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Alerte rouge sur les marchés mondiaux effrayés par l’impuissance politique des uns et les excès des autres
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Atlantico Business

Personne ne craint le Krach, mais tout le monde s’attend à une dégradation des conditions d’activité.

Jean-Marc Sylvestre

Jean-Marc Sylvestre

Jean-Marc Sylvestre a été en charge de l'information économique sur TF1 et LCI jusqu'en 2010 puis sur i>TÉLÉ.

Aujourd'hui éditorialiste sur Atlantico.fr, il présente également une émission sur la chaîne BFM Business.

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Sur les marchés financiers et boursiers, la fête est finie. Les cours poursuivent leur baisse, les taux remontent et la croissance se tasse partout. La semaine va donc encore être compliquée. La raison de cette conjoncture est principalement politique. Partout dans le monde.

Aux Etats-Unis, Donald Trump mène la danse et joue au maitre du monde. Les marchés avaient salué son arrivée en passant sur le mode euphorie. Ils l’avaient fait parce qu’ils pensaient que l’axe majeur de son programme serait constitué par des mesures de relances budgétaires avec des immenses plans de développement. Bref, du Keynes pur sucre. Or, Donald Trump en parle de moins en moins et les premières décisions, protectionnistes, inquiètent l’ensemble du monde des affaires. Y compris sa volonté de déréguler la finance américaine ? Ajoutons à cette politique malthusienne, les coups de mentons dirigés contre la Chine ou contre l’Europe. C’est la première fois qu’un président américain dit aussi clairement son ambition de déstabiliser l’Union européenne et l’Euro. Il est vrai que si l’Euro disparaissait, le dollar n’aurait plus de contrepouvoir et l’Amérique pourrait régner sans partage sur le crédit mondial. Paradoxalement, les projets anti-européens de Donald Trump pourraient être un facteur de légitimité de l’Europe et renforcer une cohésion bien malade. 

En Europe, c’est la situation politique française d’abord qui commence à inquiéter les marchés. D’où la baisse des indices et la remonté des taux d’intérêt sur la France. La remontée des taux de marché est évidemment un marqueur de risque. Le risque est de voir arriver en France un gouvernement très anti-européen et très antisystème mondialisé. Les investisseurs ont fait un calcul très simple, ils ont additionné les partisans de Marine le Pen, ceux de Jean-Luc Mélenchon et de Benoit Hamon et ils en sont arrivés au constat que plus de 50% du corps électoral était plutôt antisystème et anti-union européenne. François Fillon de son coté attire beaucoup d’eurosceptiques mais cette euroscepticisme est contrebalancé par la promesse d’une relance libérale du système économique.

Le seul candidat qui professe un projet de renforcement de l’Union européenne et l’alliance avec l’Allemagne, qui milite aussi pour une mondialisation créatrice et technologique est paradoxalement un candidat qui se dit hors du système. Pour les investisseurs, c’est évidement celui qui appartient le plus au système mais pour eux, il n’aura pas les moyens politiques de le gérer. Bref, la France serait en danger et en risque d’enfermement dans l’Hexagone. Alors, le retour en force de François Fillon peut les rassurer et faire tomber leur inquiétude. Parce que pour l’instant, les taux d’intérêt appliqués à la France ont fortement décollé de ceux qui sont appliqués à l’Allemagne.

L’Allemagne elle même apparaît assez fragile en ce début d’année, pas pour des raisons politiques, mais industrielles. La production industrielle a baissé, or l’industrie c’est le nerf de la guerre pour l’Allemagne. Cette baisse est consécutive au ralentissement de l’activité dans les émergents. La seule solution pour les Allemands va être de lâcher sa consommation interne.

Les pays de l’Europe du Nord sont eux mêmes fragiles avec une poussée politique des courants d’extrême droite qui ont ciblé le trop grand laxisme de la politique migratoire.

La Grèce est entrée à nouveau en crise, en demandant un effacement de sa dette, ce qui lui sera refusé par l’ensemble des autres pays de l’euro. Les effets systémiques sont assez flous.

Finalement, les pays qui se portent le mieux en Europe habitent dans le sud, l‘Espagne, le Portugal et l’Italie. Le soleil n’y est pour rien. Ces pays commencent à toucher les bénéfices des politiques de rigueur appliquées depuis 5 ans et surtout des gains de compétitivité acquis par une dépréciation des salaires. C’est pourquoi une relance de la consommation intérieure de l’Allemagne est très attendue par tous les Etats membres. 

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