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Cette France qui s’acharne contre le libéralisme sans jamais en voir ses vertus
©Daniel Tourre

Réhabilitation

En France, il n'est pas dans la culture politique de parler de libéralisme. Or pour la première fois vraisemblablement, deux candidats à la présidentielle portent en eux cette idée du libéralisme qu'ils revendiquent : François Fillon et Emmanuel Macron.

Robert Leblanc

Robert Leblanc

Polytechnicien, président d'Aon France après une carrière dans le domaine de l'assurance, Robert Leblanc est membre du mouvement des EDC (Entrepreneurs et dirigeants chrétiens), qu'il a présidé de 2010 à 2014. Il est également président du comité d'éthique du Medef.

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Atlantico : Votre dernier livre paru chez Albin Michel (voir ici) s'intitule Le libéralisme est un humanisme. Quels sont les aspects du libéralisme qui permettent de le considérer comme un "humanisme" ?

Robert LeblancC'est l'idée à la fois de la liberté et de la responsabilité ; pour moi, il ne peut y avoir l'une sans l'autre. Le libéralisme est une organisation dans laquelle on considère que chacun peut assumer son rôle ; on leur en laisse la liberté, ce qui implique en contrepartie, pour chacun, d'assumer ses responsabilités. C'est en cela que le libéralisme est un humanisme, par rapport à toute organisation dans laquelle quelques-uns pensent pouvoir faire le bien des autres, s'en occuper à leur place et les considérer, dans le fond, comme des êtres inférieurs. Car effectivement, toutes les personnes très généreuses, qui organisent le monde pour les autres, considèrent ces autres comme des êtres inférieurs. Or selon moi, dans la vision libérale, il n'y a pas un monde d'en bas et un monde d'en haut. 

L'une des principales idées développées dans votre ouvrage consiste à dire qu'un chef d'entreprise "a aussi pour mission de créer les conditions pour que chacun dans l'entreprise (...) se sente investi d'une responsabilité et sache sa dignité reconnue". Au regard de votre expérience, quels moyens préconisez-vous pour cela ?  Quel est le gain attendu pour une entreprise ? 

Pour commencer, je dirais qu'il s'agit d'une pétition de principe : cette reconnaissance de la dignité de chacun, je la porte en moi. Quant à l'idée – partant de là – que chacun puisse assumer une part de responsabilité, l'évolution de l'organisation des entreprises me donnera de plus en plus raison à mon avis. À l'époque du taylorisme, mon propos aurait été totalement incongru parce que certains pensaient l'organisation des chaînes. Aujourd'hui dans les entreprises, on parle de travail en réseau, etc. L'intelligence est désormais répartie, et les entreprises efficaces sont celles qui savent faire leur place à toutes les personnes, sans les confiner à des rôles pré-formatés. Dans l'entreprise que je dirige actuellement, beaucoup d'autonomie est laissée aux équipes, ce que l'on peut appeler aussi la subsidiarité.

J'ai eu à redresser la société que je dirige aujourd'hui, et ce n'est certainement pas en prétendant être le meilleur d'entre eux et en organisant tout moi-même ; au contraire, c'est en bénéficiant de la richesse présente dans la structure, en la pilotant, en laissant les uns et les autres donner le meilleur d'eux-mêmes qu'au final, l'équipe a connu le succès. 

Comment jugez-vous la posture actuelle des principaux candidats à la présidentielle de 2017 face au libéralisme ?

Par les temps qui courent, cette position est un peu compliquée dans la mesure où l'on assiste à un jeu de massacres relativement triste. Au moment de la présentation des vœux au personnel, j'ai pris la liberté de préciser une bonne nouvelle : dans le cadre de cette échéance publique importante, deux finalistes sur trois identifiés – je pensais alors à Marine Le Pen, François Fillon et Emmanuel Macron – prônent le libéralisme. Ceci constitue une bonne nouvelle pour nous qui sommes une entreprise, d'autant plus que dans la culture politique française, on ne parle pas de libéralisme. Bien que François Fillon et Emmanuel Macron présentent des différences de point de vue certains, tous deux portent cette idée du libéralisme. 

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