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Emmanuel Macron sur TF1- LCI : l'explication qui ne fera certainement pas changer les lignes
©Janek SKARZYNSKI / AFP

Inflexible

Emmanuel Macron a confirmé qu'il souhaitait transformer et non gérer. Mais reste le problème qu'à force de rester sur ses positions et de ne montrer que son inflexibilité, le Président risque de convaincre moins qu'il le souhaitait.

Anita Hausser

Anita Hausser

Anita Hausser, journaliste, est éditorialiste à Atlantico, et offre à ses lecteurs un décryptage des coulisses de la politique française et internationale. Elle a notamment publié Sarkozy, itinéraire d'une ambition (Editions l'Archipel, 2003). Elle a également réalisé les documentaires Femme députée, un homme comme les autres ? (2014) et Bruno Le Maire, l'Affranchi (2015). 

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Emmanuel Macron a beau afficher son dédain pour les sondages de popularité, il est en opération reconquête de l'opinion, et en attendant que les Français lui donnent acte de ses efforts, il fait de la pédagogie et a pour cela accepté de se livrer à l'exercice de l'interview ...mais en laissant le minimum d'initiative aux journalistes venus en grand équipage . Tantôt laborieux dans ses explications, tantôt convaincant, mais investi de sa mission : "Le peuple français ne m'a pas demandé de gérer, mais de transformer". Il veut s'en tenir à cette ligne de "transformation profonde " de la France : le chantier est tellement vaste qu'il autorise quelques approximations mais n'empêche pas la prudence .Ainsi Emmanuel Macron a-t-il retenu la leçon de la promesse qui a plombé François Hollande, dont il ne cite pas le nom : conditionner la réussite de son quinquennat et donc une nouvelle candidature à un seul critère, en l'occurrence l'inversion de la courbe du chômage. Pour lui, la question est de toute façon prématurée . Ce qui ne l'est pas, ce sont son style et les réformes lancées . Qu'on se le dise : il faudra faire avec : Emmanuel Macron se dit "indifférent" aux critiques et ne compte pas s'embarrasser pas de circonvolutions de langage, que cela plaise ou non. Un coup de patte au passage aux "élites habituées à un discours aseptisé" ...Et tant pis si le mot "bordel"(-qui n'était peut être pas destiné à être diffusé ce jour là ),choque : il appartient "au registre populaire ". Parler de cyniques et de fainéants : oui, il assume encore .De toutes façons, il est "là pour avancer" . L'essentiel pour Emmanuel Macron se situe dans ce principe : faire ce qu'il a dit, ne pas reculer devant les obstacles . A cet égard la bataille pour l'emploi est primordiale : elle passe avant tout par une réforme de la formation . Le chef de l'Etat veut dégager 15 milliards d'euros dans ce secteur qui ne manque pas de moyens dans l'absolu, afin "d'offrir de vraies formations qualifiantes aux chômeurs" (- et à ceux qui pourraient le devenir à cause des mutations technologiques ) ..."Si nous ne faisons pas cet investissement nous ne gagnerons pas la bataille contre le chomage", appuie-t-il. Tout comme il veut "profondément " réformer l'apprentissage. Et réformer l'assurance chômage, en permettant notamment aux salariés démissionnaires d'y avoir droit (-sous certaines conditions ). Et puis, il rêve aussi de réformer la participation des salariés aux fruits de l'entreprise. Faire ce qu'il dit c'est aussi supprimer l'ISF,et prendre le risque de se voir accoler l'image de "Président des riches ". C'est plus dur à assumer pour un président qui "aime et estime l’ensemble de (ses ) concitoyens". Emmanuel Macron a beau rappeler que l'ISF a provoqué l'exode de grandes fortunes vers la Belgique ou la Grande-Bretagne, le slogan restera un sparadrap embarrassant tant qu'il ne sera pas prouvé que la diminution ( -avant la disparition) de la taxe d'habitation va augmenter le pouvoir d'achat des salariés et des retraités qui auront,eux, à faire à une hausse de la CSG . L'exhortation de la réussite, l'encouragement aux premiers de cordée qui entraineront les autres vers les sommets, c'est bien, à condition de ne pas laisser trop de monde au bas de la montagne. Autrement dit, on ne retourne pas une opinion en une heure et dix minutes. La prochaine fois, il faudra peut être ajouter un peu de calinothérapie aux propos cash...

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