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"Le vertige des falaises" :  Elégant et plein de tact, même si furieusement sombre et follement violent
©REUTERS/Lee Celano

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Serge Bressan pour Culture-Tops

Serge Bressan est chroniqueur pour Culture-Tops.

Culture-Tops est un site de chroniques couvrant l'ensemble de l'activité culturelle (théâtre, One Man Shows, opéras, ballets, spectacles divers, cinéma, expos, livres, etc.).

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LIVRE
« Le vertige des falaises »
de Gilles Paris
Ed. Plon
246 pages
16,50 €.
RECOMMANDATION : EXCELLENT
THEME
Sur l’Île, à une heure et demie en bateau du Continent, une maison de verre et d’acier. La plus grande de l’endroit. Y vivent Olivia la grand-mère, Rose la mère atteinte d’un cancer et sa fille Marnie, une ado de 14 ans à la chevelure rousse. Sa grand-mère lui interdit l’usage du téléphone portable et de l’ordinateur. 
« Mon nom est Marnie de Mortemer, confie l’ado. J'ai quatorze ans. Mon pays n'a rien à voir avec celui des merveilles. Sur un globe terrestre, il n'apparaît pas. Même pas une tête d'épingle ! C'est dire si on est insignifiants. Et pourtant mon île me ressemble et je ne m'en irai jamais. Nous sommes aussi imprévisibles l'une que l'autre ». 
A Glass, toutes et tous trimballent leur part de mystère(s). De secrets, aussi. C’est « Le Vertige des falaises », cinquième roman de l’écrivain français Gilles Paris. « Le destin passe son temps à se jouer de nous, dit un des personnages du « Vertige… » Rien n’est acquis, ni la vie qu’on se construit, ni l’amour qu’on s’est promis pour toujours ». 
Adorée de sa grand-mère, Marnie a l’âge de l’entre-deux, plus une enfant, pas encore une adulte. Et parce qu’elle voit et entend tout, effrontée elle n’a plus guère d’illusions sur la vie qui va.
POINTS FORTS
-Dans ce roman choral, Gilles Paris aborde avec élégance et tact de nombreux thèmes, tels la mort, l’amour, la maladie, la légèreté des êtres, les hommes volages ou encore la violence envers les femmes, les secrets de famille, la mélancolie.    
-Des pages où, toujours avec élégance, l’émotion côtoie le sombre.
-Le changement de registre effectué par l’auteur, jusqu’alors spécialiste des romans dont le narrateur était un enfant. Cette fois, avec Marnie, il donne la parole à une ado de 14 ans.
-L’hommage appuyé à Alfred Hitchcock, un des cinéastes préférés de Gilles Paris qui confie : « Le prénom de mon héroïne adolescente vient de « Pas de printemps pour Marnie », le film d’Alfred Hitchcock sorti en 1964. Dans tous ses films, il y a une certaine forme d’élégance, avec ces femmes blondes incroyables. Et chez lui, le suspense est très lié à la psychologie des personnes ». L’auteur du « Vertige des falaises » se place dans les pas du maître du suspense…
POINTS FAIBLES
Le personnage de Marnie ne parle pas comme une ado d’aujourd’hui. C’est gênant même si Gilles Paris y voit une simple raison : « Olivia, sa grand-mère, lui a interdit le téléphone portable, l’ordinateur. Et Marnie vit sur l’Île, elle va rarement sur le Continent qui est à une heure et demie de la maison de verre et d’acier ».
EN DEUX MOTS
 Avec « Le Vertige des falaises », Gilles Paris signe un cinquième roman furieusement sombre, follement violent. On n’est pas près d’oublier Marnie, l’ado tout droit sortie d’un univers « à la Hitchcock »…
UN EXTRAIT
  Ou plutôt deux:
- « Le destin passe son temps à se jouer de nous. Rien n’est acquis, ni la vie qu’on se construit, ni l’amour qu’on s’est promis pour toujours ».
- « Je ne vois plus le trou béant dans lequel deux costauds de l’île font descendre le cercueil d’où papa ne s’enfuira plus. Il n’aurait pas aimé être mort de son vivant. J’entends leurs efforts, ce lit en bois qui cogne, sa nouvelle demeure sur laquelle nous allons lâcher une poignée de terre. Tout comme il y a un an, après la mort de grand-père Aristide. Ils sont enterrés l’un prés de l’autre. Tels deux amis qu’ils n’étaient pas. C’est comme ça dans la famille. On ne pense jamais à haute voix, sauf au bord des falaises, là où le vent emporte tout ».
L'AUTEUR
Né le 5 avril 1959 à Suresnes (Hauts-de-Seine), Gilles Paris est un écrivain français. Réputé dans le monde franco-littéraire comme l'un des meilleurs attachés de presse, il a exercé, jeune homme, toutes sortes de « petits boulots » et a même été donneur de sperme!. A ce jour, il a publié cinq romans : « Papa et maman sont morts » (1991), « Autobiographie d’une courgette » (2001- 300 000 exemplaires vendus en France), « Au pays des kangourous » (2012- Prix Cœur France, Prix Roman de la ville d’Aumale, Prix des lecteurs de la bibliothèque Goncourt, Prix Folire et Prix Plume d’Or- catégorie romanesque), « L’Été des lucioles » (2014) et, au printemps 2017, « Le Vertige des falaises ». Il a participé, toujours en 2017, également à l’ouvrage collectif « 24 Histoires du Mans » avec une nouvelle, « Indolore ». Un roman de Gilles Paris, « Autobiographie d’une courgette », a été adapté au cinéma par Claude Barras : en 2017, son film « Ma Vie de courgette » a reçu deux Césars (meilleure adaptation et meilleur film d’animation) et été nommé aux Oscars. Quant au « Vertige des falaises », il va être prochainement adapté pour la télévision.

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