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"Le déni d'Anna" : on ne triche pas avec la mort
©Reuters

Atlanti-culture

"Le déni d'Anna" est une pièce subtile, poignante, admirablement interprétée, qui nous concerne tous. On sort de là, chamboulé mais conscient d'avoir partagé des moments très forts.

Virginie Le Guay

Virginie Le Guay

Virginie Le Guay est chef-adjoint du service politique de Paris Match.

Voir la bio »
THEATRE


Le déni d'Anna

d' Isabelle Jeanbrau 
Adaptation :  Isabelle Jeanbrau

Avec Benjamin Egner, Karine Hugnenin ou Sandra Parra, Mathias Guallarano, Thibaut Wacksmann et Cécile Magnet

INFORMATIONS

  Le Lucernaire
 53 rue Notre Dame des Champs.
 75006 Paris
Réservations: 01 45 44  57 34

L’AUTEUR

Comédienne formée au théâtre National de Montpelier puis à l’Ecole du Passage à Paris, Isabelle Jeanbrau  est une actrice très complète qui s’est  illustrée  aussi bien dans des comédies d’auteurs ( Feydau, Obaldia ou Molière) que dans un registre plus dramatique. 

Plus récemment elle s’est essayée au one woman show ( "Dans la vie de mon chien ») et  à la mise en scène de ses propres textes ( "Le vestiaire"). 

Il y a quelques mois, elle a proposé une première lecture de sa pièce, alors en cours d’ écriture,  à l’équipe du Lucernaire qui , enthousiasmée , l’a immédiatement programmée.  "Le déni d’Anna » est  finaliste du Prix Lucernaire-Laurent Terzieff-Pascale de Boisson . 

THEME

 Comment parler de la mort?  Epuisé par la longue maladie de sa femme,  écrasé de chagrin après  son décès, un père de famille ne sait comment parler à ses deux jeunes enfants de 10 et 13 ans. Comment leur expliquer l’insoutenable : la disparition   de leur mère une nuit pendant qu’ils dormaient?  Quels mots mettre sur cette tragédie? 

Cette pièce parfois grinçante, souvent touchante et juste,  qui se déroule sur vingt ans,  montre avec finesse que ce qui est non-dit, évité, est souvent  plus  dévastateur que la réalité.

Devenus adultes, les enfants reviendront  enterrer eux-mêmes leur mère  et la mettre là où elle aurait du être : au cimetière. 

POINTS FORTS

La troupe d’acteurs.  Benjamin Egner ( le père) , Mathias Guallarano ( le fils )  Cécile Magnet ( la grand-mère)  ou Sandra Parra ( la fille)   ne sont jamais  dans la caricature ou dans le grotesque que pourraient induire certaines scènes ( le repas en famille, la préparation des menus, le pic-nic sur la tombe…).  On sort de là le cœur serré devant cette famille ordinaire prise au piège d’une situation extraordinairement dramatique. 

POINTS FAIBLES

 Aucun. L’ exiguïté de cette  salle du Lucernaire située au premier étage et surnommée le Théâtre Noir et la simplicité de la mise en scène pourraient laisser augurer d’un spectacle au rabais.  Il n’en est rien. Une table, quelques chaises, deux lits,  un frigidaire… et le tour est  joué. Comme quoi, le théâtre n’est pas  -seulement-  affaire de moyens mais d’intelligence des mots  et d’engagement des acteurs  au service d’un texte.   Un mot aussi pour la musique lancinante de Daniel Jéa , présent sur scène avec sa guitare. 

EN DEUX MOTS

Un thème sombre, une histoire poignante qui peut concerner chacun d’entre nous. C'est dérangeant mais subtil.

UN EXTRAIT

 « C’est une bonne chose de finir par enterrer sa mère ».

RECOMMANDATION : EXCELLENT

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