Et vous, vous êtes plutôt France En Marche ou République Insoumise?<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Politique
Et vous, vous êtes plutôt France En Marche ou République Insoumise?
©GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP

Quel couple!

Mais oui, ils sont indissociables et inséparables. Et ils se nourrissent l'un de l'autre.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

Voir la bio »

Le Parti Socialiste pleure, geint et gémit. Il ne digère pas le débat qui a opposé hier soir Edouard Philippe à Jean-Luc Mélenchon. Il y voit un "Yalta" visant à ne laisser aucun territoire politique à toute autre force que celle de ce couple infernal.  Les gémissements du PS auraient certainement plus de poids si ce parti parvenait à jeter des dizaines de milliers de manifestants dans la rue comme le réussi si bien le chef de la France Insoumise. Mais sur le fond il n'a pas tort.
Macron, dont on peut penser qu'il a lu et relu Machiavel, a en effet choisi Mélenchon comme principal adversaire. Ca rend inaudible les derniers débris du Parti Socialiste et Marine Le Pen (pour Laurent Wauquiez on ne sait pas encore…). Il a donné pour consigne à ses barons de taper sans relâche sur Mélenchon. Et lui-même, met la main à la pâte en comparant ce dernier à un chef d'Etat africain ou à un satrape vénézuelien, c'est tout bénef pour le Président de la République.

En transformant Mélenchon en menace il attire vers lui de plus en plus d'électeurs de droite qui vouent une solide répulsion à ce démagogue fort en gueule et rouge. En même temps, il renforce Mélenchon auprès de ce qu'il reste de la gauche de plus en plus séduite par un discours radical et révolutionnaire.
Un Mélenchon fort c'est pour Macron une garantie de dormir longtemps tranquille car le pouvoir n'est pas à la portée de La France Insoumise. Beaucoup de partisans et de sympathisants peut-être mais une impuissance politique totale, un peu comme le PC sous la IVeme république.
Mélenchon n'est pas en reste. Il joue sa partition avec une grosse caisse décrivant Macron comme le pantin des patrons du CAC 40. Il prend ainsi du poids et de la graisse auprès d'un électorat de gauche orphelin et déboussolé. Bientôt, si tout va bien (et ça en prend le chemin) entre lui et Macron il n'y aura plus rien. Ca ne peut que flatter son narcissisme qui est grand.

Sa chance c'est d'avoir rencontré un autre Narcisse : Emmanuel Macron. Tous deux sont faits pour se détester et s'entendre. Pour se combattre et s'aimer. Pour se défier et se donner la main. Il y a entre eux un rapport sadomasochiste. Ffais-moi mal" dit le masochiste au sadique. Macron et Mélenchon se complètent. Et ils s'accordent pour inverser les rôles : sadique et masochiste chacun son tour…
Les aimants s'attirent ou se repoussent selon la façon dont sont disposés leurs pôles. Osons une parabole plus crue. La tique se nourrit sur le dos du cheval. Une fois c'est Macron qui est la tique. Une autre fois Mélenchon. C'est pas très beau tout ça. Mais c'est plutôt bien joué. 

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !