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Ils accusent Nicolas Dupont-Aignan de trahison ! Mais eux-mêmes ont tout trahi…
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La conjuration des Tartuffes

Ils vont vers Macron ? Non ils y courent !

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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Peu nombreux sont ceux qui manquent à l'appel. Comme des papillons de nuit attirés par la lumière des ampoules électriques ils se précipitent vers un astre rayonnant nommé Macron.

Ils le veulent, ils l'aiment… Ce n'est même plus de l'amour, c'est de la rage.

L'establishment, la nomenclature de ce qui fut le plus grand parti de la droite française se rallie à Macron sans pudeur et sans états d'âmes. Ils auraient pu y aller doucement, timidement, en catimini, sur la pointe des pieds. Non. Ils y vont avec leur gros sabots qui à la façon des claquettes font entendre des "Ma-cron, Ma-cron".

Vous voulez la liste ? Elle s'enrichit tous les jours. Juppé, Raffarin, Pécresse, Le Maire, Bertrand… Mais pas Fillon : abasourdi par sa défaite il a lâché un "Macron" le soir de son échec et, depuis, se fait heureusement silencieux. Il y en a même qui font des offres de service on ne peut plus obséquieuses : Bruno Le Maire se voit bien ministre d'Emmanuel Macron… Même François Copé, que la décence aurait dû amener à se faire oublier a susurré quelques mots d'amour pour le patron d'"En Marche !". 

Tous aussi ont trouvé des intonations outragées pour dénoncer la "trahison" de Nicolas Dupont-Aignan qui a rallié Marine Le Pen. Des bonnes sœurs voyant un homme nu entrer dans leur couvent ne crieraient pas plus fort ! "Nicolas Dupont-Aignan est un traitre" s'étrangle Alain Juppé… "Nicolas Dupont-Aignan est un traitre" s'indigne Valérie Pécresse… Les autres s'offusquent à l'unisson. Et si on ne donne pas leur liste au complet c'est de crainte de lasser les lecteurs. Dans le Crime de l'Orient Express les assassins étaient au nombre de 12. Chez les Républicains ce record est largement battu.

Mais si Nicolas Dupont-Aignan est un traitre il faut bien qu'il ait trahi quelqu'un ou quelque chose non ? Il n'a pas trahi les Républicains : il n'était pas membre de ce parti. Il n'a pas trahi non plus la droite au sens large de ce mot : son parti (Debout La France) est depuis toujours farouchement souverainiste et anti européen. Mais peut-être a-t-il, en ralliant la candidate Front National, trahi la République ? La République, si tant est que ce mot ai encore un sens a été trahie, piétinée, bafouée par tous ceux -d'Alain Juppé à Valérie Pécresse- qui accusent Nicolas Dupont-Aignan de trahison.

Ils ont trahi Fillon en le soutenant pendant sa campagne comme la corde soutient le pendu. Et une fois que la bête a été à terre ils l'ont allègrement foulée aux pieds. Mais qui sont-ils pour parler de trahison ? Quelle légitimité morale ont ces pourfendeurs du mal ? Le seul qui dans cette affaire se tient à peu près bien c'est Nicolas Sarkozy. Il a certes appelé à voter contre Marine Le Pen. Mais il n'est pas allé courber l'échine devant Macron. Sarkozy reviens : ils sont devenus fous !

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