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Ces mesures que veut mettre en place Emmanuel Macron pour (tenter de?) répondre aux préoccupations des classes populaires
©AFP / PHILIPPE LOPEZ

Bouée de sauvetage

Les sondages montrent qu'Emmanuel Macron a réussi les moins bons scores du premier tour chez les classes populaires. Le candidat d'En Marche! entend bien les convaincre de le rallier dimanche prochain. Pour se faire, tout un programme social a été pensé notamment en versant les prestations sociales le même jour du mois.

Aurore Bergé

Aurore Bergé

Aurore Bergé, 23 ans, est chargée de mission de la fédération UMP des Yvelines.

 

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Atlantico : Le premier tour de l'élection présidentielle a pu révéler, comme pouvaient l'indiquer les sondages, une faiblesse du vote en sa faveur de la part des classes populaires. Comment expliquez-vous cette situation ? Outre l'opposition au Front national, que proposez-vous concrètement aux classes populaires pour susciter un vote d'adhésion ?

Aurore Bergé : Les résultats de ce premier tour de l'élection présidentielle sont plus contrastés. On essaye de nous faire croire qu'il y aurait deux France : l'une qui aurait réussi dans la mondialisation et une autre qui en aurait d'avantage peur. S'il a obtenu 24% au niveau national, Emmanuel Macron a obtenu de 20 à 23% dans les territoires ruraux, les villes de taille moyenne et les zones périurbaines. Il y a une uniformité du vote en sa faveur. L'idée selon laquelle la France serait fracturée en deux est une idée qu'il faut casser. Et il nous appartient d'aller convaincre encore plus de Français quels que soient leur classe sociale, leur statut, leur territoire.

La précarité et la pauvreté sont deux questions essentielles de cette élection. Emmanuel Macron a un programme social qui y répond. En France, on a aujourd'hui un tiers des bénéficiaires du RSA qui ne le touchent pas parce qu'ils ne le demandent pas. Ceux qui sont en mesure de toucher des aides sociales doivent pouvoir en bénéficier. Toutes les prestations sociales comme les aides au logement, le RSA, la prime d'activité devront être versée automatiquement le même jour du mois, ce qui facilitera la vie des citoyens et sera très différent de ce qui se passe aujourd'hui.

12 millions de foyers Français sont concernés et n'auront plus à faire la démarche de demander les aides auxquelles ils ont droit. Ces aides sont des leviers pour permettre aux Français de sortir de la précarité et de retrouver une activité. Il propose également d’augmenter l'allocation adulte handicapé et le minimum vieillesse, actuellement environ 800 euros, à plus de 900 euros. Il veut enfin pouvoir augmenter la prime d'activité de 50%.

Marine Le Pen est parvenue à réunir 37% du vote ouvrier et 32% des employés, catégories anciennement acquises à la gauche. De la même façon, le vote des agriculteurs s'est affaibli à droite. De façon catégorielle, que proposez-vous aux différentes sociologies de l'électorat populaire ?

Sur la sortie de l'Euro, Marine le Pen est d'une extraordinaire ambiguïté. Si elle intervenait demain, de nombreuses entreprises, des PME et des TPE qui s’exportent au sein de l'Union Européenne et de la zone Euro seraient en danger évident. Cela vaut également pour nos agriculteurs. Il faut sauvegarder la zone euro en réformant sa gouvernance. Emmanuel Macron propose un plan d'investissement qui permettrait notamment de financer la transition énergétique sans renvoyer dos à dos l'écologie et l'agriculture.

Nous souhaitons supprimer le RSI qui est très contraignant pour les artisans-commerçants et les indépendants qui ne bénéficient pas d'une véritable protection sociale.

Nous voulons également plus d’égalité et de protection. Par exemple avec l’assurance chômage universelle. Il faut que tous les français, quels que soient leur statut, puissent en bénéficier. Les Français auront plus de protection mais plus de devoirs également. Il ne sera plus possible de refuser deux offres d'emploi consécutives qui correspondraient à son niveau de qualification si l’offre est décente en termes de rémunération. Il sera possible de toucher une assurance chômage même en cas de démission afin de faciliter la formation, la mobilité et l'entreprenariat.

Marine Le Pen propose quoi ? Elle va quinze minutes sur le site de Whirpool et promet soit de nationaliser soit de prendre des participations. L'Etat n'a pas les moyens d'investir dans chaque site d'entreprise qui risque une fermeture ou une délocalisation. C'est donc un mensonge fait aux ouvriers. Une sortie de l'Euro aurait pour conséquence une dévaluation de la monnaie, cela va représenter une perte pour les épargnants, les petites retraites. L'emploi en souffrirait.

Face au risque de formation d'une classe "inutile", définie par l'historien Yuval Harari,  en raison des tendances à l'automatisation, à la robotisation, à la mondialisation, quelles sont les solutions envisagées par Emmanuel Macron pour favoriser l'intégration de ces catégories dans l'économie ?

Il n'y a pas d'abri anti-numérique ou d'abri antimondialisation. On ne peut pas l'éviter, mais on peut faire en sorte d'anticiper les changements. Les Français peuvent être les gagnants de la mondialisation. Ce n'est pas en s'isolant, en fermant les frontières que l'on va aider les Français. A l'inverse, l'enjeu de la formation est essentiel. On ne connait pas ce que seront nos emplois dans trente ans. Quels seront ceux qu'exerceront nos enfants ? Pour les préparer, assurer la formation est un outil clé.

Je n'aime pas l'idée de classe "inutile". Je n’emploierai certainement pas ce terme. A 50 ou 60 ans, les gens ne sont pas foutus ! La formation et la mobilité sont des leviers essentiels pour agir contre le chômage.

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