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Nicolas Sarkozy prend de la hauteur pour passer de la France forte à l'Europe forte
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Meeting de Villepinte

Conviction, volontarisme, hauteur et ambition... Sophie de Menthon estime que Nicolas Sarkozy a réussi à Villepinte à retrouver l'esprit de la Porte de Versailles, en 2007. A tel point qu'on l'imaginerait même président de l'Europe...

Sophie de Menthon

Sophie de Menthon

Sophie de Menthon est présidente du Mouvement ETHIC (Entreprises de taille Humaine Indépendantes et de Croissance) et chef d’entreprise (SDME).

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Ils étaient là en nombre, le spectacle était complet, les drapeaux, les militants en T-shirt, plus de cartes d’accréditation pour la presse tellement les journalistes étaient venus en nombre. C’est Henri Guaino qui tenait le micro en attendant Sarko, pas facile et ce n’est pas un orateur…

On attendait le candidat et c’est le président qui est venu, car Nicolas Sarkozy avait la gravité du président de la République et son discours en avait la dignité et la hauteur, cette hauteur que les Français attendent et dont parfois il a donné le sentiment de manquer.

Je me demandais comment  pouvait faire mieux ou aussi bien que ce fameux discours du candidat de la Porte de Versailles, entre les deux tours en 2007, et qui restera dans les annales des meilleurs discours politiques français. Pouvait-il provoquer ce frisson que l’on attend et qui marque le destin d’un homme à la rencontre d’un peuple, allions nous revivre l’émotion de la première fois ?

Energie et présence

Mais en amour rien ne remplace le premier rendez vous et le cœur battant d’une première rencontre… aussi fût-ce tout de suite rassurant, d’emblée, de ressentir une certaine maturité de sa relation avec les Français. Quelques mots sur son rôle et le poids de cette mission dont il pense s’être acquitté au mieux : il a tout donné pendant 5 ans et personne ne contestera son énergie et sa présence de chaque instant, en toutes circonstances.

Soulagement aussi de ne pas tomber dans  un numéro de séduction à outrance. Le président de la république a pris le pas sur le candidat, volontairement, sciemment, presque sagement ; conscient, dit-il,  de tout ce qu’il reste à faire.

Il exprime une vision, une vraie, celle d’une Europe qui disparaitra si le président de la République Française n’impose pas avec volonté et fermeté ce qu’il considère comme vital pour la survie de l’Europe, donc de la France ; et tout à coup cet accent de vérité lui donne une dimension que n’ont pas eu les autres candidats.

On cherche en vain dans ces propos  les reproches qu’on ne  va pas manquer de lui faire : la conquête des terres lepénistes ne semble pas sa préoccupation ; en deux phrases il dit simplement que la République Française revendique sa laïcité et que tous les enfants auront le même menu à la cantine, une façon d’en finir sobrement avec bon sens sur le débat écoeurant de la viande hallal ou kasher ! Voilà qui va rassurer Borloo et Rama Yade.


Ambition pour la France

Nicolas Sarkozy a franchis un cap, il a choisi de faire passer ses convictions et la vérité de la situation quitte à être impopulaire (un peu plus, un peu moins…). Et c’est en le disant ainsi ce qui mettra la salle debout dans une longue clameur. Sa famille politique demande cette vérité, et de lui même et de son ambition pour la France du prochain quinquennat. Plus qu’un programme, c’est cette ambition qu’il a réussi à faire passer. Pour un peu on renonçait à le voir président de la France pour le voir président de l’Europe, et on y croyait !

Ce fut le fil conducteur de son discours, que ce soit pour les marchés des PME, la sécurité de nos frontières, la révision des accords de Schengen ou la reconquête des banlieues (plan 2)…

Sur  la base de ces déclarations très volontaristes il n’y a pas de raison d’en douter, il  veut et pourrait faire évoluer l’Europe dans le bon sens en « réconciliant l’Europe du oui et l’Europe du non ».

A Villepinte, Nicolas Sarkozy était déjà au deuxième tour de l’élection, et on avait hâte d’y être, tant grande est la crainte de  retomber demain et tous les soirs qui viennent dans de nouveaux débats affligeants flattant les mauvais instincts de uns et des autres… 

« J’ai appris »

La perspective de nouvelles pochettes surprise est on ne peut plus déprimante. C’était bon de prendre un peu de hauteur non ?

En répétant 14 fois « j’ai appris », Nicolas Sarkozy explique plutôt habillement à la fois ses erreurs passées et la difficulté  qu’il a ressentie à faire face à ces crises mondiales de tous ordres et sans précédent; il fait partager son émotion  sincère lorsqu’il dit avoir découvert l’aspect parfois inhumain de gouverner lorsqu’on  se retrouve debout dans la cour des Invalides devant les corps de ceux qui sont morts pour la patrie.

Ce « j’ai appris », c’est aussi implicitement la condamnation du manque d’expérience de François Hollande, et une façon de promettre autre chose et autrement, non sans une certaine pudeur. Pas de catalogue de mesures, pas de promesse/surprise, de nouvelle réforme, pas de démagogie mais la volonté de faire un virage essentiel en s’appuyant sur des referendums pour y associer le peuple.

Nous avions rendez vous avec le président de la République du prochain quinquennat. Et c’est ce qu’il a souhaité nous faire comprendre, il n’a pas joué au candidat...

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