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Et maintenant le dopage cérébral…
©Flickr/IsaacMao

Belle performance

Bientôt fini le "dopage à la papa" ? On est déjà dans le dopage 2.0 avec un casque qui amoindrirait la perception de la fatigue.

Serge Bressan

Serge Bressan

Serge Bressan, journaliste depuis 1974, a travaillé pour, entre autres, Le Quotidien de Paris, L’Equipe (Foot2), Le Parisien, L’Express, TéléCable Sat Hebdo ou encore la RTS (Couleur3) et France5…

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Bien sûr, depuis des lustres, on nous a promis un sport propre. Les contrôles anti-dopage sont de plus en plus nombreux et si des sportifs sont « rattrapés par la brigade » et donc suspendus, c’est dans l’essentiel des cas pour prise de cannabis ou non-présence au contrôle… Des hommes de science sont même allés récemment jusqu’à affirmer que finalement, longtemps tenue pour la « bombe atomique » du dopage, l’EPO (érythropoïétine, hormone de nature glycoprotéique qui entraîne ainsi une augmentation du nombre de globules rouges dans le sang) n’aurait que des effets minimes, pour ne pas dire nuls. Après tout, pourquoi pas… et durant ces deux premières semaines du 104ème Tour de France cycliste, pas un seul cas de dopage révélé dans le dopage. Sport propre, alors et enfin ? Sourire…

En effet, s’il n’a pas encore disparu ou été éradiqué, le « dopage à la papa » vit sûrement ses dernières années de « gloire ». Bientôt fini le dopage médical ou même technologique (par exemple, un moteur électrique dissimulé dans le cadre du vélo), bientôt remisée au placard l’idée d’un dopage génétique (avec intervention directement sur le fœtus), place au dopage 2.0. Le dopage cérébral. On y est, ce n’est pas de la science-fiction ! En effet, dans le peloton du Tour de France cycliste 2017, dans l’équipe Cannondale-Drapac, figure l’Américain Andrew Talansky. Professionnel depuis 2008, spécialiste des courses à étapes, à 28 ans, il n’est pas vraiment un « cador »- sur son CV, essentiellement, 2 titres de champion des Etats-Unis contre-la-montre et la 5ème place au classement général final du Tour d’Espagne 2015.

Pourtant, Andrew Talansky pourrait bien être un des grands initiateurs de la révolution du dopage. Parce que, avec une poignée d’autres sportifs, il est le chantre du dopage 2.0. Ce cycliste américain est un adepte du dopage cérébral, et ne s’en cache pas. A l’entraînement, il est un des utilisateurs d’un casque qui stimule l'activité cérébrale. Un casque de sollicitations électriques trans-crâniennes, selon Halo Neuroscience- la société américaine qui, depuis 2014 aux Etats-Unis, commercialise un casque avec un système basé sur la stimulation électrique destiné à lutter contre l'épilepsie. Concrètement, le casque « dopant » délivre des impulsions électriques de faible intensité (de l'ordre de 1 à 2 mA) en courant continu- une technique appelée tDCS. Voilà ! c’est tout simple, le dopage parce que l’objet amoindrit, du moins nous assurent ses concepteurs et utilisateurs, la perception de la fatigue pour accroître les performances, et tout ça est basé sur le « neuropriming » (en VF : amorçage de jeunes neurones)…

Evidemment, et on s’en doute, Halo Neuroscience pousse de grands cris quand on ose évoquer le mot « dopage » au sujet de ce casque. La compagnie US rappelle que l’armée de l’air américaine l’a testé sur ses pilotes de drones qui n’ont besoin que de 50% du temps de formation classique pour être opérationnel. L’équipe de ski américaine utilise aussi l’objet ; résultat : amélioration de 31% de la force musculaire des skieurs… A ce jour, l’Agence Mondiale Anti-Dopage (AMA) reste discrète sur le sujet, arguant manquer de recul sur ce « dopage cérébral » et laisse à chaque fédération sportive le soin de décider s’il faut ou non accepter la présence d’un sportif utilisant ce casque. Vive le sport !

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