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Législatives : voilà pourquoi j'ai voté pour le petit chat…
©Capture d'écran

Langue au chat

Et il n'a pas été élu. C'est une chance pour lui.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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En déplacement j'étais à Alfortville. Et c'est là-bas que j'ai voté. Alfortville est une commune relativement harmonieuse et paisible de la banlieue parisienne. On y croise des Français de souche, des Arméniens, des Arabes, des Noirs… Et tout ça dans une ambiance plutôt bon enfant.

 Les candidats étaient nombreux à se disputer mon suffrage. Toutes leurs affiches témoignaient du côté bigarré de la ville. Des postulants(es) à la députation issus de la diversité. Et quand ils ne l'étaient pas leurs suppléants(es) l'étaient.

Je n'avais qu'une certitude : je ne pouvais pas voter pour M. Urvoas, le maire de la ville. Ce dernier s'était marié il y a quelque temps. Et pour cette cérémonie tout le gratin de la France socialiste, y compris Manuel Valls alors Premier ministre, était venu entraînant dans son sillage des dizaines de caméras de télévision. La raison de cette chaleureuse affluence ?

Un événement historique : c'était la première fois qu'un élu de la République épousait un homme. Ce show m'avait déplu.  J'ai la faiblesse de penser qu'un mariage est une affaire d'amour. Ni une exhibition, ni un spectacle.

J'ai croisé la candidate de la République en marche. Une fille de 27 ans. Elle ne parlait pas le français mais le macronien. Sur le marché où elle distribuait sa profession de foi elle répétait mécaniquement toujours la même phrase. "Je suis jeune, je suis une femme, je suis issue de la société civile. Et Emmanuel Macron aime les jeunes et les femmes". Consterné j'ai fui.

La candidate des Républicains n'avait rien à lui envier au chapitre de la niaiserie. Elle débitait un autre genre de phrase. Pas "je suis jeune": elle avait quand même la cinquantaine bien tassée… Non, son truc à elle c'était : "je suis infirmière donc proche des gens". Alors des horizons intéressants me sont apparus. Elle aurait été masseuse elle aurait dit : "Je suis masseuse et donc proche des corps". Elle aurait été serveuse elle aurait dit : "Je suis serveuse et donc proche des clients". J'ai fui aussi.

Passant devant les panneaux électoraux j'ai été, un très bref instant, tenté par la France insoumise. Ça n'a pas duré. Car à côté il y avait une affiche charmante qui était aux autres affiches ce que la Joconde est à une croute représentant un quelconque boudin. On y voyait un adorable petit chat blanc. Mais pas son suppléant qui, en bonne logique électorale, devait être un mignon petit chat noir…

 Il s'agissait du candidat (candidate?) du Parti animaliste. J'ai regardé le programme de ce mouvement. Il annonçait des choses fortes qui pouvaient se résumer ainsi : plus les animaux seront heureux plus nous le serons aussi. C'était à peu près aussi intelligent, pertinent et sympathique que le programme de La République en marche.

Il n'y avait plus à hésiter : j'ai donc voté pour la féline petite bestiole. Elle a recueilli 1,69% des voix. Tout a fait insuffisant pour être élue. C'est, à bien y réfléchir, une chance pour elle. Car qu'est-ce qu'un petit chat serait allé faire à l'Assemblée nationale au milieu de plus de 400 moutons élus par des millions d'autres moutons ? 

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