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Petits conseils si vous devez passer des vacances avec une personne dépressive
©Flickr

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Partir en vacances avec une personne dépressive dans son entourage n'est pas une chose facile. Quelques conseils peuvent cependant permettre de mieux vivre ce moment, pour la personne en dépression comme pour l'entourage.

Catherine Grangeard

Catherine Grangeard

Catherine Grangeard est psychanalyste. Elle est l'auteur du livre Comprendre l'obésité chez Albin Michel, et de Obésité, le poids des mots, les maux du poids chez Calmann-Lévy.

Elle est membre du Think Tank ObésitéS, premier groupe de réflexion français sur la question du surpoids. 

Co-auteur du livre "La femme qui voit de l'autre côté du miroir" chez Eyrolles. 

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Dire à une personne dépressive qu'on l'aime :

Déjà, si c’est le cas, c’est que l’on aime bien cette personne, que l’on est proches, sinon on s’éviterait une telle situation. Eh bien, lui rappeler ! Dire à une personne qui ne va pas bien qu’on l’aime, c’est lui redonner une bonne estime d’elle-même. Quand on ne va pas bien, on ne s’aime pas beaucoup, et se réinvestir est une façon de s’en sortir, de remonter. Ainsi sans aller directement sur le terrain des raisons pour lesquelles cette personne est mal, vous l’aidez à remonter la pente.

Dans ces quelques lignes, vous avez 2 conseils essentiels. D'une part, manifester de la gentillesse, votre intérêt et ne pas se centrer sur les sujets déprimants, prendre du recul.

Eviter les discussions sans fin sur les sujets qui fâchent :

Il ne faut pas argumenter sur les thèmes qui sont sources de déprime. Le plus important, même, est sous-jacent. Ayez en tête un iceberg...

Si vous n’avez pas décidé de passer des vacances à prendre en thérapie la personne en souffrance, alors introduisez la bonne dose de légèreté. Ni trop, ni trop peu.

C’est insupportable de s’entendre dire " c’est pas grave " alors que justement pour vous ça l’est sinon vous ne seriez pas déprimé ! Si vous prenez votre visage le plus grave, ça n’aidera pas non plus beaucoup. Cette bonne distance se trouve petit à petit, c’est un ajustement.

Votre disponibilité est votre aide la plus précieuse :  

Pas à plein temps, mais ce temps que vous vous sentez capable d’accorder à la dite personne. Sachez que moins on se sent incompris, plus on peut jouir d’une situation. Aussi, l’investissement que vous mettez, par touches délicates, sauve les vacances de tout le monde. Parlez de vous, de comment vous pensez possible de vous investir. Ne surévaluez pas, sinon vous en aurez marre !

Les meilleurs conseils sont ceux qui sont adaptés à une situation :

Selon qu’il s’agisse d’un grand rassemblement dans la maison familiale, où chaque été l’un ou l’autre ressasse  les mêmes problèmes, les injustices, etc. ce n’est évidemment pas comparable à un petit groupe où l’une des personnes rencontre une difficulté ponctuelle.Peut-être tout de même un point commun, c’est d’anticiper. Se préparer permet d’avoir en tête quelques pistes, au-delà de réparties déjà préparées, avec une bonne dose d’humour là-aussi, bien dosées, sans excès mais qui peuvent dénouer quelques situations périlleuses.

Puisque l’on sait déjà des choses sur les uns et les autres, autant mettre à profit tout ça. Selon le caractère des protagonistes, cela va de soi. Ce qui " marche " avec tel, n’est pas forcément adapté pour tout le monde. Cette attention à l’autre, et à soi, selon son état d’esprit, ses relations avec la personne, cette attitude permet d’avoir les bonnes paroles, les bonnes attitudes au bon moment.

Bien évidemment, si la personne vous énerve, éviter les conseils péremptoires. En plus d’être inefficaces, ils sont désagréables. On connait des réunions de famille où chaque année, chacun joue toujours son même rôle et ça ne finit pas bien. " Le beau gosse arrogant " n’est pas sympathique même si le déprimé de service plombe l’atmosphère et ... tout le monde en a marre… Pour sortir de ce type de situations, le beau gosse peut cesser d’avoir à se rassurer à si bon compte et c’est intéressant quand il se met à la place de l’autre et entend qu’il va mal, même s’il n’a rien en dire… eh bien, qu’il s’abstienne tout simplement.

Pendant les vacances, éviter les sources de tension, c’est parfois une bonne précaution !

Les sourires qui en disent long, les yeux au ciel, les épaules qui se soulèvent, sont aussi parlants, et blessants, que certaines remarques…

Quelques petites attentions sont bienvenues, par ex. Votre sœur a encore grossi. Evitez les mets trop riches, ce sera mieux pour tout le monde, de surcroît ! Les apéros qui tournent mal parce que le beau-frère y va fort sur les doses … Eh bien, pour éponger, il vaut mieux dîner rapidement.

Quand on connait les fragilités des uns et des autres, sources de déprimes, c’est agir à la source, autant que faire se peut, qui est utile et garant de bonnes vacances !

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