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Qu’aurait pu faire Apple
de sa montagne de cash ?
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Voguent les milliards….

Pour la première fois depuis 1995, Apple va rendre 45 milliards de dollars à ses actionnaires. Un mauvais choix ?

Philippe Mangeard

Philippe Mangeard

Philippe Mangeard est un industriel français. Il est aussi président  de l'Agence de notation extra-financiére TK'Blue, du Club d'affaires international JKPM et vice-président d'Ubifrance depuis 2006.
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Que devrait faire Apple de tout son Cash ? Que pourrait faire Apple de tout son cash ? Le garder avait dit Steve Jobs… mais il n’avait prévu un tel débit !

Investir à outrance en recherche et développement, marketing… Cercle vicieux, la source Apple s’en trouve chaque année renforcée ! Tim Cook se retrouve avec un cash disponible deux fois et demi supérieur au PNB du Luxembourg, sans dette, mais au contraire réserves et prévisions de recettes gonflées à bloc.

Il parait raisonnable de voir les actionnaires, donc co-investisseurs de l’entreprise, commencer à en profiter. Ils vont aussi voir compenser la perte de valeur du titre après cette distribution, par un rachat massif d’actions. Tout va bien Madame la Marquise !

Reste 50 milliards… pour quel projet ? Quel engagement ? Quelle vision (comme disait Steve) ?

Aux grands chiffres les grands défis !

Apple a la puissance de feu d’un État, il pourrait s’investir d’une mission régalienne : gros investissement, très long amortissement, petit rendement, satisfaction du plus grand nombre. On peut penser à ce beau projet solaire dans le Sahara qui pourrait couvrir les besoins en énergie de l’Europe. Stop !

Les Écolos sont contre. Pourquoi ? D’énormes tuyaux électriques traversant la Méditerranée pourraient décimer ou faire muter flore et faune de notre belle mer.

Pas de tuyaux « électriques », mais… pourquoi pas des gros tuyaux de données ?

Les finances de nos États sont épuisées, celles de nos opérateurs privés peu musclées. Apple ne cesse de faire croitre le besoin en « autoroutes de l’information », et leur multiplication est la garantie de la croissance continue du marché qu’il adresse. Apple a les moyens de financer, pour son propre bénéfice, ce nouvel Internet à très grosse consommation de données, et pour le bien de la planète Internet dont il se nourrit.

On a vu il y a quelques années les grands groupes propriétaires des « tuyaux », comme Orange, se lancer à la conquête des contenus à force de milliards.

Apple pourrait très bien profiter de sa montagne de cash pour acquérir/installer les tuyaux dont dépendent la « vivacité » de ses terminaux. En quelques années, le pouvoir du « hard » a doucement glissé vers le « soft ». L’open source a fait glisser le pouvoir du soft vers les « Data ». Celui-ci va maintenant appartenir à ceux qui savent les stocker et auront les clefs d’accès. A un bout le terminal, à l’autre bout… le coffre-fort ! Interdépendance totale, et des infrastructures géantes, coûteuses, mais rémunératrices,  à mettre en place. Qui a le pouvoir, le standard, gagne beaucoup d’argent : modèle que connaît bien la pomme !

Dernière idée : Barack Obama s’est entendu dire que la filière de production des « tablettes » était définitivement en Asie… Dommage pour l’économie et les chômeurs américains ! Apple a les moyens de ré-implanter cette industrie aux USA et faire profiter son pays d’une plus grande part de la valeur ajoutée générée par le génie américain. Régalien votre honneur !

Apple dans une situation de « nouveau riche »

Apple se retrouve dans la situation extraordinaire de « nouveau riche », comme les heureux propriétaires de puits de pétrole en leur temps ou, plus récemment, les bénéficiaires de privatisations dans les pays anciennement communistes.

Diversifications sectorielles et géographiques ont été les choix des gestionnaires de ces nouvelles et imposantes fortunes. Simples investisseurs pour les premiers, nouveaux capitaines d’industrie pour les seconds, plus au fait des rouages de ce beau capitalisme qui les faisait finalement rêver depuis de nombreuses années.

Mais deux différences fondamentales persistent : la taille du cash immédiatement disponible pour Apple, et les flux nouveaux et colossaux encore attendus ces prochaines années. Apple va avoir à gérer pour longtemps des milliards, mais à des centaines de milliers d’actionnaires.

Serait-il vraiment stupide de laisser à ces derniers, par le soin d’une distribution régulière, réinjecter dans l’économie mondiale ce cash qui est encore aujourd’hui, « coincé » et à disposition de quelques décideurs, qui ne sont pas peut être les plus doués pour dépenser ce qu’ils ont magnifiquement gagné !

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