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Emeutes, proto-terrorisme et tueries méridionales
©Reuters

Des banlieues parisiennes à Marseille

D'un côté, des tribunes d'associations antiracistes dans les médias. De l'autre, la sécurité qui continue à se dégrader en France.

Xavier Raufer

Xavier Raufer

Xavier Raufer est un criminologue français, directeur des études au Département de recherches sur les menaces criminelles contemporaines à l'Université Paris II, et auteur de nombreux ouvrages sur le sujet. Dernier en date:  La criminalité organisée dans le chaos mondial : mafias, triades, cartels, clans. Il est directeur d'études, pôle sécurité-défense-criminologie du Conservatoire National des Arts et Métiers. 

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Pendant que divers pitres, filous et profiteurs de l'antiracisme-monochrome crient dans Libération leur amour éperdu des émeutiers et des incendiaires, la sécurité se dégrade (encore) en France. Car en effet :

- des policiers voient leurs voitures incendiées à leur propre porte,

- le nombre de policiers blessés "en mission" s'accroît encore en 2016,

- les tueries entre gangsters se multiplient à Marseille et alentours.

• Début février dans l'Oise et dans l'Aisne (Soissons, Compiègne, etc.),les cinq voitures personnelles de quatre couples de policiers sont incendiées devant leurs domiciles. Les autorités constatent ces exactions ciblées - mais comme d'usage, dès qu'il s'agit d'actes perpétrés par des bandits ou par des hybrides criminels-terroristes, elles ignorent d'où vient le coup ; elles n'ont rien vu venir. Et réagissent pesamment a posteriori, dans le registre rétrospectif.

Qui plus est, ces autorités édulcorent par le biais de"médias d'information" à leur solde, et prétendent à la légère qu'"aucun lien entre ces diverses affaires n'est encore établi".

Or dans cette affaire, des experts du renseignement antiterroriste font un tout autre diagnostic : pour eux, ces actes sont tout sauf spontanés, mais à l'inverse, le fait de proto-terroristes coordonnés. Des individus se prétendant aujourd'hui "vengeurs de Théo" et demain qui sait ? Mutant en émules des Merah et des Kouachi.

• On avait compté en 2015, 5 674 policiers blessés "en mission". Il y en a eu 5 767 en 2016, environ 16 par jour de l'année, + 1,6% en un an. Pour le quinquennat-Hollande en années pleines, de 2013 (5505 blessés) à 2016, cela fait 5% de blessés "en mission" de plus.

• "Nuit sanglante dans les Bouches-du-Rhône" - d'abord, cette scène de film policier à grand spectacle sur l'autoroute Martigues-Marseille: 3 véhicules pleins de gangsters s'entre-fusillent en fonçant dans la nuit. Les rafales d'armes de guerre s'entrecroisent. Là-dessus,feu d'artifice : chocs, tonneaux et voitures embrasées. Touche finale, un des bandits est liquidé au fusil d'assaut et jeté au feu. Les tueurs disparaissent - bien sûr.

La même nuit à Aix-en-Provence, une "figure du milieu aixois" est criblée de balles de gros calibre, près de chez lui ; 14 douilles au sol.

Enfin, échange de tirs dans les quartiers nord, au Parc Corot à Marseille 13e : un blessé - pour l'instant.

Et déjà 5 morts au compteur des Bouches-du-Rhône en cette septième semaine  de l'an 2017. Devant la tuerie,le malheureux préfet de police, M. Nunez, semble égaré et impuissant au milieu d'un tragique champ de tir.

Et la justice là-dedans ? Marqués par Mme Taubira comme au fer rouge, des juges soufflent sur les braises. Dernier cas : le 18 décembre passé à Saint-Denis (93), un notoire trafiquant de drogue, en passe d'être arrêté, poignarde un policier avec un surin dont la lame fait 20 centimètres. Le policier ne doit sa vie qu'à son gilet pare-balles. Or ce 15 janvier,ce même narcotrafiquant ressort du tribunal les mains dans les poches, "condamné" à une contrainte pénale fantoche de... huit mois avec sursis.

Insistons : on jugeait ce jour-là une tentative d'assassinat sur "dépositaire de l'autorité publique". Ces magistrats qui prononcent de telles "sentences" sont-ils conscients de jouer avec le feu? A-t-on jamais appris à ces juges où conduit d'usage, dans l'histoire de France, le déni de justice grave et répété ? Utile sujet de méditation quand chaque jour, la colère envahit un peu plus les forces de l'ordre.

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