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Et soudain sur TF1... un élan 
de sincérité de Nicolas Sarkozy
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Paroles de candidat

« On m’a appelé ‘Merkozy’ pendant 5 ans. Et d’un seul coup, je deviendrais anti européen ? ». Sur TF1 lundi soir, le candidat UMP a précisé les mesures annoncées à Villepinte en les complétant d'un plaidoyer pro-Europe.

Roger Célestin

Roger Célestin

Roger Célestin est journaliste.

Il écrit pour Atlantico sous pseudonyme.

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Et soudain, un élan de sincérité habite Sarkozy. C’est sur TF1. Le candidat de l’UMP répond aux questions de Françoise Fressoz et d’Etienne Gernelle sur l’Europe et sur son discours de Villepinte.

Auparavant, il a répondu aux questions de 14 français. Il manque parfois d’empathie, comme avec la patronne d’un bar-tabac-restaurant, braquée deux fois, menacée avec une arme sur sa tempe et son mari tabassé et laissé pour mort, boîte crânienne enfoncée. Elle est digne. Il n’a pas un mot de sympathie. Il embraye trop vite sur « bilan-programme » en matière de sécurité.
Puis avec le syndicaliste ouvrier, il en fait des tonnes sur « à 57 ans, on n’est pas fini. On peut rebondir ». Et il défend avec conviction la réforme des retraites. On sent que c’est une vision de la vie (optimisme, énergie) contre une autre.
Arrive le grand moment de solitude de François Bachy. Comme ses confrères « journalistes politiques » de France 2 dans « des Paroles et des actes », il aligne des questions qui n’en sont pas. « François Hollande n’était pas le candidat que vous attendiez ». « François Hollande vous devance dans les sondages ». « Que pensez-vous de l’anti sarkozysme ? »  Sous-entendu : les Français ne vous aiment pas, quelle est votre réaction ? Bien sûr ! Soit Bachy sait qu’il est impossible de répondre à cette non-question, soit il ne le sait pas. Dans les deux cas, le résultat, c’est du journalisme piteux, poseur de pièges grossiers, manieur de provocations faciles, plutôt que de questions qui devraient provenir de faits. Il faut être coupé des réalités, irresponsable ou inconscient (ou un mélange de tout ça) pour poser des questions aussi vaines. François Bachy est pourtant censé connaître le caractère éruptif du candidat de l’UMP : il devrait se douter que Nicolas Sarkozy le renverra dans ses cordes. Ce qu’il fait. Et le pauvre journaliste de s’empêtrer en argumentant qu’il est aussi électeur. « Alors votre place est parmi les Français qui posent des questions, pas parmi les journalistes » rétorque à juste titre Sarkozy.
Arrive le grand moment de sincérité de Nicolas Sarkozy. Poussé par les questions bien argumentées de Françoise Fressoz, le candidat de l’UMP déroule d’abord l’un de ses argumentaires favoris sur le mode : « Quand je parle clairement d’un problème, on me range tout de suite dans une case simplificatrice ». Une manière d’adoucir les ultimatum lancés à Villepinte ? En tout cas, une argumentation en deux temps : primo, « On m’a appelé ‘merkozy’ pendant 5 ans. Et d’un seul coup, je deviendrais anti européen ? ». Secundo : c’est parce que je suis totalement européen que je souhaite ces changements. Rapidement, car l’Europe est menacée de dislocation. Son plaidoyer pro européen sonne juste.

D’ailleurs, la syntaxe pauvre et le vocabulaire minimaliste s’effacent au profit d’une langue plus structurée, et, à vrai dire, plus digne de la fonction présidentielle. Vive l’Europe gérée par les politiques, élus, responsables, et pas celle des technocrates. L’Europe qui doit cesser d’appliquer naïvement le catéchisme libéral. L’Europe qui doit donc exiger la réciprocité commerciale, douanière, financière, des Etats-Unis, de la Chine et des autres puissances. L’Europe qui doit aider ou sanctionner les pays qui n’appliqueraient pas la partie « contrôle des frontières extérieures de l’Europe ».

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