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Pepe la grenouille est morte ! Et Marine Le Pen ne se sent pas très bien…
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De profundis

Il va nous manquer, l'adorable petit batracien. À certains quand même plus qu'à d'autres.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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La bestiole avait du charme. Un côté malicieux façon Snoopy. Et mélancolique à la Calimero. Elle vit le jour dans les années 2000, dessinée en une BD par Matt Furie. Pepe the Frog (en anglais) s'installa en reine incontestée sur les réseaux sociaux. Elle fut copiée, relayée, relookée des millions de fois. 

Très vite, par la magie compulsive d'internet, Pepe la grenouille devint la mascotte de la droite radicale, de l'extrême droite et des fascistes de tout poils. Aux États-Unis, elle fit fureur pendant la dernière campagne électorale grimée en Trump. En France, sur les sites proches du FN, on l'a vue affublée d'une perruque blonde pour ressembler à Marine Le Pen. Les "patriotes" (terminologie frontiste) marchaient derrière le drapeau tricolore, et Pepe la grenouille. 

Mais les plus belles histoires ont une fin. Matt Furie ne supporta pas de voir sa créature lui échapper. D'autant plus qu'elle accompagnait de son doux regard des flots d'insultes antisémites. Contrairement à la France où les Arabes sont légion et les Juifs en nombre limité, aux États-Unis les Juifs se comptent par millions, ce qui n'est pas le cas des Arabes… Dégoûté, Matt Furie décida donc de tuer sa grenouille. Il lui fit des obsèques solennelles, bien que symboliques. 

Coïncidence, la mort du petit batracien survint au moment où Marine Le Pen, meurtrie et souffrante, contemple tristement le gâchis de sa campagne. La faute à qui ? Pas à elle, bien sûr. Et quoi qu'en dise son père, qui trouve qu'elle "n'a pas été à la hauteur". Alors qui est le coupable ? Et bien ce sera Florian Philippot, qui a remis une solide couche de rouge sur le programme du Front National. Il l'a bien compris, d'où son coup de gueule : "si le FN renonce à la sortie de l'Euro, j'irai voir ailleurs". 

On serait curieux de savoir quels sont les autres verts pâturages qui l'attendent. Et s'il n'y avait que Philippot… Nombreux sont les cadres et élus locaux du FN qui ont cru que Marine Le Pen allait les emmener à la victoire. Leur ressentiment est à la hauteur de leur déception. Et comme toujours, dans les partis autoritaires, ça se réglera par une nuit des longs couteaux. 

Et il faut voir là une vengeance de Pepe la grenouille. Jean-Marie Le Pen l'aimait bien. Sa fille a traité le batracien par le mépris, car elle voulait à tout prix paraître présentable. Mais Pepe la grenouille n'est pas définitivement morte. La petite fille de Jean-Marie Le Pen s'affichera avec elle sans honte

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