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Un nouveau film d'horreur : "Marine le Pen fut élue et les banlieues s'embrasèrent"!
©Reuters

Cinéma de genre

Ce film a pour réalisateur, scénariste et producteur Benoit Hamon. Et sur chaque mètre de sa pellicule, il y a des flammes et du sang.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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Contre le Front National, les arguments ne manquent pas. Son programme économique est synonyme d'une faillite annoncée. Son programme social, un copier-coller de Mélenchon, ne vaut pas plus que celui du patron de la France insoumise. Sa posture anti-européenne relève d'une passion qui ressemble à de l'hystérisation. 

Tout cela se discute et peut s'argumenter. Mais manifestement, ce n'est pas suffisant. C'est pourquoi Benoit Hamon a décidé de sonner le tocsin. Il fallait faire peur. Avec lui ce n'est plus "aux armes citoyens" mais " aux abris citoyens". Le candidat de la gauche a en effet lancé un cri d'alarme : "si Marine le Pen est élue, les banlieues s'embraseront".

Nous sommes donc appelés, la trouille au ventre, de bien voter, de voter pour ce que ce cauchemar ne se réalise pas. Hamon exagère bien sûr. Les banlieues sont très occupées par le caillassage des flics et des pompiers, par le trafic du shit, par les règlements de comptes sanglants à la kalachnikov. Et ça c'est du full time job ! Un job qui fatigue. Marine le Pen peut dormir tranquille. 

Mais le problème n'est pas là. Il est dans le raisonnement, pour le moins malsain, de Benoit Hamon. A supposer qu'il ait raison et que tout flambe dans les quartiers dits "sensibles",  est-ce aux banlieues de décider qui sera ou qui ne sera pas, le (la) prochain(e) président(e) de la République? Est-ce aux banlieues de nous dicter notre choix en raison de la peur qu'elles nous inspireraient ? Et devons-nous baisser la tête devant les banlieues pour ne pas les contrarier ?

Benoit Hamon est un scénariste médiocre, doublé d'un réalisateur nul. Il n'a pas le talent d'un Steven Spielberg dans Les dents de la mer. Et son film n'arrive même pas à la hauteur du rez-de-chaussée de La tour infernale. Car les banlieues qu'est ce que c'est ? Pas grand-chose. Du bruit et de la fureur amplifiés par les micros et les caméras qui se tendent complaisamment vers les "jeunes" dont il est de bon ton de comprendre la "révolte" et d'excuser les excès. 

Les banlieues sont en France. Mais elles ne sont pas, loin s'en faut, la France. Elles sont marginales et violentes. Minoritaires et bruyantes. Barricadées mentalement dans leurs ressentiments. Pas de quoi avoir peur. Que les micros et les caméras s'éloignent.  Que les sociologues commencent à s'intéresser aux ouvriers qui triment,  à ceux qui pointent à Pole Emploi, que les people signent des pétitions en faveur de ceux qui souffrent vraiment et peinent à la tache… Et alors les flammes des banlieues s'éteindront d'elles même faute de spectateurs. 

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