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"Le Roman de Monsieur Molière" : Molière au plus près et sans détour. passionnant.
©Musée d'Orsay

Atlanti-culture

Molière est la super star de la rentrée théâtrale non seulement par la présentation brillante de plusieurs de ses pièces mais aussi à travers un spectacle monté sur sa vie, et qui vaut vraiment "le coup".

Françoise Boursin pour Culture-Tops

Françoise Boursin pour Culture-Tops

Françoise Boursin  est chroniqueuse pour le site Culture-Tops.

 
Culture-Tops est un site de chroniques couvrant l'ensemble de l'activité culturelle (théâtre, One Man Shows, opéras, ballets, spectacles divers, cinéma, expos, livres, etc.).
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THEATRE
« Le Roman de Monsieur Molière » 
d'aprèsBoulgakov, Molière Lully
Mise en scène et adaptation: Ronan Rivière
avec Ronan Rivière et Michaël Giorno-Cohen
Au piano: Olivier Mazal
INFORMATIONS
Théâtre Le Ranelagh
5 rue des Vignes, 75016 Paris
Jusqu'au 14 janvier 2018
Du mercredi au samedi à 19h et le dimanche à 15h.
Réservations: 01 42 88 64 44 
www.theatre-ranelagh.com
RECOMMANDATION : EN PRIORITE
THEME
C’est la vie de Molière. Son enfance, auprès de son père tapissier du Roi, puis ses débuts de comédien avec la troupe de l’Illustre Théâtre, les déboires, les échecs, et les succès de ses farces jouées après les tragédies qui ennuient le public. Puis c’est l’ascension, avec la protection du prince de Conti, de Monsieur, frère du Roi et du Roi lui-même. Mais les nuages s’amoncellent avec les interdictions de « Tartuffe", les difficultés de "Dom Juan", les infidélités de sa jeune femme Armande Béjart, la maladie et l’épuisement, jusqu’à la mort, à la quatrième représentation du "Malade Imaginaire". 
Le récit est mêlé à des scènes de Molière et à des morceaux de Lully.
POINTS FORTS
1) La pièce est pleine de vie, de drôlerie, d’enthousiasme et d’amertume. On suit bien la carrière de Molière avec ses hauts et ses bas, les moments de gloire et les périodes sombres.
2) L’alternance du texte de Boulgakov, dit par le narrateur, de Molière et de la musique de Lully offre une impression d’explosion joyeuse: «"Quand on vient d’en rire, on voudrait en pleurer », comme le disait Musset.
3) Les acteurs sont remarquables: 
- Ronan Rivière campe un Molière éblouissant, plein de nuances et de sensibilité en même temps que d’enthousiasme et de souffrance. 
- Michaël Giorno-Cohen joue un nombre incroyable de personnages tout en restant crédible. 
- Et Lully apporte des temps de repos musical dans ce tourbillon.
4) Le décor, représenté par une carriole, tirée par un maigre cheval, et un fauteuil, représente à merveille la vie itinérante de Molière avec ses bonnes et mauvaises fortunes. 
Le fauteuil, c’est à la fois l’institution (le Prince de Conti ou Monsieur,) mais aussi le fauteuil de son dernier rôle dans "Le Malade imaginaire".
5) Ce spectacle est un régal pour ceux qui connaissent Molière et son théâtre; mais c’est aussi un très agréable divertissement pour des enfants et adolescents qui ne le connaissent pas encore bien.
POINTS FAIBLES
Pour une fois, je n’en vois pas...
EN DEUX MOTS
C’est un spectacle éblouissant- j'ose employer le mot...-, plein d‘action et de vérité. On ne s’ennuie pas une seconde et on pénètre intimement dans l’univers de Molière et la société du XVIIème siècle.
UN EXTRAIT
La critique de l’hypocrisie dans "Dom Juan":
- Sganarelle: « Quoi? vous ne croyez en rien du tout et vous voulez cependant vous ériger en homme de bien?
- Dom Juan: "Et pourquoi non? Il y en a tant d’autres, comme moi, qui se mêlent de ce métier, et qui se servent du même masque…il n’y a plus de honte maintenant à cela: l’hypocrisie est un vice à la mode, et tous les vices à la mode passent pour vertus."
L’AUTEUR
Un rappel, sans doute inutile (?):
Jean-baptiste Poquelin, dit Molière (1622-1673), a commencé par jouer, sans grande réussite des tragédies dans la troupe de l’Illustre Théâtre, puis a recueilli le succès comme auteur de comédies: d’abord des petites farces, comme « Le Médecin volant », puis des satires de moeurs, comme "L’Ecole des Femmes" ou "Les Précieuses ridicules" et "Les Femmes savantes". Puis il s’est attaqué aux faux dévots et à l’hypocrisie dans « Tartuffe" et "Dom Juan", ce qui lui a valu de gros ennuis; avant de montrer son amertume face à la société et à l’espèce humaine dans "Le Misanthrope". Il finit sa vie tristement, abandonné de presque tous, du Roi, de sa femme, de certains de ses comédiens, et il est enterré de nuit, excommunié comme les acteurs à cette époque.

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