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L'été des macronphages
©DAMIEN MEYER / AFP

Eté

Est-ce un classique marketing médiatique ? De l'incompétence moutonnière ? De la mauvaise foi teintée de rancœur ? A moins que ce ne soit seulement la tentative de faire vendre en inversant la tendance des gros titres... Après avoir descendu avec un parfait unanimisme, celui qui n'avait pas de parti, qui n'était qu'un clone de Hollande manipulé, qui n'aurait jamais de majorité (...), les mêmes commentateurs et journalistes, sans la moindre hésitation, toute honte bue, ont encensé celui qui avait déjoué tous leurs pronostiques. Une période de macron-mania qui répondait à la bonne humeur du pays et à une certaine fierté que nous partagions avec l'étranger, difficile d'aller à contre-courant.

Sophie de Menthon

Sophie de Menthon

Sophie de Menthon est présidente du Mouvement ETHIC (Entreprises de taille Humaine Indépendantes et de Croissance) et chef d’entreprise (SDME).

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Les oppositions diverses s'égorgeaient dans l'indifférence quasi générale au nom de la fidélité à leurs échecs, qui pour l'instant leur tiennent lieu d'idéologie et de convictions.

Le parcours sans faute finissant par agacer, on fit appel à la louable investigation journalistique, il fallut chercher l'erreur. On fouina partout, mettant en exergue le passé des uns, le revenu des autres, au nom de la moralisation il faut des victimes expiatoires. L'affaire du Général de Villiers qui ne "voulait pas se faire baiser" tomba à point et la riposte cinglante du chef fut une aubaine ! On put enfin titrer ce dont rêvaient les rédactions :

" La fin de l'Etat de grâce "!

C'est que les médias n'en pouvaient plus de cet "Etat de grâce" qui fait tourner en rond les débats télévisés au cours desquels, abattus, les attaquants d'hier se voyaient obligés d'admirer qui, la visite d'un chef d'état, qui le ton étonnamment calme d'un syndicaliste ou encore le défilé qui faisait honneur à la France et bluffait les USA, voire le couple Jupitérien qui fait rêver les femmes de tout âge.

La pierre dans le jardin d'Eden élyséen fut la décision déterminée du chef de l'Etat de se passer le plus possible des journalistes. "Un président ne devrait pas faire ça"... car il risque de s'attirer les foudres de ceux qu’il ne nourrit plus. On vit donc, du jour au lendemain, des titres, comme dans Le Monde et bien d'autres, qui s'extasiaient encore la veille, blâmant soudainement la politique menée.

La fin de l'Etat de grâce annoncée avec tambours et trompettes et sur tous les tons a-t-elle fini par avoir une incidence sur les sondages. La poule et l'œuf ?  sachant bien sûr que tout ce que fait Macron "c'est de la com"... mais que c'était un scandale qu'il refuse de communiquer.

L'Humanité dont on connaît l'objectivité économique et l'amour des stocks- options, offrit à ses confrères le scandale potentiel de la participation de certains salariés,  en particulier ceux revendus par Muriel Pénicaud,  ministre du Travail. Tout fut dit sur le sujet et surtout n'importe quoi : en France ce qui est légal mais qui enrichit, est forcément immoral... bref on a du grain à moudre.

En 2 mois et demi il n'a donc rien fait ; c'est une honte ! Ce qui a été voté passe en pertes et profits, d'ailleurs l'Assemblée nationale est nulle parce qu’elle ne connaît pas les 100 pages de règlement intérieur. En 2 mois et demi nous devrions avoir déjà résorbé la dette, baissé les impôts, relevé les salaires, sécurisé les parcours professionnels, revu la pénibilité, transformé les CDD, baissé les charges en supprimant le CICE, etc. Le tout après un accord unanime en ayant consulté tous ceux qui ne veulent rien changer : ce sont ceux-la que l'on consulte, en l'occurrence les partenaires sociaux (qui eux ont un programme de grèves pour la rentrée au nom du principe syndical). Il faut donc aller très vite… tout en prenant son temps, et on va trop lentement en allant trop vite, c'est pourtant clair.

On ne lâche pas sur une décision : c'est de l'autoritarisme, on revient en arrière : c'est du cafouillage.

Pire, l'esclavagisme sévit à l’Assemblée, en effet nos précédents présidents eux, prenaient leurs "congés payés" comme le dit si bien Mélenchon en oubliant que pour cela ils ont immédiatement été discrédités où qu’ils aient été en vacances ! Notre nouvel élu, lui, n'en prend pas et bosse 20h sur 24h ce qui n'est pas légal. Du moins c'est ce qui fut décrété par le nouveau cancre indiscipliné de l'Assemblée nationale, Jean-Luc Mélenchon. Il en fait un clip pour s’indigner du "roquet" (le président de la République, excusez du peu !) qui va ruiner des parlementaires qui ont des locations pré-payées dont ils ne vont pas pouvoir profiter au maximum à cause de travaux prolongés. Sans parler de leurs enfants qui ne verront pas leur papa (macho! Il n'a pas cité les mamans)... tout cela  parce que l'on ne sait pas si la cession se terminera le 4 août ou après ! (SIC.) On s'attend à ce qu'il fasse grève ! Jupiter, qui devait être une lavette sans autorité, est devenu un empereur tyrannique.

La presse a fait peu de cas de cette harangue indigne. Les clowns déshabillés de laFrance insoumise, amis des dictatures de l'Amérique du Sud, sont donc le nouveau parti qualifié de "véritable opposition" ; ils sont bien plus inquiétants pour la République que tout ce qu'on a connu jusqu'alors...

Il existe une disproportion, un revirement de tendance, un anti-macronisme médiatique étonnant et délibéré qui provoque en fait une véritable irritation, le peuple a dégagé les sortants et nous voulons tous que le président élu réussisse parce qu'il en va de notre survie personnelle.

Il ne semble pas non plus anormal que ceux qui viennent d'être élus, en nous promettant des jours meilleurs et vite, bossent pendant que nous prenons des vacances... au moins la première année.

Les commentaires de l'actualité politique et économique ne sont pas à la hauteur. Les analystes qui laissent croire que le pays se réformera d'un claquement de doigt, non plus. Ceux qui font semblant d'ignorer que oui, il y aura des couacs dans cette nouvelle Assemblée, qu'il y aura même des nuls (comme il y en a toujours eu) qu’il y aura des hésitations, des tergiversations, des erreurs... et nous chefs d’entreprises connaissons bien ces difficultés, mais il n'y a que les administrations et les politiques qui sont infaillibles et irréprochables.

Ce dont nous avons besoin c'est d'une vraie pédagogie du pourquoi et du comment des réformes, des difficultés rencontrées. Cette pédagogie le Gouvernement ne peut pas la faire sans une certaine objectivité voire une bonne volonté de la presse. C'est trop demander ?

C'est cela que nous attendons des médias, ils ont leur rôle à jouer et il serait plus que temps qu'ils passent au niveau supérieur sans se satisfaire de l'écume des mini-scandales fomentés !

POUCE !  Rendez-vous dans 6 mois pour un premier bilan sur des faits concrets.

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