, comment ne pas s’entendre sur les moyens d’y arriver? Si nous sommes d’accord sur l’avenir de l’Europe, nous trouverons forcement la voie pour la mise en place d’un véritable budget européen ». 

Vision généreuse, ambitieuse mais que l’on ne peut imaginer plus à l’opposé de la façon de faire de nos amis allemands. Si le président français travaillait avec les Britanniques, il pourrait y avoir une convergence autour de la formule « When there is a will, there is a way », « quand la volonté est là, on trouve les moyens ». Mais pour nos amis allemands, il ne sert à rien de parler de l’objectif tant qu’on n’a pas parlé dans le moindre détail des moyens d’y arriver. Il y a bien un discours de la méthode allemand: comme enfant, déjà, on apprend à planifier dans le moindre détail et à se méfier de toute improvisation. En observant comment Emmanuel Macron s’y prend avec notre partenaire, je vois un homme qui a décidé d’escalader l’Himalaya par la face nord. Son entretien au Spiegel est tout sauf efficace pour convaincre les Allemands. Aux journalistes de ce magazine où l’on ricanait semaine après semaine sur le sens de la grandeur du Général de Gaulle dans les années 1960, Emmanuel Macron offre d’abord une méditation sur la fonction présidentielle puis une mise en scène de son action avant de répéter les grandes lignes de son discours de la Sorbonne. Les journalistes, après un long développement sur l’Europe à venir lui posent la question la plus naturellement vacharde que puissent poser des Allemands: « Concrètement, ça veut dire quoi? ».

Ce qui me frappe, c’est qu’à aucun moment il n’y a d’échange technique sur la construction du budget européen imaginé par le président français. Cela veut dire que les journalistes n’y croient pas. Ils ont laissé le président français, qu’ils ne prennent pas au sérieux, poursuivre une aimable conversation puis ils l’ont piégé: le portrait d’Emmanuel Macron, en couverture, est encadré par deux citations sorties de leur contexte, et destinées à ridiculiser l’interviewé: « Je ne suis pas arrogant »/ « Je dis et fais ce que je veux ». Si vous ajoutez que la photo retenue pour la couverture n’est pas très flatteuse et que l’article est parsemé de la mise en scène du président français sous les ors élyséens, vous vous dites qu’en pleine entreprise de séduction de l’opinion allemande, le président n’a personne, dans son entourage, qui sache lui expliquer la culture allemande. Quand j’ai découvert ce numéro, dimanche soir, mon sang n’a fait qu’un tour: comment peut-on traiter le président français avec autant de mépris à peine dissimulé? Comment a-t-on pu, à L’Elysée laisser malmener ainsi le président sans protéger son image, qui est notre bien collectif?

Rémi Bourgeot : Par-delà les discours traditionnels sur le bond en avant de l’UE ou le parachèvement de la zone euro, les débats européens connaissent en réalité une inflexion importante. L’optimisme quant à de grandes avancées, omniprésent dans les semaines qui ont suivi l’élection d’Emmanuel Macron a reflué de façon assez spectaculaire. Cet optimisme, chez les commentateurs d’Europe mais aussi de façon surprenante un peu partout dans le monde, tranchait avec le fond des divergences de vue, en particulier entre la France et l’Allemagne, sur la réforme de la zone euro. Au cours de l’été, la prise de conscience de la fragilité de la popularité d’Emmanuel Macron a commencé à invalider ce scénario. Et plus encore, l’élection allemande a confirmé que le pays, aussi bien en ce qui concerne l’élite que les classes populaires, ne s’ancre pas dans la voie d’un parachèvement d’une Europe fédérale ni même d’une version minimale de l’union monétaire. 

Un certain nombre de commentateurs ont voulu voir dans le discours de la Sorbonne une « feuille de route » pour l’Union européenne. Il s’agissait davantage pour Emmanuel Macron de prendre date face à l’impasse qu’il perçoit dans les débats franco-allemands, en particulier sur l’euro.

Des points de convergence existent naturellement, surtout sur la gestion des relations extra-européennes, qu’il s’agisse du contrôle des investissements chinois ou de certaines mesures anti-dumping, et aussi sur certains sujets internes à l’Europe comme la réforme du travail détaché. Pour autant, l’Europe est encore davantage menacé aujourd’hui par ses déséquilibres économiques internes que par les déséquilibres de la mondialisation. L’UE a fait office de véritable laboratoire de la mondialisation dans l’élaboration de son marché intérieur. De plus, la réunification allemande a fondamentalement changé la donne en ce qui concerne la structuration économique du continent, autour de la machine industrielle allemande sur la base de l’abaissement des coûts salariaux domestiques et de l’intégration manufacturière de l’Europe centrale dans les chaînes de production des groupes allemands.

De ce fait, la France et l’Allemagne vivent deux réalités économiques fondamentalement différentes, et l’évolution de la politique allemande est loin d’aller dans le sens d’une convergence de vues.

Quelles sont les principaux écueils à une capacité de relance européenne franco- allemande ? Des divergences de fond aux divergences de moyens, comment envisager un projet commun entre Paris et Berlin, et pouvant susciter l'adhésion des autres pays membres ? 

Edouard Husson : Eloignons-nous des bonnes relations entre le président et la chancelière, auxquelles Emmanuel Macron fait allusion dans son entretien au Spiegel, et qu’il n’y a pas de raison de mettre en doute. On doit faire un constat général: sans qu’il y ait aucune hostilité, les deux sociétés se connaissent et s’apprécient de moins en moins. La pratique de la langue de l’autre est en diminution dans les deux pays; on se plaint souvent de la baisse de l’apprentissage de l’allemand en France; mais la baisse de l’apprentissage du français en Allemagne n’est pas moins spectaculaire, même si l’on partait de plus haut. Le résultat des élections allemandes nous montre une société allemande centrée sur ses problèmes intérieurs: la politique d’ouverture massive des frontières à l’immigration décidée par la chancelière il y a deux ans a été sanctionnée très sévèrement par l’électorat. Les partis allemands vont être absorbés de longues semaines encore par les tractations en vue de la création d’une coalition. Si la chancelière réussit à mettre sur pied une alliance avec les Verts et les Libéraux, le compromis sera suffisamment complexe pour ne permettre aucune avancée décisive sur la réforme de l’Europe. Les Verts sont profondément indifférents à la relation franco-allemande; les libéraux reprendront le flambeau du rigorisme budgétaire; les chrétiens-sociaux de Bavière seront avant tout préoccupés de regagner les prochaines élections régionales après leur très sévère défaite à ces élections générales.

Le président français a-t-il envisagé le cas où Madame Merkel n’y arriverait pas, jetterait l’éponge? A-t-il un plan B? Peut-être compte-t-il sur le fait que Schäuble quitte le Ministère des Finances en se disant que cela devrait permettre de détendre les relations entre l’Allemagne et ses partenaires européens - même si le plan de « fonds monétaire européen » que laisse le ministre allemand en partant, et qui prévoit une véritable mise sous tutelle des Etats endettés de la zone euro, ne pourra pas ne pas rendre difficiles les négociations à venir. Peut-être Emmanuel Macron compte-t-il sur le fait que le patronat allemand plaide en faveur de la survie de l’euro, malgré les tensions et donc fasse pression sur un nouveau gouvernement allemand pour lâcher du lest. Mais l’opinion allemande est de plus en plus hostile aux transferts financiers entre Etats de l’Union - et donc en fait à la création d’une véritable fédération européenne. La zone euro et l’Union européenne sont coupées en deux: il y a d’un côté les partisans du renforcement de la discipline monétaire européenne, qui suivent l’Allemagne; et de l’autre  les pays appauvris par la politique d’austérité. La France étant le maillon faible au sein d’une coalition des rigoristes, Emmanuel Macron aurait intérêt à en sortir et à se concilier tous les pays qui souffrent des conséquences de la politique allemande. S’il s’obstine à rester du côté de Madame Merkel, il ne rassemblera pas cette potentielle majorité d’Etats de l’eurozone et de l’Union qui pourraient peser sur l’Allemagne. 

Rémi Bourgeot : Les visions de la construction européenne pourraient difficilement être plus différentes de part et d’autre du Rhin. 

Lors des débats sur la conception de l’euro, pour l’élite française, le gouvernement économique européen allait naturellement découler de l’instauration de la monnaie unique, même si ce gouvernement économique était rejeté dans un premier temps. Pour l’Allemagne, ce gouvernement économique est, d’une certaine façon, étranger au principe de la monnaie unique qui doit se contenter essentiellement de règles budgétaires. C’est ainsi que Wolfgang Schäuble estime avoir « bien fait le boulot » et même sauvé l’euro. Evidemment, la construction monétaire s’est renforcée dans une certaine mesure depuis la crise, la BCE étant devenue une véritable banque centrale prête à défendre la monnaie dont elle a la charge, un fonds de sauvetage a été institué, etc. Néanmoins, non seulement la construction est très lacunaire, du fait de l’absence d’une véritable union bancaire notamment, mais surtout aucune coordination macroéconomique n’a été mise en place malgré la gravité de la crise. La question de la construction institutionnelle de l’euro est fondamentale mais ce débat est en réalité décalé, si l’on prend conscience de l’absence même de coordination, avec la baisse de l’investissement allemand et la focalisation sur les excédents budgétaires.

Pour l’élite française, l’euro était une sorte de moyen de se débarrasser d’encombrantes responsabilités économiques tout en pensant présider à une construction monétaire grandiose sur le plan politique. Il n’en a rien été, mais de façon encore plus grave, la notion même de politique économique s’est en quelque sorte évaporée au cours de ce processus. 

Emmanuel Macron, sous couvert de discours « start-up friendly » est l’héritier de cette approche ; ce dont témoignent ces propositions économiques pour l’Europe et la zone euro. Il est évident que, dans une véritable zone monétaire, un budget commun, substantiel, est nécessaire. Cette idée est fondamentalement rejetée en Allemagne, où avant même l’éviction du SPD de la grande coalition, l’idée d’un véritable budget de la zone euro était impensable tout comme celle d’une « union de transferts », pourtant chère au président français.

Même si l’on parvient encore une fois à avoir un projet commun pour la zone euro et l’UE, il est de plus en plus difficile de masquer ces divergences fondamentales qui empêchent une construction de long terme. Alors que l’évolution politique allemande invalide de plus en plus clairement la probabilité d’avancées significatives, seul un retour à la dure réalité pourrait permettre d’amorcer un véritable projet, et nous en sommes encore loin. La première étape raisonnée serait celle d’un début de coordination macroéconomique, si l’Allemagne met fin à sa logique de désinvestissement. Cela devrait dans tous les cas advenir, non pas tant par souci de la construction européenne dans un premier temps mais que pour remettre en état les infrastructures allemandes, et que, de façon très prosaïque, les camions puissent à nouveau rouler normalement sur un certain nombre de ponts sur le Rhin.

Que peut-attendre la France de ces prochaines années européennes ? 

Edouard Husson : Je crains que l’Europe qu’Emmanuel Macron a en tête soit de plus en plus éloignée des réalités. Un observateur impartial ne peut qu’être frappé par la multiplication des forces centrifuges. Cela va même plus loin: les sociétés européennes sont rongées de l’intérieur par les conséquences d’une politique monétaire inadaptée à la mondialisation. Le Portugal s’appauvrit en silence. L’Espagne est menacée d’éclatement politique. l’Italie s’apprête, à l’occasion de ses prochaines élections générales, à lancer sur la scène bruxelloise une fausse grenade dégoupillée mais qui aura l’air si authentique que la bulle politique européeiste, si fragile, pourrait bien exploser. La Grèce nous offre le spectacle d’une lente mort sociale collective tandis que les Balkans voient s’éloigner toujours plus la possibilité d’entrer dans l’Union Européenne. L’Europe centrale, Autriche comprise, défie de plus en plus ouvertement Bruxelles et Berlin, en refermant leurs frontières. L’Europe du Nord reste plus proche de Berlin mais pourrait, plus vite qu’on ne le croit, se retourner vers la Grande-Bretagne et les Etats-Unis pour former une zone de prospérité alternative. L’Europe est devenue une nouvelle Tour de Babel: rappelons-nous ce récit fondateur dans la Bible dans lequel la volonté des hommes de construire une tour qui monte jusqu’au ciel débouche sur exactement l’opposé: la tour n’est jamais achevée et les constructeurs se mettent tous à parler des langues différentes, avant de se disperser. Dans l’un des livres fondateurs de notre culture, il y a cet avertissement à tous les volontaristes et créateurs d’unité artificielle: les édifices intellectuellement les mieux conçus ne résistent pas au principe de réalité. Je finirai sur ce point, d’ailleurs: la droite française donne un spectacle pitoyable en n’en finissant pas de s’écharper sur la dose « d’identité française» à mettre dans son programme. Alors qu’il serait si facile de faire campagne sur le principe de réalité, pour l’opposer à l’idéalisme philosophique qui anime Emmanuel Macron. Il serait temps de revenir à une Europe qui s’appuie sur les réalités. 

Rémi Bourgeot : Nous assistons actuellement à l’accélération d’un certain nombre de tendances politiques qui secouent à la fois l’Union européenne et les Etats membres. L’élection allemande a révélé, à ceux qui imaginaient un grand bond institutionnel sous le quatrième mandat de Mme Merkel, un fossé européen grandissant, avec le score de l’AfD et le positionnement du FDP entre autres. 

La crise catalane, qui relève de questions historiques propres mais aussi de l’ébranlement généralisé qui touche l’Europe, ajoute à ce tableau la conscience du risque de désagrégation des Etats européens. Le sursaut qui a consisté à ne finalement apporter aucun soutien à ces revendications indépendantistes, à l’échelle européenne, indique une prise de conscience des élites nationales de la mise en danger du cadre même dans lequel elles s’inscrivent territorialement.

Les élites politiques de France et des pays d’Europe du Sud se sont engagées dans la construction européenne, en particulier dans son versant monétaire, suivant un doux rêve de grandeur institutionnelle et d’allègement de leurs prérogatives économiques vues comme un redoutable fardeau. L’Europe est traversée par une crise politique qui ne trouve aujourd’hui de solution ni à l’échelle communautaire, assez largement vidée de son sens et de sa vocation, ni même à celle des Etats membres qui se sont exclusivement focalisés sur leurs intérêts propres pour un certain nombre d’entre eux ou qui ont, au contraire pour d’autres, perdu de vue l’horizon du développement économique national, dans le cas de la France, de l’Italie et des pays du Sud.

La France a pu se développer dans le passé grâce à des compétences scientifiques et technologiques fondamentales, dont les acteurs sont aujourd’hui parfaitement relégués au profit d’un appareil institutionnel qui rêve encore de grands projets bureaucratiques à l’échelle européenne, mais en y croyant de moins en moins. Avec la relégation de la partie composante créative de la France, capable d’avancées technologiques, c’est tout le pays qui se trouve face à une impasse, d’autant plus dans un contexte où l’Allemagne et l’Europe du nord en général ont su à la fois tirer avantage de la construction européenne d’un point de vue économique et développer leur appareil économique, dans le monde productif réel.

Il est évident aujourd’hui que la crise politique ne touche pas que la construction européenne. Les Etats nations sont également remis en cause, car ils apparaissent vides non pas de sens mais vides de projet politique. Nous entrons dans une période où les appareils politiques vont devoir régler cette crise existentielle face à une remise en cause électorale tous azimuts qui ne va guère dans le sens d’un parachèvement de l’Union européenne telle que nous l’avons connu. Réformer ou changer l’Union européenne sans redéfinir des projets nationaux de développement serait vain. Cette remise en cause généralisée s’accompagne de relents parfaitement désagréables, dont le seul antidote réside néanmoins dans la redéfinition d’un véritable projet politico-économique dans le cadre d’un modèle de citoyenneté. Aujourd’hui comme dans le passé, les pays européens qui s’en sortiront sont ceux qui sauront se focaliser sur leur développement technologique, à l’écart des slogans creux, et tirer profit de la révolution technique en cours dans le monde pour échapper au nivellement par le bas qui fait aujourd’hui office de modèle européen.

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