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Pourquoi Emmanuel Macron a besoin d’un audit sur la situation exacte de la maison France
©AFP

Edito

La particularité de la campagne électorale avec l’avènement d’un nouveau concept, ni droite ni gauche, a masqué la situation exacte devant laquelle se trouve la nouvelle équipe dirigeante du pays.

Michel Garibal

Michel Garibal

Michel Garibal , journaliste, a fait une grande partie de sa carrière à la radio, sur France Inter, et dans la presse écrite, aux Échos et au Figaro Magazine.

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Plus que jamais la nécessité s’avère de faire le bilan du quinquennat écoulé au moment où François Hollande a pris les devants à sa manière en affirmant que la France  se trouvait aujourd’hui dans  un état bien  meilleur que celui qu’il  avait trouvé à son arrivée à l’Elysée. On mesure les  controverses qui pourraient surgir si une campagne organisée  en ce sens  venait à s’élever. Emmanuel  Macron, soucieux de promouvoir l’apaisement dans  un pays où les colères sont susceptibles de se rallumer à chaque  instant, a choisi son juge de paix, en demandant  à la Cour des Comptes d’opérer un audit d’ici la mi-juin  pour dresser un bilan impartial  de l’héritage. Au demeurant, Bruxelles vient de mettre la pression en formulant des prévisions pessimistes concernant l’évolution des finances publiques : selon la Commission européenne, les déficits atteindraient 3% cette année (au lieu de 2,9% annoncés par le gouvernement) et progresseraient encore  l’an prochain à 3,2%, faisant de la France la lanterne  rouge de la zone  euro.

En fait, notre  pays est englué depuis des années dans une quasi-stagnation qui témoigne de la gravité de la situation. Le quinquennat de François Hollande n’a pas  connu la crise internationale qui avait marqué la période Sarkozy à partir de 2008. Le climat  était au contraire  orienté vers une amélioration de  la conjoncture dont  ont  profité tous nos partenaires. Alors que le taux de chômage au premier trimestre de cette année est toujours au même niveau de 9,3% qui était celui de l’arrivée  au pouvoir  de  François  Hollande, il est seulement de 3,9% en Allemagne... Mais  entre temps, le nombre de chômeurs a progressé chez nous de cinq à six cent mille, compte tenu de l’évolution démographique, avec un  stock qui ne cesse de se gonfler au fil des ans de chômeurs non  qualifiés  en raison des lacunes de l’enseignement scolaire et de  la faiblesse de  la  formation professionnelle. Car la politique menée ces dernières années s’est révélée de plus en  plus comme un contresens. Au lieu de lutter contre  l’excès de dépenses publiques comme  le faisaient  nos partenaires avec  succès, François Hollande a procédé au cours des deux premières années de son  quinquennat  à l’un des matraquages fiscaux les  plus violents  que le pays ait connu,  tandis  que la construction  a été sabordée au nom de l’idéologie, au point que la production de logements est inférieure aujourd’hui à ce  qu’elle  était il y a cinq ans.  Parla suite, François  Hollande a commencé  à revenir sur certains dispositifs, mais de façon trop modeste pour amorcer un véritable changement. De sorte que la croissance représente toujours une  sorte d’encéphalogramme  plat avec à peine  plus de un pour cent toujours estimé pour 2016, alors que le chiffre a même dû  être révisé en baisse pour 2015, à un chiffre comparable.

Conséquence : rien n’est plus difficile  que de maîtriser la dépense publique, qui a été revue à la hausse à 56,4% du produit  intérieur brut  l’an dernier, tandis que la dette a représenté 96,3%, en hausse de 0,3% sur les prévisions. Un endettement  qu’il  s’agit aujourd’hui de contenir si l’on  veut obtenir une attitude plus compréhensive de nos partenaires. En clair il  s’agit pour Emmanuel Macron de continuer à détricoter un certain nombre de dispositions nocives édictées sous le quinquennat  précédent  en retirant  ce qui avait été mis  en place pour des raisons  purement idéologiques. Une tâche  redoutable, car les foyers hostiles au changement demeurent nombreux à travers le pays. Emmanuel Macron va tenter la méthode douce, à l’inverse de ce qu’avait préconisé  François Filon,  mais  cela  demandera plus de temps et beaucoup de psychologie pour faire tourner notre économie au rythme des  horloges du monde. 

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