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Pourquoi l’Afrique doit représenter plus que jamais la priorité de la France
©Reuters

Bonnes feuilles

Mondialisation surmultipliée par la digitalisation, spectre de la guerre resurgissant sur tous les continents, menace terroriste inscrite dans notre quotidien : plus que jamais les Français pressentent l’importance décisive de la politique étrangère, tandis qu’aux quatre coins de la planète grandit le besoin d’une France assumant à nouveau sa vocation. Extrait de "La ligne de force" d'Hervé Gaymard, aux Editions du Cerf (2/2).

Hervé Gaymard

Hervé Gaymard

Hervé Gaymard est député UMP de la 2e circonscription de Savoie, et président du conseil général de la Savoie. Il a été Ministre de l'Économie, des Finances et de l'Industrie dans le gouvernement Raffarin III.

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Ces circonstances confèrent une dimension plus concrète que jamais à la responsabilité qui nous incombe en matière de sécurité collective, en tant que membre permanent du conseil de sécurité de l’ONU. Elles font se rejoindre le sens bien compris de nos intérêts avec l’idéal de paix qui nous habite et dont nous nous faisons forts d’être l’un des ardents promoteurs. Mais elles ne sont pas pour autant exclusives d’une hiérarchisation des concours que la France est valablement en mesure d’apporter aux progrès de la paix, notamment à travers ses contributions concrètes au règlement des crises qui surgissent de par le monde, mais aussi au développement des pays dont les défaillances économiques et les faiblesses structurelles forment souvent le terreau de ces crises. Car s’il est une évidence que de reconnaître que nous ne pouvons pas tout faire, il nous faut également nous pénétrer de l’idée que nous ne sommes pas seuls au monde et qu’en l’espèce une certaine forme de partage des tâches est non seulement possible mais apparaît souhaitable.

C’est en ce sens qu’il me paraît clair que l’Afrique doit être plus que jamais notre priorité. Pas seulement parce que nous y avons tissé des liens historiques avec de nombreux pays et que la francophonie, dont elle est un bassin majeur, va s’y développer dans le siècle qui vient. Pas seulement parce que nous y sommes engagés par de nombreux accords de coopération et de défense.

Pas seulement non plus parce que les choses font que nous sommes, de façon fréquente, amenés à y intervenir militairement, le plus souvent en première ligne sinon comme « nation-cadre » d’une coalition – comme encore aujourd’hui à travers les opérations que nous menons dans l’« arc de crise sahélien », pour aider les États concernés à lutter contre des foyers terroristes qui les menacent tout autant qu’ils nous menacent ainsi que l’Europe tout entière.

Mais aussi parce que les intérêts de l’Afrique sont à bien des égards aussi les nôtres. La proximité géographique du continent africain ; les relations privilégiées que nous entretenons avec de très nombreux États – y compris, de plus en plus, des États anglophones – ; les potentialités de développement dont nous pourrions, par contrecoup, être en mesure de bénéficier des effets, non seulement en termes de gains d’activité économique, mais également parce qu’il s’agit là du moyen le plus sûr de stopper les vagues migratoires qui nous touchent comme de réduire les foyers de terrorisme et les trafics criminels dont nous sommes également les victimes : ce sont là autant de raisons de conforter la priorité de notre engagement en Afrique, de nous employer à renouveler nos approches aux fins de rendre nos interventions plus efficaces et de pousser l’Europe à s’y impliquer davantage, car elle y joue sans doute aussi une part importante de son avenir1.

Extrait de "La ligne de force" d'Hervé Gaymard, aux Editions du Cerf

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