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Claire O'Petit : petit mémo en défense d'une députée grande gueule qui a de la gueule
©REUTERS/Jacky Naegelen

Celle par qui le scandale arrive

Il s’agit de Claire O'Petit, qui depuis des années dit crûment la vérité. Et c’est pourquoi on l’incendie.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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Contrairement au supplice du pal “qui commence si bien et qui finit si mal”, selon Roger Peyrefitte, un célèbre écrivain homosexuel, cette histoire commence mal et finit bien.

Au commencement donc, il y a une déclaration de Claire O’Petit tournant en dérision ceux qui “pleurnichent” car on veut leur enlever 5 euros de leur APL. J’étais prêt à instruire à charge contre elle : quand on est acoquiné avec Macron (elle est député d’En Marche), qui est la plus pure incarnation du mépris de classe, il y a des mots qu’on se doit de manier avec réserve et prudence.

Les réseaux sociaux s’étant déchaînés contre elle, il m’ont fait découvrir, pensant la disqualifier définitivement, ses déclarations passées ignorées de moi car je n’écoute pas les Grandes Gueules de RMC où elle officie depuis 2012. Et avec Claire O’Petit, c’est du brutal ! On avait les tontons flingueurs. On découvre une tata flingueuse. Et alors là, j’instruis à décharge. Son côté poissonnière gueularde, harengère allumée est vivifiant. Et on sait qu’aux Grandes Gueules, où elle a toute sa place, on ne fait pas dans la dentelle proustienne, ou dans le velours satiné de la princesse de Clèves.

Claire O’Petit sur les Roms. “Pourquoi les Roms dégueulassent systématiquement les trottoirs? Pourquoi ils nous agressent à 5 ou 6 autour d’une voiture? Merde!”. J’aime bien. Claire O’Petit sur les femmes voilées. “Elles se cachent, et surtout on voit rien. Qu’est ce que ça peut leur faire qu’on voit leurs poignets, ou leurs mollets? Elles ont besoin d’une bonne psychanalyse”. Quant aux musulmans, c’est du brutal. Du vrai. Un chroniqueur de l’émission avait dit “très franchement, quand je vois un barbu en djellaba qui traverse au feu rouge, j’ai envie d’accélérer”. Elle a enchaîné aussi sec : “moi, ça me l’a toujours fait”. J’aime encore plus.

Sur les socialistes : “ah, ils veulent bien un peu d’Arabes dans leur parti. Juste parce que ça leur est utile. Ils sont racistes”. Sur les profs. “Comment voulez-vous être respectés quand vous arrivez à l’école avec vos jeans dégueulasses et vos cheveux sales?”. J’aime beaucoup.

Claire O’Petit est député de La République En Marche. Elle n’a bien sûr rien à y faire. Et surtout, c’est certain, elle n’en a rien à foutre. Âgé de 67 ans, elle a eu une vie bien remplie. Vendeuse, commerçante, démonstratrice. Elle voulait un job de député. Et en femme d’affaire avisée, elle a choisi l’estampille la plus alléchante. Interrogé sur les déclarations de la tata flingueuse, un porte-parole du parti de Macron a lancé, gêné, “on vérifiera si ces propos sont compatibles avec les valeurs de notre mouvement”.

Mais pauvre tâche (pour rester  au diapason de Claire O’Petit), les seules valeurs que connaît La République en Marche sont les valeurs du Cac 40 côtées en Bourse. On relèvera que parmi les journaux qui ont flingué O’Petit figurent, côte à côte pour une fois, L’Obs et Valeurs Actuelles. Une consécration. Qu’il nous soit permis de penser qu’une femme détestée en même temps par l’Obs et Valeurs Actuelles soit entièrement mauvaise.

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