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Valéry Macron : pourquoi le vrai père caché du candidat d’En Marche! est en fait le Président Giscard d’Estaing
©Reuters

Père spirituel

Emmanuel Macron, le 7 mai prochain, pourrait devenir le plus jeune Président de la République à 39 ans soit avec 9 ans de moins que Valéry Giscard d’Estaing. La jeunesse ne serait pas le seul point commun entre les deux hommes. Emmanuel Macron prétend pouvoir déplacer les lignes politiques en dépassant les clivages traditionnels. VGE, en 1974, refusait d’être classé de droite. Il déclarait être traditionaliste et réformiste.

Philippe Crevel

Philippe Crevel

Philippe Crevel est économiste, directeur du Cercle de l’Épargne et directeur associé de Lorello Ecodata, société d'études et de conseils en stratégies économiques.

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Emmanuel Macron est-il un nouveau Valéry Giscard d’Estaing ?

Il refuse également le clivage droite / gauche. En qui concerne la campagne électorale, l’un et l’autre se sont préparés et ont bénéficié ou bénéficient de circonstances particulières, le décès de Georges Pompidou pour l’un avec un parti gaulliste divisé, le renoncement de François Hollande, la victoire de Benoît Hamon aux primaires socialistes, les problèmes rencontrés par François Fillon…. Mais ces similitudes ne doivent pas masquer les différences. Valéry Giscard d’Estaing disposait d’une solide expérience politique et ministérielle. Il avait été de nombreuses années Ministre de l’Economie et des Finances auprès du Général de Gaulle et de Georges Pompidou. Il avait élu député très jeune dès 1956 et réélu en 1958, 1962, 1967 et 1973. En tant que Ministre de l’Economie, il avait réussi à rééquilibrer les comptes publics mettant fin à une longue dérive quand Emmanuel Macron n’a à son compte qu’une loi et un déficit public supérieur à 3 % du PIB. Ce dernier n’a jamais été élu et n’a été ministre que deux ans après avoir occupé le poste de secrétaire général adjoint de François Hollande. VGE a un chef de parti ayant de nombreux élus aux quatre coins de la France. A la différence du leader d’En Marche !, il avait autour de lui d’élus qui participaient de longue date à son mouvement, Michel Poniatowski, Michel d’Ornano, Jacques Dominati, Roger Chinaud et bien d’autres.

Est-ce que le programme  économique d’Emmanuel Macron s’inscrit dans les pas de celui de Valéry Giscard d’Estaing ? Est-ce qu’Emmanuel Macron est un réformiste comme l’a été VGE ?

Valéry Giscard d’Estaing a toujours été un Européen actif. Il a initié le processus de la monnaie unique avec la création du serpent monétaire européen qui deviendra le système monétaire européen. Il a contribué à créer le Conseil européen afin de renforcer la coopération entre les chefs d’Etat et de Gouvernement et a permis l’élection au suffrage universel du Parlement européen. VGE avait un projet pour l’Europe et a donné au couple franco-allemand tout son lustre. Pour le moment, nul de cela chez Emmanuel Macron qui se dit européen mais sans relief..

En ce qui concerne l’économie, après des années d’économie administrée, VGE avec Raymond Barre a opté pour une libéralisation progressive, freinée par les résistances des Gaullistes. Malgré tout, l’exécutif engage la suppression du contrôle des prix et met un terme à la planification stricte héritée des années 60.

Emmanuel Macron est avant tout un social-démocrate néokeynésien. Il veut tout à la fois étatiser l’assurance-chômage et l’assurance-vieillesse privant par ailleurs les partenaires sociaux de leurs pouvoirs. Il entend nationaliser 80 % de la taxe d’habitation ce qui réduira l’autonomie des collectivités locales. Il souhaite lancer un plan d’investissement étatique portant sur plus de 50 milliards d’euros. Sur les économies et sur les moyens de rétablir les grands équilibres, Emmanuel Macron est assez silencieux. L’un osait marquer les esprits, prendre des risques que ce soit avec l’IVG, le vote des jeunes à 18 ans ou avec l’introduction de la taxe professionnelle, de la taxe sur les plus-values quand l’autre est avant tout obsédée par la conquête de parts de marchés électorales. Emmanuel Macron joue en rupture, en décalage avec François Hollande et le système politique comme en 2007 Nicolas Sarkozy l’avait fait par rapport à Jacques Chirac. Nous avons à faire face à un jeu de rôle, les convictions apparaissant secondaires.

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