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Pourquoi la France ne parvient pas à gagner la bataille contre le chômage
©ERIC PIERMONT / AFP

Edito

Pénible retour à la réalité pour les Français qui reviennent de vacances avec les dernières statistiques du chômage.

Michel Garibal

Michel Garibal

Michel Garibal , journaliste, a fait une grande partie de sa carrière à la radio, sur France Inter, et dans la presse écrite, aux Échos et au Figaro Magazine.

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Pénible  retour à la réalité pour les Français  qui reviennent de vacances avec les dernières statistiques du chômage : ce dernier a connu le mois dernier une véritable flambée avec un bond de 34 900, qui ramène  le nombre  des demandeurs d’emploi à plus de trois millions et demi.  La petite musique douce qui berçait l’opinion depuis plusieurs mois sur l’irrésistible reprise du nombre  des personnes en activité se trouve ainsi  interrompue, alors que, paradoxalement,   le moral des industriels  se révèle au plus haut depuis 2007  et doit les inciter à se lancer dans de nouveaux programmes de développement.  S’agit-il seulement d’un accident sans lendemain ? On peut chercher des raisons de se rassurer en évoquant la période marquée par des fins de contrats de stages ou de CDD , l’arrêt des recherches provoqué par  la période des vacances et le flou dans l’établissement  des statistiques officielles qui explique le refus de la ministre du travail de commenter les statistiques mensuelles.

Il  reste qu’une question de fond est posée : l’économie  a repris sa marche en avant, stimulée par la bonne conjoncture qui caractérise l’Europe. Mais la France continue  de rester en retrait sur le rythme adopté par nos  partenaires. Elle ne regagne pas de parts de marché sur les  concurrents qui continuent à faire mieux que nous. Et certains experts n’hésitent pas à envisager une certaine accélération de l’expansion,  au-delà des 1,5% envisagés, mais  sans  influence  notable  sur l’emploi, les progrès de productivité l’emportant sur le souci de procéder à des  embauches nouvelles.

Emmanuel  Macron faisait récemment ce constat amer : la France est le seul pays d’Europe à ne pas avoir gagné  la bataille du chômage de masse. D’où la nécessité du programme qu’il a lancé, mais qui se heurte à l’hostilité quasi viscérale du pays à se réformer, chacun refusant de prendre  une part du fardeau en estimant  que c’est au voisin de faire les sacrifices indispensables. Face à cette détermination  de l’opinion,  les pouvoirs publics manifestent  une certaine  irrésolution, avec des retours en arrière, et d’une façon générale  de atermoiements  qui augurent  mal des décisions finales  qui seront prises. On a le sentiment que les vieilles méthodes reviennent  à la surface  avec la politique des coups de rabots, qui ne résolvent  rien sur le fond  et annoncent  des changements qui s’opèrent uniquement à la marge sans  aborder vraiment les problèmes essentiels. Ainsi, officiellement, le gouvernement  voudrait réduire les dépenses  publiques, mais au lieu d’afficher comme le  Canada par  exemple  l’a fait dans  le  passé une réduction franche des crédits alloués, il continue  d’accepter le maintien  des déficits,  en se bornant à tenter seulement de ralentir  leur progression.  Et c’est finalement le ministère des finances  qui donne les quelques coups de canifs indispensables , où les citoyens  ne voient pas la manifestation d’un véritable  dessein  politique. Et la  France continue d’être dirigée comme autrefois  par son caissier comme le disait déjà  à l’époque Michel  Debré,  l’ancien ministre du général de  Gaulle.  Aujourd’hui, rien n’a changé.

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