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Super rémunération : Florence Parly était-elle le Thomas Pesquet de la SNCF ?
©GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP

Bonnet blanc

En ces temps de contrainte budgétaire et de pouvoir d'achat lui aussi soumis à des restrictions, il y a des oasis où la prospérité salariale trouve à s'épanouir.

Jean-Yves Archer

Jean-Yves Archer

Jean-Yves ARCHER est économiste, membre de la SEP (Société d’Économie Politique), profession libérale depuis 34 ans et ancien de l’ENA

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Ainsi, Florence Parly du temps de son salariat à la SNCF a encaissé plus de 50.000 euros nets par mois ce qui excitera les envieux et me fera poser une seule question : son talent était-il à la hauteur de celui de l'astronaute Thomas Pesquet ou d'autres personnalités qui atteignent ces cimes de rémunération.

Ce genre d'information éloigne de notre mémoire les tribulations d'Agnès Saal et de ses frais de taxis et nous plonge directement dans l'opacité d'une certaine nomenclature étatique.

Les faits sont à peine croyables et mériteraient qu'une association de contribuables s'en emparent. Ou un syndicat de cheminots.

Durant le premier semestre 2017, Madame Parly a perçu 52.569 euros nets mensuels ( donc un total ouaté de 315.418 euros ) de la SNCF alors qu'elle assumait le titre de " directrice générale chargée de SNCF Voyageurs " ce qui parait important sur une carte de visite mais probablement accompagné de tâches largement accessibles. En clair, elle n'était pas Maud Bailly ( inspectrice des Finances ) , éminente conseillère budgétaire à Matignon du temps de Manuel Valls et ancienne responsable opérationnelle de la gare Montparnasse.

Décidément, l'ENA mène à tout même à 35 fois le Smic !

Dans la déclaration de la ministre des Armées – qui n' a donc pas le train de vie de quelqu'un comme Jean-Yves Le Drian… - effectuée auprès de la HATVP ( Haute autorité pour la transparence de la vie publique), on découvre un ajout significatif.

A savoir des jetons de présence et des dividendes puisque Florence Parly avait l'avantage de siéger aux conseils d'administration d'Altran, BPI France, Ingenico et Zodiac Aerospace pour un montant de 139.119 euros en 2016.

C'est clair, cette dame ne conçoit pas la vie comme celle de Charles Hernu, Gérard Longuet ou – répétons-le – Jean-Yves Le Drian. Elle s'inscrit dans un matérialisme peu compatible avec la vie de son mentor, un certain Lionel Jospin.

On pourrait lui trouver comme circonstances atténuantes d'avoir d'affreuses charges de famille mais là encore, l'impétrante joue de malchance puisque son compagnon Martin Vial n'est autre que le président de l'APE ( Agence des participations de l'Etat ) et l'ancien président de la Poste ou d'EuropAssistance dans le groupe aisé et prospère qu'est Generali.

Afin d'éviter tout conflit d'intérêt, son compagnon a d'ailleurs pris du recul vis-à-vis du secteur de la défense.

Les jeunes soldats de l'opération Sentinelle qui effectuent des palpations sur les personnes suspectes sont loin de suspecter que leur ministre de tutelle a autant aimé palper autant d'argent. Tout ceci nous ramène à l'entre-soi d'une certaine gauche que ne cesse de dénoncer des plumes comme Nicolas Domenach, Bruno Jeudy ou le lucide Joseph Macé-Scaron.

Pour ma modeste part, je conçois que ce qui est rare se paye cher. Mais le talent allégué de Madame Parly est-il si établi dans l'échelle finement graduée de la rareté ?

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