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"Bingo (Père et Fils)" : quelque part entre Frédéric Dard et Albert Simonin
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Si vous voulez vous changer les idées pendant le week-end, lisez "Bingo", le second roman de Jean-François Pigeat. Un polar peu ordinaire, hors-mode, peuplé d'anti-héros, très bien construit et bien écrit. Un livre abracadabrantesque, pour notre plus grand plaisir.

Bertrand Devevey pour Culture-Tops

Bertrand Devevey pour Culture-Tops

Bertrand Devevey est chroniqueur pour Culture-Tops. 

Culture-Tops est un site de chroniques couvrant l'ensemble de l'activité culturelle (théâtre, One Man Shows, opéras, ballets, spectacles divers, cinéma, expos, livres, etc.). 

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LIVRE

      Bingo (Père et Fils)

     de Jean François Pigeat

     Editions Le dilettante

      287 pages

 L'AUTEUR   

Jean François Pigeat publie son premier roman en octobre 2015 : A l'enseigne du cœur épris, (voir la Chronique de Marie Ruffin http://www.culture-tops.fr/critique-evenement/livres/lenseigne-du-coeur-epris#.WMQoGn8rbZ4).Cette "première" a reçu une bonne critique. Et l'on n'en sait pas beaucoup plus, si ce n'est que l'auteur a un peu plus de 50 ans ! Bingo est son second roman.
THEME

Beaux comme des Apollons, le père Jacky et le fils Florian vivent dans un dilettantisme parallèle. L'un n'a pas réussi à faire de son physique un avantage "concurrentiel", l'autre, gentil garçon un peu maladroit, idéaliste décalé dans sa cité, ne sait pas trop commencer la sienne. Ils ont beau s'appeler "Bingolacci, le gros lot ne semble pas pour eux. Et pourtant, le séjour du père en  prison -plus par maladresse que malhonnêteté - va allumer une mèche, qui du père au fils, pourrait mettre le feu dans leurs vies respectives. 

Un magot à déterrer, une albanaise à tirer des griffes de ses cousins filous, un pitbull "lofé" et amoureux, coups de poings et coups de bols font la trame de ce polar assez peu ordinaire !


POINTS FORTS 

1- Peuplé d'anti - héros (père et fils, habitants des cités, un travailleur de nuit, des caïds, une mère attentive et maladroite, une amoureuse en situation irrégulière, un taulard ancien leader du groupuscule italien le Noyau révolutionnaire prolétarien…) le roman démarre doucement et devient vite aussi pittoresque qu'abracadabrantesque ! Jean François Pigeat nous plonge dans un monde de stéréotypes bien campés, farfelus et drôles.

2 - Ce livre est un polar, enfin, une satire peut être - les lingots en couverture pourraient éveiller les soupçons. L'histoire est bien construite, et fourmille de petits ou grands rebondissements.

3- Son écriture est précise, condensée, imagée. Entre imparfait du subjonctif, mots rares et argot des banlieues, Pigeat propose une style narratif qui ne laisse pas indifférent. Son ironie légère qui renvoie parfois au style des romans pour la jeunesse du 19ème siècle est une qualité intrinsèque du livre.

4- C'est pour Jean François Pigeat un second roman : il manie avec un même talent le sens du scénario, l'humour décalé et de la chronique sociale.

POINTS FAIBLES 

1- Bien peu à mon sens pour qui veut se laisser embarquer dans un roman à rebours des modes. C'est un style à prendre ou à laisser, avec commentaires lapidaires et clins d'œil assassins !

2- Quelques erreurs typographiques.

EN DEUX MOTS 

J'ai souri, j'ai ri, j'ai eu envie d'aller au bout, vite, par plaisir et curiosité. Cette histoire est fille de Frédéric Dard pour certains partis pris d'écriture, d'Albert Simonin (Touchez pas au Grisbi) pour certains dialogues, d'Amélie Poulain pour les "tronches" et les ambiances. Avec une belle ironie, un regard aiguisé, des phrases qui photographient les situations et radiographient les personnages - on passe, avec Bingo Père et Fils, un très bon moment !

UN EXTRAIT

« Voilà , racontée en plus de mots qu’elle ne mérite, l’histoire immorale de Jacky Bingolacci, un type sorti de l’école à seize ans sans même un CAP en poche, devenu par une succession de mauvaises actions un astre de première magnitude au firmament du cinéma asiatique.

Scrupules, vertu, mérite, équité, justice, civisme, décence, probité... nulle part. Vol, concupiscence, meurtre, trafic, convoitise, violence, déloyauté... partout. Est-ce ainsi que les hommes vivent ? Il semble bien. On peut en débattre indéfiniment. » P287, extrait de l'épilogue !

RECOMMANDATION

EXCELLENT

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