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Bras de fer : le pari à haut risque de d'Emmanuel Macron face au PS !
©madameoumadame.fr

Tendu

Le candidat à la présidentielle entend bien présenter 577 candidats aux législatives.

Anita Hausser

Anita Hausser

Anita Hausser, journaliste, est éditorialiste à Atlantico, et offre à ses lecteurs un décryptage des coulisses de la politique française et internationale. Elle a notamment publié Sarkozy, itinéraire d'une ambition (Editions l'Archipel, 2003). Elle a également réalisé les documentaires Femme députée, un homme comme les autres ? (2014) et Bruno Le Maire, l'Affranchi (2015). 

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"Il y a eu les mitterrandistes du 11 mai, il n'y aura pas les 'macronistes' du 24 avril". Richard Ferrand, le secrétaire général du  mouvement "En Marche"(député PS de la 6e circonscription du Finistère), est catégorique. Pour devenir député macroniste, le ralliement au panache blanc du candidat à la présidentielle Emmanuel Macron, c'est maintenant et pas au lendemain du premier tour de la présidentielle, lorsque le candidat socialiste aura mordu la poussière et que le PS  sera à l'agonie. "Un élu socialiste qui se décide avant le 29 janvier fait acte de conviction. Après, c’est un acte de contrition", ajoute encore l'élu breton qui ne va pas néanmoins jusqu'à dire que les inscriptions seront closes à cette date.

Dans ce qui pourrait être comparé à "une grande vente flash" sur internet (les formulaires de candidature ont été mis en ligne), l'ex-ministre de l'Economie, fort du succès de sa campagne et de ses meetings, qui a le vent en poupe dans les sondages le plaçant  en troisième position dans les intentions de vote de la présidentielle, a fixé ses objectifs et ses conditions. Les objectifs sont clairs : en tête, le renouvellement du monde politique. Pour Emmanuel Macron "ces élections devront permettre de faire émerger des personnalités engagées et talentueuses, élus de terrain, engagés associatifs, retraités, étudiants fonctionnaires, salariés, entrepreneurs, professions libérales, agriculteurs et indépendants". Le leader d'"En Marche" entend également respecter une parité intégrale et instaurer la pluralité politique. Diversité ne devant pas rimer avec désordre, (ni avec fronde), les  candidats enrôlés sous la bannière d'En Marche devront signer " le contrat avec la Nation" qu'Emmanuel Macron proposera aux Français d'ici le mois de mars. Un contrat "pour la transition environnementale et numérique, pour la flexi-sécurité, pour l’égalité des chances, pour le renouveau démocratique et culturel, pour une société forte et un État laïc, garant de la cohérence nationale, et enfin pour le projet européen".

Et pour se prévaloir du label "En Marche" les candidats à la candidature devront afficher une probité parfaite, c'est-à- dire l'absence de casier judiciaire, et passer aux tamis d'une commission d'investitures composée de neuf membres (qui, eux, ne seront pas personnellement candidats), et d'une Commission Ethique. Là où les choses corsent pour les élus du PS qui s'étaient pris à rêver d'un "dialogue" plus ou moins collectif avec le leader d'En Marche " le moment venu", c'est qu'Emmanuel Macron récuse "tout accord d'appareil" et naturellement toute négociation "ralliement contre circonscription". Autrement dit, Emmanuel Macron place la barre très haut  et pose une sorte de " c'est à prendre ou à laisser, maintenant ou jamais !" au PS. Jean-Christophe Cambadélis avait menacé de retirer l'investiture du PS à ceux qui soutiendraient Emmanuel Macron au premier tour de la présidentielle. Cette menace aura-t-elle encore du poids au lendemain de la primaire de la Belle Alliance Populaire? Tout dépend du succès de celle et cela se jouera plutôt après le 29 janvier et non avant, comme le souhaitent les responsables d'"En Marche". Pour les Centristes et les Républicains, possiblement intéressés, le délai semble plus ouvert .Car procéder à des investitures n'a rien à voir avec une élection présidentielle. Emmanuel Macron va devoir "mettre les mains dans le cambouis". Et on lui dit "Bienvenue dans le monde de la cuisine politique", la vraie, celle des compromis, des trocs,-des petits arrangements diront certains, assez éloignés de " la rencontre d'un homme avec le peuple" de l'élection présidentielle. Cependant, pour exister au delà de l'Elysée (hypothèse qu'il lui faut tout de même envisager!), Emmanuel Macron a besoin de construire une véritable force politique, qui pèserait au Parlement, loin des start-up géniales, mais au plus près des réalités quotidiennes des Français. C'est la preuve en tous cas qu'Emmanuel Macron n'entend pas se contenter d'un tour de piste présidentiel et qu'il veut s'inscrire durablement dans le paysage politique français.

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