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La France, ce bathyscaphe dernier cri qui descend toujours plus bas
©Reuters

No limit

Ces derniers jours, le bathyscaphe France a battu un nouveau record de descente dans les profondeurs sous-marines.

Éric Verhaeghe

Éric Verhaeghe

Éric Verhaeghe est le fondateur du cabinet Parménide et président de Triapalio. Il est l'auteur de Faut-il quitter la France ? (Jacob-Duvernet, avril 2012). Son site : www.eric-verhaeghe.fr Il vient de créer un nouveau site : www.lecourrierdesstrateges.fr
 

Diplômé de l'Ena (promotion Copernic) et titulaire d'une maîtrise de philosophie et d'un Dea d'histoire à l'université Paris-I, il est né à Liège en 1968.

 

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À chaque élection présidentielle, on se dit qu’on ne peut plus descendre plus bas (on se l’était dit fin 2011, on se l’est redit en décembre, quand Hollande a renoncé à combattre), et chaque fois on s’aperçoit qu’il est toujours possible de se surpasser et de franchir encore quelques paliers hyperbares.

La gauche en pleine décomposition

Parce que, mine de rien, l’élection de Benoît Hamon n’a pas vraiment réglé les problèmes. Certes, le Parti Socialiste dispose désormais d’un champion pour descendre dans l’arène. Certes, Bernard Cazeneuve lui accordera son soutien si et seulement si il endosse le bilan du gouvernement, ce qui semble mal parti (et annonciateur d’une prochaine vague de défections). Mais, comme on pouvait s’y attendre, l’hémorragie vers Macron commence.

Pierre Bergé n’a pas hésité à se rallier ouvertement au jeune Emmanuel. Les réformateurs du PS devraient suivre.

À sa gauche, Hamon trouve un Mélenchon qui devrait aussi faire de la résistance. Cela ne signifie pas, évidemment,  que l’union ne pourra se faire. En revanche, elle ne se fera pas toute seule et de l’eau coulera sous les ponts avant qu’elle ne se réalise.

Bref, trois gauches courent en parallèle vers la présidentielle. À ce stade de la compétition, on se souvient forcément de 2002.

Fillon en équilibre précaire

La grande innovation de l’élection de 2017, par rapport à celle de 2002, c’est évidemment l’état de la droite, qui est beaucoup moins vaillante qu’elle ne devrait l’être. L’audition, hier, par la police judiciaire, pendant cinq heures, de son candidat officiel, constitue un précédent qu’on peut appeler un bouleversement inédit.

Le pari fait par Fillon est que la justice le blanchira rapidement pour lui ouvrir la voie de l’élection présidentielle. La question est de savoir dans quel état il se trouvera à ce moment-là. Tout laisse à penser que la campagne des Républicains va se transformer en chemin de croix. Les révélations annoncées demain dans le Canard Enchaîné risquent de mettre la droite au pied du mur: soit elle passe outre les accusations et explique une bonne fois pour toutes que, même mis en examen, Fillon sera son candidat, soit elle l’empêche de se présenter. Mais se reposer à chaque dossier de presse la question de la légitimité de Fillon à continuer le combat n’empêchera pas l’homme de figurer sur la ligne de départ. En revanche cela l’empêchera de mener campagne et de gagner l’élection.

Bientôt la curée de Macron

Les officines qui orchestrent la déstabilisation de François Fillon devraient attendre que la vague de ralliements à Macron (consécutive à l’élection de Hamon à la primaire) soit achevée pour lâcher les bombes sur le chouchou des médias. Les premiers tirs d’ajustement ont commencé. Les réseaux sociaux ont par exemple commencé à ressortir les petites anecdotes de la carrière Macron, en attendant le feu sur sa campagne.

Au passage, l’intéressé vient d’annoncer que son programme serait prêt début mars. Six semaines avant l’élection? c’est pas un peu beaucoup ça?

La désintégration du débat démocratique est en cours

Bref, ce qu’on a appelé à une époque le débat démocratique s’est transformé en longue plongée dans les profondeurs des poubelles. Je veux bien qu’on m’explique que les dissidents (dont ce blog fait partie) sont de dangereux démagogues, populistes, etc. N’empêche: je préfère mon populisme à leur “élégance”.

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