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Avoir la forme grâce à la psychologie : 6 nouveaux trucs reperés par la recherche
©Reuters

Bien dans son corps

Un chercheur de l'Université de Cornell aux Etats-Unis a dévoilé six astuces pour garder la forme grâce à la psychologie. En mangeant lentement, en réfléchissant avec de servir au buffet ou en se levant pour aller se resservir, on fait des petits gestes qui aident à rester en forme.

Catherine Grangeard

Catherine Grangeard

Catherine Grangeard est psychanalyste. Elle est l'auteur du livre Comprendre l'obésité chez Albin Michel, et de Obésité, le poids des mots, les maux du poids chez Calmann-Lévy.

Elle est membre du Think Tank ObésitéS, premier groupe de réflexion français sur la question du surpoids. 

Co-auteur du livre "La femme qui voit de l'autre côté du miroir" chez Eyrolles. 

Voir la bio »

Atlantico : Brian Wansink, un chercheur à l'Université de Cornell a publié six règles issues de ses observations sur les modes de consommation des américains. Il faut selon lui, cacher les sucreries et sortir les fruits, ne dresser qu'une assiette et laisser le reste d'un plat à la cuisine, se lever pour aller se resservir, réfléchir avant de se servir au buffet et ne pas s'y jeter, manger lentement, attendre d'être rassasié par un aliment et manger seul plus souvent. D'après ces six règles, quel regard portez-vous sur ces recommandations ? Vous paraissent-elles pertinentes ?

Catherine Grangeard Il dit que l’on est esclave du contexte. Retourner ce constat permet de se faciliter la vie. Le raisonnement est très juste.

Effectivement, si voir des choses suscite l’envie, autant voir ce qui est bon pour la santé, ce qui aide à réguler le poids.

Quand on a très faim, on est moins en mesure de réfléchir à ce que l’on devrait choisir, aussi est-il conseillé de se « couper l’appétit » avec une collation, une sorte de coupe faim, pour éviter d’arriver à un point de rupture de réflexion, etc.

Je ne peux contredire ces éléments. En revanche, la raison gouverne-t-elle vraiment tout ?

Est-ce aussi simple ?

De nombreuses personnes peuvent témoigner que des circonstances internes viennent parfois compliquer l’attitude raisonnable.

L’envie de se faire plaisir parce que le moral n’est pas au beau fixe, le besoin de compensation face à des contrariétés, des déconvenues, etc. Qui n’en a jamais fait l’expérience ?

Aussi, ces règles que Brian Wansink énonce sont à la fois fort pertinentes, disons en général et parfois tout à fait à côté de la plaque. Au fond, si une personne va à peu près bien, si elle n’est pas débordée par ses affects ou par des soucis, ces règles peuvent sembler faciles à suivre. Mais, dans le cas inverse, je doute fort que cela puisse servir de rempart bien longtemps…

Il explique que nous ne mangeons pas seulement quand nous avons faim. Il est donc très facile de ne pas faire attention à comment on se nourrit en utilisant des assiettes inadaptées. Quelle est l'importance du contexte autour de la nourriture ? Quelles sont les astuces psychologiques que l'on peut utiliser pour ne pas prendre trop de poids ? 

Le contexte a une réelle importance, c’est une évidence. C’est bien pour cela que la publicité existe ! Associer dans les publicités des images désirables à un produit rend le produit lui-même désirable. Il suffirait de se l’acheter pour mieux vivre !

On voit la manipulation, on appelle aussi cela « propagande ».

Donc, dans un cercle vertueux, également, c’est agissant.

Pour s’éviter l’envie, ne pas mettre sous le nez le produit dont on essaie de se passer. C’est valable pour tout, cigarettes, alcool, nourriture ou jeux vidéo, etc.

Ces astuces comportementales sont-elles pour autant suffisantes ?

Encore une fois, c’est simplifier la dépendance et c’est une quasi-insulte à toutes celles et tous ceux qui ont du mal, qui rechutent, …

Il n’y a pas de recette miracle car la dépendance dépend de chacun et de chacune, de la singularité de chaque personne, de son histoire, de ce pour quoi il y a fragilité par rapport à quelque chose…

Et c’est évidemment alors un plongeon dans la complexité.

La meilleure chose est de rechercher pourquoi on a besoin de trop manger. C’est plus compliqué peut-être mais cela permet de gagner du temps au final.

Je pense à une femme, Alicia qui souffre de solitude, ce qui qui la fait rechercher dans les bonbons un peu de réconfort. Alicia est en deuil, elle ne va pas résoudre ce manque par des assiettes plus petites !

Cet exemple est assez parlant, non ?

Est-il selon vous, nécessaire de mieux faire connaitre ces règles à l'ensemble de la population ? Comment peuvent-elles servir dans l'éducation des gens ? 

En même temps, si je peux me permettre l’expression, c’est intéressant de communiquer ces remarques, de souligner ce que tout le monde sait sans y prêter vraiment attention. Et à y prêter attention, s’aider par ces mesures assez simples et tout à fait intéressantes, dans certaines circonstances.

Le contexte peut aider comme il peut plomber. Donc, vive le cercle vertueux…

Et, ce n’est pourtant pas si simple !

Les normes de minceur sont tellement invivables, elles créent des revers de médaille. A vouloir être plus mince (voire maigre) que la morphologie ne le permet, un combat contre nature s’engage avec des conséquences inverses : des prises de poids et des pertes d’estime de soi proportionnelles. On est alors dans une spirale que beaucoup de gens connaissent, y compris parmi nos lecteurs.

C’est comprendre cela qui peut servir le plus à l’éducation des gens, comme vous dites.

Cessons de vouloir un seul modèle de corps pour tout le monde, en ignorant les particularités. Nous aurons moins de problèmes !

Vous voyez, finalement, l’importance la plus conséquente du contexte, c’est celui des normes dans lesquelles nous évoluons, avec leurs effets pervers.

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