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Jeux Olympiques 2024 : Paris, Los Angeles, le grand marchandage…
©Pixabay

Géopolitique

A qui les J.O. 2024 ? Décision le 13 septembre prochain. Mais déjà, c’est le temps des « petits arrangements ». Vive le sport !

Serge Bressan

Serge Bressan

Serge Bressan, journaliste depuis 1974, a travaillé pour, entre autres, Le Quotidien de Paris, L’Equipe (Foot2), Le Parisien, L’Express, TéléCable Sat Hebdo ou encore la RTS (Couleur3) et France5…

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C’était prévu et annoncé. La commission exécutive du C.I.O. (Comité international olympique) a donc, ce vendredi 9 juin 2017 à Lausanne, adopté « à l'unanimité une recommandation » en faveur d'un double vote le 13 septembre prochain pour l'attribution des Jeux Olympiques d’été 2024 et 2028. A ce jour, après les retraits de Budapest, Rome, Hambourg et Boston, restent deux candidats à l’organisation de ces J.O. : Paris et Los Angeles. Deux villes qui, selon des proches du dossier, présentent des dossiers d’égale qualité et de faisabilité. Ce qu’a commenté le président du C.I.O., l’Allemand Thomas Bach : « Nous avons deux candidatures prestigieuses ». Jusqu’alors, la tradition voulait que les candidats se retrouvent dans une « phase finale » avant désignation lors d’un congrès extraordinaire du Comité international olympique. Cette fois, il va en aller tout autrement puisque, sauf coup de théâtre les 11 et 12 juillet prochains, le C.I.O. va valider la « recommandation » de sa commission exécutive. Après tout, pourquoi pas… 

Mais cette décision de passer au double vote a bien les allures de la conclusion d’un grand marchandage. Bien sûr, Thomas Bach jure ses grands dieux : « Il n’y a pas eu la moindre négociation avec Paris et Los Angeles ». La capitale française a accueilli les J.O. d’été en 1900 et 1924 et a échoué pour l’organisation de ceux de 2012 ; la Cité des Anges américaine, elle, les a organisés en 1932 et 1984. La candidature de Paris a été initiée par François Hollande, alors Président de la République, et Anne Hidalgo, maire de la capitale- une candidature soutenue par le nouveau Président, Emmanuel Macron, et portée par la ministre des Sports Laura Flessel. Outre-Atlantique, Donald Trump veut aussi les Jeux Olympiques. Et on sait aussi que, depuis de nombreuses années, l’attribution des Jeux (d’été comme d’hiver) tient plus de la diplomatie et de la géopolitique que du seul sport. 

Dès avril dernier, c’est le « Wall Street Journal » qui lâchait l’info : Carey Wasserman- le « big boss » de la candidature de Los Angeles, et Eric Garcetti, le maire de L.A., seraient prêts à laisser passer leur tour en 2024… à une condition : que le C.I.O. leur assure l’organisation des J.O. d’été en 2028. Evidemment, les deux hommes se sont empressés d’assurer que l’info du « W.S.J. » était des plus fantaisistes. Et Wasserman s’est fendu d’un texte alambiqué : « Pour être franc, dans L.A. 2024 il n’a jamais été question uniquement de L.A. ou uniquement de 2024. Nous n’avons jamais dit « L.A. en premier » ou « c’est maintenant ou jamais » pour L.A., ce qui ressemble à un ultimatum. Nous aurions pu employer cette stratégie, mais nous ne l’avons pas fait car nous pensions présomptueux de dire au C.I.O. ce qu’il devait faire et comment penser. Nous sommes de meilleurs partenaires que cela ». Dans le même temps, Tony Estanguet- co-président du comité d’organisation de Paris, confiait que « Paris, la Mairie et aussi l’Elysée voulaient les J.O. 2024 et seulement les J.O. 2024 ». Mieux : le dossier parisien a reçu un soutien de poids, celui de la télé américaine Discovery (propriétaire, entre autres, des chaines Eurosport). 

Un expert du monde olympique précise : «  On est en phase de négociation, c’est une partie de poker menteur. Or le C.I.O. peut plus difficilement négocier avec un Etat, qui est derrière la candidature de Paris, qu’avec les intérêts privés qui soutiennent celle de Los Angeles ». Et dans la négociation qui ressemble tant à un grand marchandage, Los Angeles est prête à attendre 2028 pour accueillir une troisième fois les Jeux Olympiques si et seulement si le C.I.O. lui accorde des avantages conséquents- parmi lesquels un cahier des charges moins contraignant et une organisation confiées à des entreprises privées qui, pour la plupart, sont également les principaux financiers du Comité international olympique… 

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