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Tennis : quand on reparle de dopage...
©Reuters

Roland Garros

Pendant Roland-Garros, le monde de la petite balle jaune chante les exploits des stars du tennis. Et évite un sujet tabou : le dopage, que « Trophy Son »- un roman de l’Américain Douglas Brunt, remet pourtant dans l’actualité.

Serge Bressan pour Culture-Tops

Serge Bressan est chroniqueur pour Culture-Tops.

Culture-Tops est un site de chroniques couvrant l'ensemble de l'activité culturelle (théâtre, One Man Shows, opéras, ballets, spectacles divers, cinéma, expos, livres, etc.).

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Comme chaque année au printemps, Paris fait la fête au tennis. A la porte d’Auteuil, le stade Roland-Garros fait l’événement avec les Internationaux de France. Tout le monde il est beau sur la planète de la petite balle jaune… Mieux (ou pis), il est un sujet tabou que l’on cache ; dans les allées de « Roland », surtout on ne prononce pas le mot, ce mot grossier qui gangrène le sport. Le dopage… Le tennis demeure un de ces sports qui, longtemps, a fermé les yeux sur le fléau. Ces dernières années, de temps à autre, la Fédération internationale chope un joueur, une joueuse. Dernière en date : la Russe Maria Sharapova, prise au contrôle pour avoir consommé un médicament contre le diabète- elle s’est justifiée en assurant que toute sa famille souffre de cette maladie et qu’elle a pris ledit médicament à titre préventif. Manque de chance pour la joueuse russe, « bombe atomique » des courts : une substance du médoc figure sur la liste des produits interdits. Résultat : quinze mois de suspension…

Mais dans les allées du stade parisien, à l’ombre du Central ou N°1, la rumeur court. Le dopage dans le tennis, ce n’est pas une invention de quelques esprits tordus ou mal intentionnés. Et le sujet va ressortir avec, cette semaine, la publication outre-Atlantique de « Trophy Son », un roman de l’Américain Douglas Brunt. C’est l’histoire d’Anton Stratis, un prodige du tennis qui a été façonné par un père en manque de reconnaissance. Les quatre-vingt premières pages du livre de Brunt, c’est de la pure fiction. Tous les personnages sont inventés. Mais ça bascule à partir du chapitre 15. Là, c’est l’entraîneur Bobby Hicks (lui aussi, personnage de fiction) qui lance qu’à peu près tous les meilleurs joueurs du circuit ATP (Association des joueurs de tennis professionnels, créée en 1972) ont recours au dopage. « C’est envahissant dans le tennis et ça dure depuis des années », assure même l’entraîneur dans le roman…

L’auteur, Douglas Brunt- 45 ans et consultant en management, assure du bout des lèvres : « Je n’ai pas voulu écrire un livre sur le dopage. D’ailleurs, je pense que ça doit concerner une toute petite partie des joueurs et que ça peut s’expliquer par les sacrifices énormes qu’ils doivent consentir. Et ce n’est pas valable seulement pour le tennis mais pour tous les sports… » Mais voilà, Brunt a aussi longuement enquêté dans et sur le monde du tennis. Ainsi, le père de son héros Anton Stratis ressemble grandement au père d’André Agassi- professionnel de 1986 à 2006, vainqueur de 60 tournois en simples (dont 8 du Grand Chelem), marié à la championne allemande Steffi Graf et, cette année à Roland-Garros, entraineur du Serbe Nowak Djokovic. Le romancier a interrogé des entraineurs et des joueurs du circuit professionnel comme les Américains James Blake et John Isner. Ils ont parlé du quotidien sur le circuit pro et, très vite, le recours aux substances dopantes s’est révélé un sujet inévitable.

Dans « Trophy Son », l’entraîneur Bobby Hicks cite quatre noms- et non des moindres : les Espagnols Rafael Nadal et David Ferrer, le Serbe Nowak Djokovic et le Britannique Andy Murray… L’entraîneur évoque même une clinique espagnole qui fournirait des produits dopants à Nadal et Ferrer, rappelle l’augmentation des stamines de « Djoko » et pointe la prise de masse musculaire de Murray. Brunt, l’auteur, dit et redit que ce n’est que fiction, « je n’ai voulu blesser personne, j’ai simplement souhaité faire la lumière sur le sujet ». N’empêche ! à la Fédération Internationale de Tennis (ITF), on apprécie peu le « roman » de Douglas Brunt- à preuve, la réaction de Stuart Miller, directeur général en charge de l’intégrité et du développement : « Le public risque de prendre ce roman pour argent, et ne pas voir que c’est une fiction. Toutefois, ça concerne avant tout les joueurs et ce livre est une diffamation à leur égard ». Andy Murray et Rafael Nadal ont souvent répété qu’ils sont « propres », qu’ils sont prêts à montrer les résultats de tous leurs anti-dopage. L’Espagnol a même poursuivi en justice Roselyne Bachelot, un temps ministre des Sports : elle avait assuré que l’Espagnol avait été absent des courts en 2012 pendant sept mois non pas pour une blessure au genou (version officielle) mais pour une suspension pour dopage (tenue secrète)…

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