"La chambre 100" : regarder l'autre, souffrant, pour se connaître soi<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Culture
"La chambre 100" : regarder l'autre, souffrant, pour se connaître soi
©

Atlanti-culture

Danielle Mathieu-Bouillon pour Culture-Tops

Danielle Mathieu-Bouillon pour Culture-Tops

Danielle Mathieu-Bouillon est chroniqueuse pour Culture-Tops.

Culture-Tops est un site de chroniques couvrant l'ensemble de l'activité culturelle (théâtre, One Man Shows, opéras, ballets, spectacles divers, cinéma, expos, livres, etc.).
Voir la bio »

THEATRE

LA CHAMBRE 100

de Vincent Ecrepont

mise en scène : Vincent Ecrepont

collaboration artistique : Laurent Stachnick

avec Pierre Giraud, Jana Klein, Ariane Lagneau,

Philippe Quercy, Josée Schuller

INFORMATIONS

Théâtre des Déchargeurs

3 rue des Déchargeurs

75001 PARIS

Jusqu'au  1er avril 

Du mardi au samedi à 19 h 30

Salle Vicky Messica

Réservations : de 16h à 21h30, au 01 42 36 00 50

www.lesdechargeurs.fr

L’AUTEUR

Vincent Ecrepont a obtenu le Prix 2006 de la Meilleure création culturelle, décerné par la FHP, pour cette pièce qui est une reprise.

Formé au Conservatoire supérieur de Grenoble il s'engage très vite dans une création  très orientée sur l'analyse de son époque et crée sa compagnie, avec le désir de questionner l'humain,  sur des sujets intimes que très souvent l'on tait. 

Une autre pièce, « Les Interrompus », a reçu une bourse d'aide décernée par le Festival Off d'Avignon. 

Même s'il met en scène de nombreux autres auteurs, sa recherche, qui le conduit, hors de la Picardie où siège sa compagnie "à vrai dire",  tant au Liban qu'en Egypte,  le fait s'interroger constamment sur la parole et son impact. 

L'humain demeure l'orientation absolue de ses créations.

THEME 

La pièce ne s'inscrit pas dans une situation dramatique traditionnelle, puisque d'emblée, on comprend qu'il s'agit, pour les comédiens, de prêter leur parole à ceux qui en sont le plus souvent privés : les souffrants, les malades gravement atteints, ceux qui vont guérir, ceux qui vont mourir. 

La distanciation n'exclut pas l'émotion, dans ces sortes de monologues successifs, rythmés par des mouvements et un déplacement astucieux de barres qui délimitent l'espace, avec légèreté et efficacité.

POINTS FORTS

1 – Cette distanciation rend supportable ce qui aurait pu ne pas l'être. Les textes, qui sont le fruits d’enquêtes précises et spécialisées, jonglent entre pudeur et impudeur avec beaucoup de tact et de délicatesse, sur les diverses pathologies qui sont évoquées. Il est manifeste que celles qui atteignent les plus jeunes, meurtris dans leur force vive, sont particulièrement émouvantes.

2 – Cette apparente dureté du thème n'exclut pourtant pas la poésie, comme celle de cet ancien qui reconsidère sa vie d'une nouvelle manière, et comprend qu'il est désormais prêt à mourir.

 3 - L'une des beautés de cette œuvre, est la force nouvelle puisée dans la parole pour envisager la vie différemment. C'est une forme simple et subtile de la philosophie qui, pour nous aider à vivre, doit aussi nous apprendre à mourir.

4 - Les comédiens sont tous très bien, touchants, et attachants quand ils lancent leurs interrogations. Nous avons tous vécu, ou nous vivrons tous, cette expérience de voir souffrir des gens que nous aimons. L'auteur parvient avec justesse et beaucoup de finesse à nous inciter à mieux comprendre ces patients, à les mieux regarder, à les mieux respecter.

5 – L'univers médical est parfois remis en question pour son apparente froideur. J'ai particulièrement apprécié cette façon qu'on certains praticiens d’utiliser un « on » impersonnel et frustrant pour s'adresser à leurs patients.

6 – La parole devient un outil d'action. Le fait de dire précisément, ou d'entendre dire par celui qui prête sa voix à la douleur de l'autre, permet de conclure une sorte de nouvel accord avec la vie.

POINTS FAIBLES

Je n'en n'ai pas noté.

EN DEUX MOTS

C’est une forme d’expérience que chaque spectateur va vivre en reconsidérant ce qui est essentiel et, qui sait, va l’aider à devenir plus compassionnel.

UN EXTRAIT  

« Tant que je parlerai et que je serai écoutée, tant que je ferai et accepterai d’être non parfaite, je serai belle et bien vivante. »

RECOMMANDATION 

EXCELLENT

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !