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"Une mort qui en vaut la peine" : violent, brillant, décapant
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Benita Kusel pour Culture-Tops

Benita Kusel pour Culture-Tops

Benita Kusel est chroniqueuse pour Culture-Tops.

Culture-Tops est un site de chroniques couvrant l'ensemble de l'activité culturelle (théâtre, One Man Shows, opéras, ballets, spectacles divers, cinéma, expos, livres, etc.).

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LIVRE
Une mort qui en vaut la peine 
de Donald Ray Pollock
Ed. Albin Michel 
563 pages 
 22,90 euros 
L’AUTEUR
Americain , né en 1954 à Knockemshiff dans l’ Ohio, Donald Ray Pollock a d’abord travaillé dans une usine de pâte à papier pendant 32 ans .
Puis à 50 ans, il s’inscrit à des cours d’écritures.
Il est l’auteur «  Du diable tout le temps «   qui à été élu meilleur livre de l’année 2012 et récompensé par le Grand Prix de Littérature Policière et par le prix Mystère de la Critique .
THEME
Dans l' Amérique profonde de 1917, entre la Georgie et l’Alabama , les trois frères Jawett, issus du tiers monde rural américain, se lancent dans une chevauchée infernale.
Inspirés par la lecture d'un roman à quatre sous sur les tribulations d’un braqueur de banque, Cane ,l’ainé, Chimney le fou furieux, et Cob, le simplet, enfourchent leurs chevaux, bien décidés à sortir de leur  condition d’ouvriers agricoles contre celle plus glorieuse à leurs yeux  de braqueurs de banque, à la vie trépidante . Leur rêve: partir vivre au Canada .
Leur destinée les entraînent vers un monde où la violence des hommes les obligent à parcourir des chemins semés d’embûches .
L’enfer est devant eux .
POINTS FORTS
- Belle écriture sans détours. 
- Fluidité. 
- C'est à la fois caustique et naïf.
- Un humour décapant .
POINTS FAIBLES
- Ames sensibles s’abstenir.
EN DEUX MOTS
Une frasque humaine jubilatoire où la violence est le maître du jeu. Le tout exprimé avec brio et humour très noir.
Un régal d'écriture.
UN EXTRAIT
A la suite de l’annonce d’une énorme récompense pour la capture des frères Jewett , la milice du comté se lance à la poursuite des assassins, après le meurtre du shérif adjoint, Bill Wilson.
Page 207:
"A en croire plusieurs éditoriaux parus dans les journaux du soir , les contribuables du Tennnessee pensaient dans leur grande majorité qu’il ne devait pas y avoir,sur terre plus de trois ou quatre personnes valant cent mille dollars et certainement pas, parmi celles-ci, un flicaillon du comté d’Henderson qui, non content de péter plus haut que son cul, avait la réputation de tirer dans le dos des contrevenants comme des vieux poivrons. De plus nombre de ces mêmes contribuables se nourrissaient six jours par semaine de chou frisé et de pain de maïs, de sorte qu’un pourcentage important d’entre eux considérait le braquage d’une banque comme une juste riposte au système qui contribuait à les maintenir dans la misère. L’un des journalistes allait même jusqu’à soupçonner que si l’attorney général manifestait un tel empressement à offrir une récompense aussi extravagante, c’était parce que l’argent volé par les frères Jewett à Wayward appartenait à l’un de ses petit copains de Memphis! Pis encore, Powys apprit que les obsèques de Bill Wilson aurait lieu le dimanche à midi alors qu’il avait une partie de golf prévue à treize heures au tout nouveau terrain de Happy Valley. Même s’il ne s’était mis que récemment à ce sport, il en était déjà toqué. L’un de ses sous-fifres avait bien tenté en toute discrétion de faire avancer l’heure de la messe, voire de la déplacer au lundi, mais Mrs Wilson avait insisté pour que son mari soit inhumé le jour du Seigneur et à la même heure que celle à laquelle il était venu au monde quarante-deux ans plus tôt.
«  Désolé chef , elle refuse.
Et merde ! » se contenta-t-il de dire".
RECOMMANDATION : EN PRIORITE

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