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Et pendant ce temps, Angela Merkel fait de la vraie politique…
©TOBIAS SCHWARZ / AFP

De l'autre côté du Rhin

Pendant qu'Emmanuel Macron prononçait un improbable discours à Versailles, plus dicté par une conception capricieuse et verbeuse du pouvoir, Angela Merkel prononçait son premier discours de campagne. Une vraie leçon de politique démocratique à l'usage de notre Président. 

Éric Verhaeghe

Éric Verhaeghe

Éric Verhaeghe est le fondateur du cabinet Parménide et président de Triapalio. Il est l'auteur de Faut-il quitter la France ? (Jacob-Duvernet, avril 2012). Son site : www.eric-verhaeghe.fr Il vient de créer un nouveau site : www.lecourrierdesstrateges.fr
 

Diplômé de l'Ena (promotion Copernic) et titulaire d'une maîtrise de philosophie et d'un Dea d'histoire à l'université Paris-I, il est né à Liège en 1968.

 

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Angela Merkel a donné une très belle leçon, hier, en matière de démocratie. Pour le lancement de sa campagne électorale, elle a prononcé un discours où elle a clairement exposé son programme. Alors qu'Emmanuel Macron, en près d'une année de campagne, n'a jamais exposé clairement son projet (et que le discours de Versailles a confirmé son incapacité à poser ses intentions avec clarté et précision), Angela Merkel illustre la capacité d'une femme d'État a parlé sans ambages à son peuple.

Angela Merkel fait la leçon aux Français

Ils ont de la chance, les Allemands, d'avoir des hommes (et des femmes) politiques qui expliquent ce qu'ils feront sans ambages et sans circonvolution. Ce sont de vrais monuments de rhétorique bonapartiste, au sens propre du terme: objectif, moyens, instructions précises. 
Par exemple, les baisses d'impôt. Objectif: donner un coup de pouce à tout le monde. Moyens: baisser les impôts des classes moyennes. Instructions: supprimer par étapes l'équivalent de la CSG. Mais pourquoi ne fait-on pas aussi simple en France? Pourquoi la parole politique, même quand elle se renouvelle, se sent-elle "obligée" de se perdre dans des périphrases interminables, comme si faire de la politique, c'était être brillant?
On sait pourtant, en France, que "ce qui se conçoit bien s'énonce clairement". 

Des objectifs clairs

Au demeurant, la liste des objectifs d'Angela Merkel est on ne peut plus claire. Elle se fixe un objectif d'un chômage sous la barre des 3% (contre 5,5% aujourd'hui), différentes mesures pour les classes moyennes (notamment un coup de pouce fiscal pour l'accession à la propriété) et la création de 15.000 emplois de policiers. 
On se félicite de cette maîtrise apparente des objectifs politiques poursuivis et surtout de la simplicité de leur présentation. Souvenons-nous ici des longues envolées lyriques du candidat Macron... qui n'ont jamais donné lieu à la moindre promesse claire vis-à-vis des Français. 

Ce que serait un vrai renouvellement en France

La comparaison entre le discours d'Angela Merkel et celui d'Emmanuel Macron est évidemment frappante et flagrante. D'un côté, la clarté, la force, l'évidence. De l'autre, une sorte d'embrouillamini d'idées prétendument philosophiques dont on voit mal comment elles pourraient donner lieu à une action politique compréhensible. 
On comprend mieux pourquoi Emmanuel Macron a esquivé l'interview su 14 Juillet. La trop grande "complexité" de sa pensée cache en fait une verbosité glissante. 
Le renouvellement consisterait pourtant ici à changer le discours politique en arrêtant les grandes phrases à vocation historique pour se concentrer sur les objectifs poursuivis et sur les moyens de les atteindre. 

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