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Voilà pourquoi je ne suis pas devenu porte-parole de l’Elysée…
©DANIEL JANIN / AFP

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C’est un autre que moi qui a eu le job. Une injustice cruelle dont je souffre.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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Je suis journaliste. Donc je sais beaucoup de choses que les gens de peu, les gens “de rien”, ignorent. Ainsi j’ai appris grâce à un ami bienveillant et bien placé qu’Emmanuel Macron cherchait un porte-parole. Compte tenu des engoulevents fabuleux lié à cette fonctions, j’ai postulé

En haut-lieu, on m’a fait comprendre que je n'avais pas du tout le profil requis. Et on m’a rappelé sans ménagements toute mes vilenies. Découragé mais pas abattu, j’ai dit que j’était prêt, en public, de façon ostentatoire, à faire amende honorable. On m’a dit : “faut voir”. 

J’ai donc envoyé un mail détaillant le thème des articles que j’envisageais d’écrire pour Challenge. “Macron, un jeune pour la France”. “Président, nous voilà”. “C’est Macron qu’il nous faut”. “Macron est plus que génial”. “Macron, ta lumière nous guide”. On m’a répondu qu’on avait apprécié mes efforts, mais que j’étais encore loin du compte. 

J’ai suggéré une confession publique sur Atlantico. Pour annoncer que moi, islamophobe, je m’étais converti à l’Islam. Pour demander, moi esclavagiste, pardon à l’Afrique du mal que je lui avais fait. Pour dire que je renonçais à tous les Satans, Belzébuth et Lucifer de la réaction la plus noire. Pour avouer que j’avais écrit des livres qui rappelaient les heures les plus sombres de notre histoire. On m’a dit que c’était louable, mais que je devais encore faire mes preuves. 

J’ai donc, m’humiliant toujours plus, envoyé un mail avec l’ébauche d’un article louant l’intelligence et la droiture d’Edouard Philippe. Et on m’a répond en ricanant : “lui, ça ne vaut même pas la peine!”. 

J’étais las, triste, désabusé, meurtri. Je voyais que le poste allait m’échapper. Puis j’ai eu une idée de génie. J’ai annoncé au service élyséen que je pouvais écrire, facture à l’appui, un article révélant comment Pénélope Fillon avait rétrocédé une partie de ses salaires à Jean-Sébastien Ferjou pour qu’il puisse s’acheter des costumes de chez Arnys.

Et enfin, on m’a dit qu’on était intéressé. Et on m’a promis une réponse sous quarante-huit heures. Elle est arrivée. On me faisait comprendre que le poste de parole était promis depuis longtemps à quelqu’un de plus méritant que moi. Mais que compte-tenu de mes efforts, je pouvais devenir porte-parole de Nemo, le labrador du président. J’ai accepté. Et dès hier, j’ai prêté ma plume et ma voix à ce noble animal. On m’a rapidement remercié. Ils sont sans pitié chez Macron… 

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