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Exiger que l'on parle le français sur un chantier serait discriminatoire... Quand les Socialistes déchaînent l'ubucratie avant la défaite
©Reuters

Ubu au conseil régional

L'opposition socialiste en région Rhônes-Alpes conteste une mesure qui demande aux ouvriers de parler français pour éviter le phénomène des "travailleurs détachés".

Christian Combaz

Christian Combaz

Christian Combaz, romancier, longtemps éditorialiste au Figaro, présente un billet vidéo quotidien sur TVLibertés sous le titre "La France de Campagnol" en écho à la publication en 2012 de Gens de campagnol (Flammarion)Il est aussi l'auteur de nombreux ouvrages dont Eloge de l'âge (4 éditions). En avril 2017 au moment de signer le service de presse de son dernier livre "Portrait de Marianne avec un poignard dans le dos", son éditeur lui rend les droits, lui laisse l'à-valoir, et le livre se retrouve meilleure vente pendant trois semaines sur Amazon en édition numérique. Il reparaît en version papier, augmentée de plusieurs chapitres, en juin aux Editions Le Retour aux Sources.

Retrouvez les écrits de Christian Combaz sur son site: http://christiancombaz.com

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On dirait que les filets dérivants de la sottise idéologique ont échappé à ceux qui les ont lancés il y a dix ou vingt ans. Le bateau coule, les marins de métier sont partis, l'encadrement s'apprête à monter dans les chaloupes mais il y a toujours autant de moussaillons zélés de la non-discrimination socialiste pour nous assommer de leurs remontrances sur des trucs évidents, comme le fait qu'un contremaître et ses ouvriers doivent parler la même langue quand ils construisent un pont ou un immeuble. Jusqu'à nouvel ordre, la langue des chantiers en France c'est le français. C'est celle des fournisseurs, des architectes, de l'autorité administrative, c'est celle de la population qui passe sous l'échafaudage et dont on prend l'argent pour construire des bâtiments publics. Les élus du Conseil régional d'Ile-de-France avaient trouvé expédient d'user de cet argument (et non de ce prétexte comme l'affirment leurs adversaires et le journal 20 minutes) pour limiter, voire supprimer la présence de travailleurs détachés. La Région Rhône-Alpes suit le mouvement et veut faire la même chose.

La protestation solennelle envoyée par un petit élu socialiste aux instances administratives ressemble aux lettres par lesquelles le personnel des kolkhozes de Sibérie déplorait le manque de zèle à défendre la mémoire du camarade Staline deux ans et demi après sa mort. En général les gens trop zélés l'ont payé assez cher et chez nous ce sera pareil. On se souviendra longtemps, on se souviendra peut-être déjà demain, de l'initiative idiote de la députée PS Mazetier qui voulait qu'on martèle le fronton des écoles maternelles pour les renommer "petite école". Outre la sottise de la chose, le coût de l'opération aurait été de cent millions d'euros mais ça ne la dérangeait pas. Nous si. Dans le cas des chantiers c'est la même chose, les futurs vaincus socialistes pensent encore qu'en fayotant auprès du siège de Solférino ils vont pouvoir trouver à pantoufler plus aisément en septembre. Il est difficile d'expliquer autrement la démarche entreprise par un certain Jean François Debat qui trouve amusant d'envoyer une lettre au préfet et d'attaquer la décision devant le tribunal administratif, comme si le bien fondé de la décision de la région sur la langue des chantiers faisait le moindre doute. Dans quelques semaines il se fera moucher par le tribunal, enfin on l'espère, mais dans  tous les cas il aura excédé notre patience.

Alors pour montrer que nous sommes en train de changer d'usages, de morale, et bientôt de règne, il faudrait convaincre les élus coupables de ce genre de calculs, ceux qui encombrent la justice administrative avec leurs requêtes de m'as-tu-vu au mépris du bon sens, qu'ils répondront bientôt, eux ou leurs successeurs, sur leurs deniers, sur leur retraite, sur leur quiétude de pantouflards,de leurs excès de zèle. Quand on se permet d'entraver le fonctionnement d'un pays en saisissant toutes les instances pour un combat administratif que 90% du peuple jugerait illégitime, il faudra bientôt s'attendre à rendre des comptes à ceux qui payent.

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