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Stop ! Ni la République ni les Français musulmans n'ont à assumer le parcours d'un terroriste islamiste
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Zone franche

Mohamed Merah est un islamiste d'abord... un islamiste surtout.

Hugues Serraf

Hugues Serraf

Hugues Serraf est écrivain et journaliste. Son dernier roman : La vie, au fond, Intervalles, 2022

 

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Cette prof normande proposant à ses élèves une minute de silence en hommage à la « victime » que serait Mohamed Merah nage en plein délire, mais pas tellement plus que les progressistes battant leur coulpe en reconnaissant le statut d'enfant perdu de la République au tueur de Toulouse.

Le gars est un monstre, OK, mais un monstre « bien de chez nous », dont la monstruosité n'est jamais que le résultat d'une politique coupable de relégation d'ados déboussolés auxquels la France aurait « manqué »...

Tu parles ! Le tueur de Toulouse, dont la dérive intégriste est essentiellement un parcours individuel, n'est pas plus représentatif de la jeunesse banlieusarde, et spécifiquement de la jeunesse banlieusarde musulmane, qu'un skinhead élevé à la bière n'est représentatif des chauves ou des amateurs de 1664.

Le fondamentalisme islamiste est un phénomène historique d'envergure mondiale, et la séduction qu'il exerce sur celui-ci ou celui-là n'a strictement rien à voir avec la manière dont sont gérés le parc HLM, l'Éducation nationale ou même l'immigration dans ce pays. Et l'on s'étonne de ce que les progressistes sus-cités ne soient pas capables de saisir à quel point leur « sentiment » finit par recouper celui de l'extrême droite, qui semble voir un terroriste potentiel derrière chaque gamin un peu excité.

Les auteurs des attentats de Londres, en 2005, nés en Grande-Bretagne, étaient pour la plupart passés par l'université et insérés socialement. Au moins autant qu'un Zacharias Moussaoui, le « vingtième » pirate de l'air du 11-Septembre. Et la France deviendrait le jardin d'Éden où coulent les fleuves de lait et de miel que promettent les promoteurs du post-capitalisme que les idéologies meurtrières qui se jouent des frontières n'en seraient pas affectées.

Une bon moyen, incidemment, de renvoyer les essentialistes des deux rives do-à-dos, qu'ils excusent ou accusent en bloc, serait d'ailleurs de faire un sort à l'expression « musulmans modérés », qui accrédite l'idée que l'islam standard est une religion d'extrémistes. Mohamed Merah était un terroriste toutcourt, un extrémiste animé par une vision du monde perverse, et ni la République ni les Français musulmans n'ont à s'en excuser.

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