Tragi-comédie autour de l’exclusion des ralliés à Macron : Les Républicains, parti zombie<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Politique
Tragi-comédie autour de l’exclusion des ralliés à Macron : Les Républicains, parti zombie
©MIGUEL MEDINA / AFP

Drama

Soutien actif d'Emmanuel Macron (- puisque membre du gouvernement), et revendiqué de Droite: Sébastien Lecornu, le secrétaire d’État à la transition Écologique vient compliquer encore un peu plus la donne des Républicains empêtrés dans une interminable procédure d'exclusion de ceux qui ont rallié la majorité présidentielle en devenant ministres ou en adhérant au groupe des Constructifs à l'Assemblée.

Anita Hausser

Anita Hausser

Anita Hausser, journaliste, est éditorialiste à Atlantico, et offre à ses lecteurs un décryptage des coulisses de la politique française et internationale. Elle a notamment publié Sarkozy, itinéraire d'une ambition (Editions l'Archipel, 2003). Elle a également réalisé les documentaires Femme députée, un homme comme les autres ? (2014) et Bruno Le Maire, l'Affranchi (2015). 

Voir la bio »

Dans une lettre  (qui a opportunément fuité) à Bernard Accoye, le  secrétaire général de LR,  le benjamin du gouvernement proteste (-ou fait mine de protester), contre la procédure d'exclusion engagée contre lui-même, Edouard Philippe, Gérald Darmanin, Frank Riester et Thierry Solère, par la direction des " Républicains", démarche qu'il qualifie de "position stérile et politicienne". Ce faisant, pas dupe, le jeune ministre ajoute un peu plus à la zizanie qui règne rue de Vaugirard. Dans une interview à Paris-Match il précise : « Je veux rester LR tout en étant au gouvernement » et se dit « triste de voir certains dirigeants des Républicains prendre des postures d'exclusion et de rétrécissement, là où Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy ont toujours cherché à rassembler les Français », avant de préciser qu'il n'est pas « Marcheur ». Précision utile car son mentor, Bruno Le Maire a, lui , tourné la page LR et a adhéré à la République En Marche qui l'avait investi pour les législatives, s'excluant de fait de son ancienne famille politique. Mais que faire pour les autres Ministres, (-dont le premier Edouard Philippe), et députés constructifs? « Il faut les exclure sans ménagement », affirment une partie des responsables du Parti dont le président du groupe parlementaire de l'Assemblée, Christian Jacob. « Ce sont des traitres, des girouettes », abonde Laurent Wauquiez, le président de la région Rhône-Alpes-Auvergne, candidat à la présidence du mouvement et partisan d'une ligne dure, sans concession pour Emmanuel Macron et son gouvernement. Exclure, mais en respectant les statuts... et ne pas passer pour des coupeurs de têtes. Encore groggys après la double défaite de la présidentielle et des législatives, les membres du Bureau Politique du mois de juillet avaient décidé de ne s'en prendre qu'à ceux qui avaient pris des responsabilités : ministres et responsables du groupe "les constructifs", (Thierry Solère et Frank Riester), avec une mention spéciale pour Gérald Darmanin, le ministre des Comptes Publics coupable d'avoir soutenu des candidats "marcheurs" contre des candidats LR.  Mais la démarche était  d'autant plus compliquée que Lecornu, mais aussi Gilles Boyer, conseiller spécial d'Edouard Philippe à Matignon, ( non visé par la procédure ), et Christian Estrosi,(-lui aussi en délicatesse avec la direction du Parti pour cause de bienveillance à l'égard du pouvoir et initiateur d'un mouvement qui pourrait devenir un parti politique), sont membres de la Commission des Recours...Une commission de trois membres a donc été créée,  chargée de contacter les fêlons. Le verdict devait être rendu au Bureau Politique de ce mardi. Pour Darmanin les jeux semblaient faits, mais  le député de Paris Claude Goasguen a posé la question : "Pourquoi les exclure puisque le gouvernement fait une politique de droite et adopte des mesures que nous avions préconisées?" Et de son coté Xavier Bertrand, le président des Hauts de France qui conteste la ligne de Laurent Wauquiez et ses amis,  déclarait sur un plateau de télévision que " Gérald Darmanin incarne une droite populaire, l'exclure c'est rétrécir la droite". Le ton est encore monté d'un  cran lorsque le président de la métropole du Grand Paris, Patrick Ollier a menacé " de se casser"...  Finalement, sous prétexte de leur laisser le temps de s'expliquer ,il a été décidé d'accorder un sursis d'une semaine à tous .

D'ici là il sera à nouveau question de la campagne interne : les candidats à la présidence du parti auront déposé les parrainages nécessaires pour briguer la présidence du parti. Du moins ceux qui les auront obtenus. Et les choses ne s'annoncent pas simples pour les challengers de Laurent Wauquiez  ( le sarkozyste Daniel Fasquelle, la filloniste Florence Portelli, le député gaullo-souverainiste  Julien Aubert, le juppéiste Mael de Calan, et l'inconnue Laurence Saillet) qui contestent la ligne identitaire défendue par le favori de la course .Ils se plaignent tous des difficultés rencontrées  dans leurs démarches  (mails bloqués par exemple )! Les candidats ont besoin,  pour concourir, de la signature de  treize parlementaires et de 2347 adhérents. Pourquoi 2347 ? Allez savoir ! Ce sont les statuts et ils restent valables, même avec la fonte du nombre d'adhérents qui ne seraient plus que cent trente mille à jour de cotisation , conséquence logique des défaites électorales successives subies par le parti . Et après ,à quoi ressemblera L.R.? Le parti va-t-il uniquement se positionner sur des questions sécuritaires et identitaires, ce que contestent les Bertrand, Pécresse et autres ? Aujourd'hui,  la modernité est , qu'on le veuille ou non du coté de  la majorité présidentielle . Sébastien Lecornu , Gérald Darmanin, et les Constructifs  s'inscrivent dans une démarche de  refondation politique lancée par Emmanuel Macron .Le PS  est déjà fracassé. Les Républicains tentent de résister... Mais la machine craque de toutes parts.

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !