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Les Français de l’étranger, 
ce nouvel enjeu électoral
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Expats

Ils seront plus d'un million à voter pour la présidentielle. Historiquement positionnés à droite, les expatriés s'inscrivent de plus en plus dans la tendance hexagonale du scrutin. Nouveauté : ils éliront 11 députés lors des prochaines législatives.

Hervé  Heyraud

Hervé Heyraud

Hervé Heyraud est Président Fondateur du Petitjournal.com, média leader des Français et francophones à l'étranger.

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Le 22 avril prochain, plus d’un million de citoyens résidents français à l’étranger seront appelés à voter au premier tour de l’élection présidentielle. Les expatriés n’ont jamais été aussi nombreux inscrits sur les listes électorales consulaires. Leur nombre équivaut en effet à un bataillon d’électeurs semblable à celui de deux gros départements de l’Hexagone.

Pour la première fois,  leur poids politique peut affecter sensiblement le résultat du scrutin. Avec environ 500 000 suffrages attendus, le choix des Français de l’étranger contribuera à un basculement, à droite, ou à gauche, en cas d’élection serrée. L’enjeu est de taille !

En 2007, lors de la dernière présidentielle,  on a constaté que les expatriés, traditionnellement plutôt ancrés à droite dans le passé, avaient rejoint la tendance hexagonale du scrutin. Il est vrai que l’expatriation change, avec plus de jeunes, plus proches (la moitié des 2,5 millions des Français de l’étranger vivent en Europe), et plus informés grâce à internet. L’écart se resserre donc à mesure que le poids électoral de la population expatriée progresse fortement. De quoi  enfin intéresser de près les candidats au public expatrié.

La Présidentielle ne sera pas le seul enjeu en 2012 sur lequel pèsera le poids électoral des expatriés. Pour la première fois dans l’histoire de la République, suite à la révision constitutionnelle de 2008, nos compatriotes vivant hors de France voteront également en juin aux Législatives pour élire les 11 nouveaux députés appelés à les représenter. Alors que les expatriés étaient représentés jusqu’alors par 12 sénateurs des Français de l’étranger, élus au suffrage universel indirect, sans lien de territorialité, onze circonscriptions découpant le monde, par part représentative de 100 000 électeurs environ,  ont été créées spécifiquement, malgré l’inhérente difficulté liée à la distance.

Là aussi, le choix des 11 nouveaux députés pourra faire triompher un camp plutôt qu’un autre à l’Assemblée nationale. Chaque siège va compter, et donc chaque voix des Français de l’étranger plus que jamais.

Les partis politiques l’ont bien compris. Tous se dotent de sections des Français de l’étranger, désignent, ou dégotent, voire parachutent, des candidats à la députation. En 1981, la 110e proposition de François Mitterrand consistait d’ailleurs en la création de postes de députés des Français de l’étranger, mesure reprise par Jacques Chirac sans déboucher. Finalement, il aura fallu attendre le mandat de Nicolas Sarkozy pour la voir appliquée. Depuis juin 2011, les Français de l’étranger disposent également de leur secrétaire d’Etat, d’abord l’éphémère David Douillet, et maintenant Edouard Courtial.


Citoyens français, les expatriés partagent, non sans un certain recul salvateur, les polémiques et débats qui agitent la campagne.  Surtout, les Français de l’étranger font face à leurs propres problèmes, difficultés, besoins, auxquels les différents candidats devront apporter des réponses spécifiques. Le maintien sans condition de la bi nationalité, l’accès à l’éducation et sa gratuité, à une protection sociale et retraite, la peur d’une double fiscalité, la pertinence de la représentation politique : voilà autant de thématiques qui passionnent et inquiètent les expatriés. Les programmes et propositions des différents partis seront sur ces points scrutés à la loupe hors de France, et les candidats ne pourront plus en politique intérieure caricaturer les Français de l’étranger comme de simples exilés fiscaux.

C’est un nouvel équilibre politique qui est dessiné par le million d’inscrits, dans une tendance qui ne fera que s’affirmer avec une progression de 5% par an de la population expatriée.  A une condition, que les Français de l’étranger participent et glissent leur bulletin dans l’urne.

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