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Et maintenant le vin pour chien... Jusqu'où ira la folie de l'humanisation des animaux ?
©Flickr/oliviacapel

Miaou

Un bar à vin pour chat vient d'ouvrir à New-York, maîtres et animaux pourront désormais partager certaines expériences ensemble. Cependant, l'humanisation de certains animaux de compagnie va parfois relativement trop loin. Cette forme d’anthropomorphisme est relativement révélatrice de notre société.

Atlantico : Beaucoup d'accessoires et autres produits dérivés existaient déjà pour nos animaux de compagnies et désormais dans différents cafés à New-York comme à Paris, les chats pourront avec leurs maîtres boire du faux vin. En quoi consiste ces pratiques ? Selon vous, s’agit-il seulement d’une mode passagère ?

Claire BentolilaIl me semble qu'il y a deux choses : les bars à chats, qu’ils soient à New York ou à Paris, et les aliments copiés des aliments humains à "partager" avec son animal.

Dans ceux que j’ai vu, les bars à chats ne proposent pas d’aliments pour chat que les clients peuvent leur donner. En effet, en France du moins, il n’est pas autorisé de nourrir les chats dans les bars à chats. Je crois que la réglementation ne permet pas de nourrir les chats avec les aliments du café. Aux Etats-Unis ou au Canada je ne sais pas, je n’ai rien vu de tel sur internet, mais je peux me tromper.

En effet, partager un moment dans un bar à chats, c'est caresser le chat, l’accepter sur ses genoux, profiter de son ronronnement, faire des photos, profiter du moment présent...

Développer des aliments pour animaux (chats ou chiens d’ailleurs) n'est pas nouveau. Il est possible de trouver des gâteaux pour animaux familiers, des plaques de chocolats, même des gâteaux d'anniversaire. Ces produits sont des aliments pour animaux, avec des goûts particuliers pour eux. Généralement, ils ne sont pas du goût humain (bien que...).

Il me semble que le vin à partager est un produit spécifiquement pour chat ou chien. Le maître prend un verre de vrai vin et partage le moment avec son chat en lui offrant un verre de son propre vin. Chacun sa boisson ! Je ne sais pas si ce type de pratique est éphémère ou pas. Ce n’est pas vraiment du partage, car nous ne pouvons pas faire boire de l’alcool à notre chat (bien qu’ils mettent de l’herbe à chat si j’ai bien compris pour le rendre « pompette ». Quel est l’intérêt ? A chacun de se poser la question). 

Les aliments sophistiqués pour chiens et chats, ainsi que les friandises, les produits pour nettoyer les dents à la menthe ainsi que les dentifrices existent depuis longtemps, et semblent survivre. Alors pourquoi pas le faux vin ? Personnellement, je pense que c’est du gadget. A voir.

Dans certains cas pouvons nous parler d’une forme d’anthropomorphisme ou d'humanisation de nos animaux ? Qu’est-ce que cela révèle sur notre société ?

Nous pouvons en effet parler d’anthropomorphisme, qui est le fait de traiter les animaux comme des humains en projetant nos modes de vies, nos désirs et nos besoins sur eux. La nourriture n’est pas la seule projection, mais comme elle est très importante pour nous, nous pensons que les produits raffinés sont aussi importants pour eux. En réalité, ils se satisfont très bien de nourriture plus simple.

La volonté de partager un repas, un verre de vin, avec son animal, est très humain, car nous avons la culture du partage alimentaire. En effet, nous mangeons à table, en famille, ou avec des amis, les apéros sont des activités très sociales. Certaines personnes vivant seules peuvent avoir envie de partager ces moments de convivialité avec leur animal. Et par ailleurs, si l’animal est considéré comme un membre de la famille, nous l’intégrons dans nos comportements. Les industriels surfent sur ce type de comportements, pour développer des copies d’alimentation humaines. Comme nous sommes dans une société de consommation et que nos animaux sont des membres à part entière de la famille, nous pouvons en effet être tenté par ce type d’aliments. Je dis bien que NOUS sommes tentés d’acheter cela, car le chat, lui ne va pas dans les magasins et ne choisit donc pas ce qu’il mange. Ces aliments sont donc crées pour nous (contrairement à ce que nous disent les publicités).

La société est une société de consommation comme je l’ai dit. Les animaux sont un énorme marché pour les industriels. Il suffit de voir les rayons pour animaux dans les grandes surfaces. Comme pour nous, pour nos enfants, nous sommes dans la consommation, nous intégrons donc nos animaux dans ce comportement. C’est vraiment la prise en compte de l’animal de compagnie comme un membre de la famille qui entraîne ce comportement. De plus nous sommes aussi conditionnés dans nos comportements par les médias qui nous disent que le chat va apprécier tel ou tel met sophistiqué.

Selon-vous, que devrait être la bonne place d’un animal auprès de son maître ? Où se trouve le juste milieu ?

La bonne place de l’animal dans une famille est sa place d’animal. Cela signifie qu’il faut lui assurer ses besoins de vie d’animal. L’attention que nous portons à la nourriture par exemple, la porte-t-il aussi ?

Vous me direz que parfois le chat vient piquer dans nos assiettes, mais il faut se poser la question de notre influence sur ce comportement.

S’assurer que ses besoins d’animal (parlons du chat) sont remplis, c’est lui proposer de la nourriture équilibrée par exemple, en libre-service si possible, la possibilité de sortir si il y a un jardin, ou des espaces suffisants pour bouger, des jeux, des possibilités d’escalade… Quelques caresses lorsqu’il le souhaite.

Le juste milieu est son bien être, et celui de ses maîtres. Un animal en bonne santé, ne veut pas dire qu’il n’est pas stressé.

L’animal doit être serein, équilibré. C’est très subjectif mais ce sont les meilleures dénominations que j’ai trouvé. Ce qui est important pour nous et pour notre animal, doit être la relation, le plaisir d’être ensemble. Si le chat reste à côté de vous ou sur vos genoux sans stress, vous pouvez vous dire que vous partagez quelque chose. Le partage de l’objet que l’on achète n’a pas de signification pour lui, ce n’est pas son monde.

En conclusion, il faut toujours se poser la question de la nécessité de nos achats pour lui. Ces achats sont-ils pour lui ou pour moi ? Ensuite nous faisons nos choix...

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