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Roger Federer : le tennis plus que parfait
©Reuters

L'horloge suisse

A bientôt 36 ans, le joueur suisse pratique son sport avec intelligence et grâce. Et ça gagne : il s’est imposé pour la 8ème fois à Wimbledon. En récitant un véritable hymne au (beau) jeu…

Serge Bressan

Serge Bressan

Serge Bressan, journaliste depuis 1974, a travaillé pour, entre autres, Le Quotidien de Paris, L’Equipe (Foot2), Le Parisien, L’Express, TéléCable Sat Hebdo ou encore la RTS (Couleur3) et France5…

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L’image va rester un long moment. Un joueur de tennis assis dans une chaise sur le bord du central du All England Club, à Wimbledon. Les yeux sont emplis de larmes. En ce dimanche 16 juillet 2017, le joueur vient de remporter son huitième tournoi londonien- jusqu’alors, il était à égalité de victoires finales avec l’Américain Pete Sampras. Suisse de Bâle, 36 ans le 8 août prochain, Roger Federer est passé professionnel en 1998, a été n°1 mondial pendant 302 semaines (5 ans, 9 mois et 2 semaines), a remporté 19 tournois du Grand Chelem (8 Wimbledon, 5 Open d’Australie, 5 US Open et 1 Roland-Garros), auxquels on ajoute 10 finales. Cette année à Wimbledon, il aura joué tout le tournoi sans perdre un seul set- ce que seuls, auparavant, avaient réussi quatre joueurs dont le Suédois Björn Borg en 1976…

Tout cela, et tant d’autres résultats, vaut bien un hymne à Roger Federer. Au lendemain de sa victoire londonienne en forme de grand huit face à Marin Cilic, il remonte au classement et passe de la 5ème à la 3ème place mondiale- « ce n’est pas important pour lui, confie un de ses proches. Ce qui fait avancer Roger encore et toujours, c’est la victoire finale en tournoi… » Sur tous les courts où il a joué depuis son passage chez les professionnels à 18 ans, le Suisse a toujours reçu l’appui du public. Dans un tennis pro orphelin depuis si longtemps de maestros, dans un tennis où l’on croise plus que de raison des cogneurs et des bûcherons, Roger Federer fait exception. D’abord, c’est un joueur tout-terrain, aussi brillant sur terre battue que sur ciment ou gazon. Et puis, « Rodgeur », c’est le joueur du tennis plus que parfait. Des coups spectaculaires, nombreux sont les pros du circuit ATP à en réussir- mais il a suffi, la semaine passée à Wimbledon, de voir Roger Federer réussir, en huitièmes de finale, un retour amorti sur un premier service canon de Grigor Dimitrov ou encore, en quarts de finale, un retour monstrueux contre Milos Raonic pour comprendre, une nouvelle fois, ce qu’est le tennis quand il est ainsi pratiqué, joué.

Roger Federer, avec son mètre 85 et ses 85 kilos, ce n’est pas un gabarit phénoménal dans le monde du tennis. Il est droitier (c’est ordinaire), il joue le revers à une main (tant et tant depuis Borg le jouent à deux mains). Sur le court, il ne se laisse jamais envahir par un quelconque débordement- jamais de colère « à la McEnroe » mais jamais de mine renfrognée « à la Lendl ». Tous les joueurs du circuit professionnel le respectent, les journalistes et le public l’adorent… Ces cinq derniers années, il a couru après les résultats et les victoires- une vilaine blessure au genou l’a même, l’an passé, éloigné des courts pendant six mois, et lui a fait songer à la retraite anticipée. Et Roger F. est revenu en cette année 2017 : cinq victoires finales dont deux Grand Chelem (Open d’Australie en janvier et Wimbledon). Dans la foulée de la 8ème victoire sur l’herbe anglaise, la presse a une fois encore sorti les superlatifs- à l’exemple de « L’Equipe » qui, en « une », titre : « Divin » ou encore de « 24 Heures- Lausanne » qui assure : « Federer unique au monde ».

Et puis, les questions. Sur ce jeu retrouvé. Sur cette longévité… Avec son sourire timide, Roger Federer confie après son succès à Wimbledon : « Je ne recule pas dans les moments importants. J’ai toujours été un joueur des grandes occasions. Et quand j’étais petit, je rêvais en grand. Je croyais sans doute pouvoir accomplir des choses que d’autres pensaient infaisables. Ensuite, je crois m’être entraîné très dur et très intelligemment pendant de longues années. … Après, dans le jeu, je me dis que j’ai été gratifié de beaucoup de talent auquel j’ai ajouté beaucoup de travail. Parce que le talent seul ne vous emmène pas si loin… » Et c’est ainsi que Roger Federer est grand…

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