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je-te-tiens-tu-me-tiens-par-la-barbichette infernal entre la droite et son candidat ,François Fillon  force le soutien en sa faveur
©AFP

bis repetita :

"On disait qu'il n'était pas assez couturé, maintenant c'est fait", Jérôme Chartier le fidèle entre les fidèles, avait le ton presque badin en échangeant avec un député ami dans les couloirs de l'Assemblée hier après-midi.

Anita Hausser

Anita Hausser

Anita Hausser, journaliste, est éditorialiste à Atlantico, et offre à ses lecteurs un décryptage des coulisses de la politique française et internationale. Elle a notamment publié Sarkozy, itinéraire d'une ambition (Editions l'Archipel, 2003). Elle a également réalisé les documentaires Femme députée, un homme comme les autres ? (2014) et Bruno Le Maire, l'Affranchi (2015). 

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Tous les deux se sont congratulés. La fronde ourdie par dix sept élus sarkozystes emmenés par l'élu rhodanien Georges Fennec, a été déjouée (définitivement ?), au cours d'une réunion du groupe L.R. exceptionnellement longue. Pas moins de trente cinq députés ont pris la parole après que François Fillon ait concédé des erreurs de stratégie dans sa campagne, mais il a exclu de se retirer même en cas d'ouverture d'une information judiciaire sur les emplois présumés fictifs de son épouse et de ses enfants, voire d'une mise en examen, puisqu'il conteste la validité de la saisine du PNF (Parquet National Financier) et qu'il affirme que ce retrait "provoquerait une crise majeure".  Les députés ont pris acte, avec résignation pour les uns, détermination pour les autres. Le candidat L.R espère avoir convaincu les tenants de son camp et en avoir fini avec la contestation interne. ll sera ce soir en déplacement à Compiègne et son équipe a annoncé le déploiement de "17 orateurs dans toute la France qui tiendront des réunions publiques pour remettre le projet au coeur de la campagne  présidentielle  les  jeudi 16 et vendredi 17 février 2017". Enfin, sorte de "cerise sur le gâteau", François Fillon va déjeuner ce mercredi avec Nicolas Sarkozy. Une rencontre que le candidat a sollicitée et dont la finalité intrigue. S'agit-il d'un signal de bonne volonté envoyé à ceux des sarkozystes qui contestent ouvertement sa candidature ? Ou bien le candidat cherche-t-il à s'assurer de la neutralité de son ex concurrent dans la primaire ? Elle remet en tous cas ouvertement l'ex président dans le jeu de la campagne, situation que l'intéressé ne doit pas manquer de savourer. Comme si le jeu restait ouvert, Nicolas Sarkozy a fait savoir qu'il recevrait également François Baroin, cité pour incarner le plan B, et toujours espéré par une partie des élus L.R.

Ne pas insulter le crocodile

L'histoire n'est pas entièrement écrite.... Pour l'heure, on en reste à la séance d’explication de ce mardi où les orateurs se sont exprimés avec " franchise" et ont lavé leur linge sale en famille... Officiellement les députés sont tous rentrés dans le rang. Et à l’issue de la réunion, Thierry Solère le porte-parole du candidat, a pu déclarer sans être contredit publiquement, que le " groupe parlementaire est totalement rassemblé derrière son candidat…Ce que les Français veulent , c'est  l'unité indispensable pour que la droite soit au rendez vous de l'alternance".  Ceux qui doutent encore de leur candidat, ou qui continuent de penser que "la droite va dans le mur "ne se sont guère exprimés devant micros et caméras, préférant livrer leurs états d'âme en confidence au téléphone. Parmi ceux-là, certains manient l'humour amer, se comparant à "l'orchestre du Titanic", ou encore "aux membres de l'Ordre du Temple Solaire qui n'étaient pas volontaires pour mourir". Mais pour les fillonistes de la première heure, soutiens du candidat pendant la primaire, qui se sont exprimés majoritairement au cours de la réunion, la question du maintien dans la course de François Fillon n'avait pas lieu d'être. Depuis le début de la crise déclenchée par les révélations du Canard Enchainé ils font bloc derrière le candidat en expliquant à l'instar de Bernard Accoyer " qu'on essaye de nous déstabiliser sur la forme pour éviter de débattre sur le fond ". Ou comme Isabelle le Callenec, que "l'on veut éliminer le vainqueur, mais que François Fillon garde son sang-froid". L'ensemble des élus ne cachent pas la difficulté de faire campagne ; ils racontent la réticence des militants à tracter à cause des invectives des électeurs. Ils se font plus discrets sur leur propre réticence à recevoir le candidat dans leur circonscription. Pierre Lellouche a expliqué qu'il n'a jamais connu une campagne aussi "dégueulasse". Mais tous constatent qu'il n'y a pas dans l'état actuel des choses, de solution alternative, les statuts du Parti et la Charte de la Primaire ne le prévoyant pas. L'état d'esprit des députés peut se résumer par ce proverbe africain cité par le député du Bas-Rhin André Schneider : "Quand tu es au milieu du gué, n'insulte pas le crocodile" ...sous-entendu, ça pourrait faire très mal ! Ils ont écouté François Fillon qui s'est montré à la fois inflexible et lucide : "Je vois bien les dégâts que cette affaire a causés : les dégâts sur mon image d'abord et les dégâts sur la campagne présidentielle", a-t-il déclaré ...Avant de demander aux députés "de l'aider à gagner cette course...la campagne est entre mes mains mais elle est aussi entre les vôtres ", il les a enjoint de ne pas "ajouter le harcèlement  parlementaire  à celui de la presse et au harcèlement judicaire". Le candidat a aussi dramatisé l’enjeu" : le retrait de ma candidature créerait une crise majeure ". Enfin il s'est livré à un début d’autocritique en reconnaissant qu'il avait "mal géré les différentes sensibilités des Républicains". Allusion très nette en direction des sarkozystes "à qui on a coupé les têtes" selon les termes d'un contestataire qui enrage que François Fillon ne" se serve pas de cette formidable machine de guerre qu'est le Parti". Message reçu. Georges Fennec a battu retraite, retiré sa pétition sous forme de lettre ouverte demandant la convocation d'un bureau politique de L.R. Le député du Rhône s'est défendu de mener un combat personnel : "je ne suis pas un frondeur, je prends mes responsabilités pour tenter d'éviter la débâcle". Il n’a pas eu le choix devant la contre-offensive des fillonistes , des légitimistes et du silence prudent des contestataires ou des sceptiques : ainsi  le président du groupe LR. Christian Jacob avait qualifié cette initiative de " connerie" expliquant que "le Bureau Politique n'est pas un tribunal"...Dont acte. Mais tout le monde a conscience que la persistance de la zizanie serait une garantie d'échec. D'où les signaux d’apaisement. On a appris que Frédéric Péchenard, (l'ancien directeur de L.R, limogé au lendemain de la victoire de François Fillon à la primaire), qui est aussi l'ancien patron de la police nationale sous Nicolas Sarkozy, a été sollicité pour contribuer à la rédaction du discours que François Fillon doit prononcer ce soir à Compiègne sur le thème de la sécurité . Par ailleurs Xavier Bertrand, le populaire président de la région Hauts de France est annoncé aux cotés François Fillon au meeting de Compiègne. Assez pour consolider l’édifice chancelant qu'était devenu la campagne de François Fillon ? Le député des Bouches du Rhône Bernard Reynès a résumé la situation : " Il y a deux points de différence entre Macron et toi (François Fillon), dans les sondages ; si on n'est pas capable de l'exploser dans les deux mois, on n'a rien à faire ici" !Tout dépend de ce qu'il va se passer au cours des deux mois !

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