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TNS-Sofres : le sarkozysme ? Pourquoi pas mais sans Sarkozy
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Zone franche

Pour TNS-Sofres, ce n’est pas tant avec le « bilan » que les Français ont un problème. C’est de son promoteur qu’ils sont fatigués.

Hugues Serraf

Hugues Serraf

Hugues Serraf est écrivain et journaliste. Son dernier roman : La vie, au fond, Intervalles, 2022

 

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Les Français, qui n’aiment pas beaucoup Sarkozy, c’est le moins qu’on puisse dire d’un type qui agrège près de 70% d’opinions défavorables à deux mois de la remise en jeu de son titre, ont l’air d’être plus indulgents avec ce qu’il laissera derrière lui s’ils décident de l’envoyer bouler…

Si ça se trouve, comme le raconte Catherine Nay dans son nouveau bouquin, tout ça, c’est la faute à Cécilia : elle ne l’aurait pas largué on V-Day, elle serait restée la femme derrière l’homme et aurait pu lui prodiguer les recommandations de bon sens que d’autres n’ont pas su fournir, affaire de l’EPAD en tête.

Les T-shirts à l’effigie de l’omniprésident se vendraient alors chez H&M et Nicolas serait le prénom le plus donné aux p’tits garçons depuis cinq ans, quoi…

Bon, pour le bling-bling, elle ne lui aurait sans doute pas évité grand chose, puisqu’elle ne semble pas l’être beaucoup moins que lui. Mais elle aurait sans doute continué à jouer le rôle de l’esclave accompagnant le général triomphant sur son char dans les rues de Rome et rabâchant « memento mori » ― ce qui, en français contemporain, se dit peut-être « Commence pas à te la jouer parce que ça va mal se terminer ».

Tu parles ! Cécilia, le rôle de l’esclave raisonnable, ça ne lui allait plus alors elle s’est cassée, abandonnant notre président tout neuf à ses gaffes et à ses impairs. A quoi ça tient, hein ?

N’empêche, l’enquête TNS-Sofres/Canal Plus sortie hier va vraiment lui mettre une pression historique, à cette madame ex qui lui souhaite officiellement de rempiler. C’est bien simple, les sondés sont tellement satisfaits du boulot accompli qu’ils remettraient bien le couvert s’ils n’avaient pas développé une telle allergie au bonhomme et à ses frasques. Le statut d’auto-entrepreneur ? Ils adorent à 73%. Le service minimum dans les transports, qui fait qu’en France, quand il y a une grève, seuls les passagers d’Air France s’en aperçoivent ? 68% de taux d’approbation. Le RSA ? C’est un tabac à 64%. Le Grenelle de l’Environnement ? 63% d’opinions favorables. La défiscalisation des heures supplémentaires ? 56%. L’autonomie des universités ? 54%. L’assouplissement de la carte scolaire ? 51%...

Oh, il y a des trucs qu’ils n’aiment pas, bien sûr, comme la réforme des retraites (à peine 39% de « pour »), mais là, on voit mal qui aurait pu faire passer une telle potion en douceur à part Mary Poppins. Le fiasco du débat sur l’identité nationale ? Seuls 36% des sondés sont à la recherche d’une réponse gouvernementale à leur malaise existentiel. Le bouclier fiscal ? 29% d'amateurs, une misère (pile le pourcentage de ceux qui n’approuvent pas les 75% d’impôt sur le revenu des millionnaires, ça doit être les mêmes).

Bref, entre les réformes sur lesquelles le PS ne reviendra pas parce qu’il les trouve finalement à son goût (dont les retraites !) et celles que les Français adorent, il ne manquait vraiment qu’une Cécilia. Je serais Hollande, je me rabibocherais fissa avec Ségolène histoire d’avoir quelqu’un à mes côtés en cas de victoire pour me rappeler à quel point la roche tarpéienne est la banlieue proche du Capitole. Parce que ça, elle sait faire

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