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Premier débat de la Belle Alliance Populaire : les haines  se font discrètes, l'ennui l'emporte...
©CGPME

Chéri, où est la télécommande ?

Sans surprise, aucun des sept candidats de la Belle Alliance Populaire n'a plié le match au cours d'un premier débat télévisé sans moments forts ni envolées marquantes.

Anita Hausser

Anita Hausser

Anita Hausser, journaliste, est éditorialiste à Atlantico, et offre à ses lecteurs un décryptage des coulisses de la politique française et internationale. Elle a notamment publié Sarkozy, itinéraire d'une ambition (Editions l'Archipel, 2003). Elle a également réalisé les documentaires Femme députée, un homme comme les autres ? (2014) et Bruno Le Maire, l'Affranchi (2015). 

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Que ceux qui n'ont pas tenu sans bouger devant leur poste de télévision de 21h à 23h30, ne culpabilisent pas. L'indulgence sera également accordée à ceux qui se sont un moment saisis de leur "zapette" pour se distraire sur d'autres canaux .Sans surprise, aucun des sept candidats n'a plié le match dans ce premier débat qui précède la primaire de la Belle Alliance Populaire (composée du PS et ses alliés). Il n'y a pas eu de moment fort, d'envolée marquante. L'indispensable sondage post débat accorde la qualité du candidat le" plus convaincant" pour l'ensemble des téléspectateurs à Arnaud Montebourg, avec 29% d'opinions favorables; il est suivi de près par Manuel Valls (26%), et Benoît Hamon (20%). L'ancien Premier ministre, chahuté dans ses débuts de campagne, trouve un motif de réconfort dans le résultat affiné des sympathisants de gauche, où il arrive premier et devance Benoît Hamon d'une courte tête, Arnaud Montebourg arrivant troisième.

C'est Manuel Valls qui jouait le plus gros. Face à des concurrents devenus des contempteurs du quinquennat Hollande, l'ancien Premier ministre a retenu la leçon de François Hollande qui a déclaré "ceux qui ne l'assument pas ne peuvent pas se présenter avec succès devant les électeurs". Hier il a presque tout assumé, (-à l'exception de la divulgation du secret défense par François Hollande aux journalistes auteurs de " Un président ne devrait pas dire ça"). Pas question pour lui de faire le tri entre "bonnes" et mauvaises" réformes : le CICE qui a donné de maigres résultats en création d'emplois, la déchéance de nationalité qui a fracturé la Gauche, la loi travail… il ne renie rien et ne parle plus d'abroger l'article 49/3 qui permet un passage en force du gouvernement à l'Assemblée face à une majorité frondeuse. Pour lui le CICE  est un "investissement d'avenir" et la déchéance de nationalité a été proposée dans un contexte particulièrement douloureux.

Et il laisse  ses concurrents proposer une sixième République, la proportionnelle intégrale, des baisses d'impôts à tout va, ou encore le revenu universel, nouveau totem de la Gauche. Impossible d'être favorable à cette mesure consistant à attribuer un revenu mensuel à tout citoyen quel que soient ses revenus, lorsqu'on prône la valeur travail comme Manuel Valls. Inapplicable également pour Vincent Peillon qui la chiffre à 400 milliards par an. Arnaud Montebourg, lui y est également hostile, et  avance un coût analogue : entre 300 et 600 milliards annuels. Seul l'écologiste Jean-Luc Bennahmias, le président du Front Démocrate partage le point de vue de Benoit Hamon. L'ancien ministre de l'Economie sociale  défend son projet en expliquant que c'est le "remède à l'uberisation de la société ", et en invoquant Michel Rocard, le " créateur du RMI " (revenu minimum d'insertion" à qui on opposait d'après lui, les mêmes arguments .Benoit Hamon, qui a fait figure de révélation au début de cette campagne pour la primaire de Gauche, en raison  de sa ligne de gauche revendiquée, s'est  tout au long de la soirée efforcé de cultiver cette image, expliquant que s'il est désigné, il discuterait avec Emmanuel Macron et Jean-Luc Mélenchon .Son attitude a payé : dans le sondage Elabe pour BFM , il apparait le plus convaincant pour la "défense des valeurs de la gauche".

Dans ce débat quelque peu chaotique Vincent Peillon, l'outsider de cette primaire chez les Socialistes, n'a pas réussi à se hisser dans le trio de tête : l'ancien ministre de l'Education Nationale n'a pas réussi à s'approprier  le statut d'"héritier" de François Hollande, préempté par Manuel Valls. Car il ne suffit pas de décréter "je me prépare à devenir président de la République" pour que l'idée s'installe instantanément dans l'esprit des  Français. Et il a du reste  égratigné François Hollande sur la divulgation de secrets d'état à des journalistes :"En faire étalage, c'est indécent. En faire un sujet journalistique, ça n'est pas mieux ", a-t-il déclaré.

Comme ce fut le cas à droite à l'automne, les Français qui ne sont pas au fait de toutes les sensibilités de l'écologie, ont découvert une personnalité inconnue, un écologiste raisonnable, François de Rugy. L'élu nantais, en rupture avec les Verts, était jusqu'alors éclipsé par Cécile Duflot. Quant à Sylvia Pinel, la seule femme de ce débat, elle a eu du mal à s'imposer, voire à se poser dans ce débat auquel elle participe pour perpétuer le Parti Radical de Gauche, le plus vieux  parti de France, symbole de la "vieille politique" méprisée par les chantres des vraies valeurs de gauche… qui ne négligent pourtant pas son soutien quand il s'agit pour eux d'obtenir une majorité .  

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